Solidarité du Pakistan avec le Bangladesh après la chute de Hasina
Le Pakistan a exprimé son soutien aux citoyens du Bangladesh, espérant un retour rapide à la normalité après les manifestations violentes qui ont conduit à la démission de l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina. Cette déclaration intervient alors qu’un gouvernement intérimaire devrait être mis en place sous la direction du lauréat du prix Nobel Muhammad Yunus, suite à une demande des leaders étudiants.
Contexte des manifestations
Les manifestations qui ont conduit à la chute de Hasina ont été déclenchées par des revendications contre le système de quotas d’emploi dans le secteur public, perçu par de nombreux critiques comme un moyen de favoriser les alliés du parti Awami League au pouvoir. Le ministère des Affaires étrangères du Pakistan a déclaré : « Le gouvernement et le peuple du Pakistan se tiennent aux côtés du peuple bangladais, espérant sincèrement un retour pacifique à la normalité. »
Réactions officielles et situation actuelle
Le ministre de l’Information, Attaullah Tarar, a également exprimé son soutien, louant la détermination des Bangladais à s’opposer à un régime corrompu. Il a souligné que les véritables problèmes du Bangladesh ne résidaient pas dans les conditions économiques, mais plutôt dans la division et la haine exacerbées par le système de quotas.
Depuis le début des troubles en juillet, plus de 400 personnes ont perdu la vie alors que les forces de sécurité tentaient de réprimer les manifestations. Hasina a fui à bord d’un hélicoptère après que l’armée a changé de camp.
Formation d’un gouvernement intérimaire
Le chef de l’armée, le général Wakeruz Zaman, a annoncé que l’armée prendrait les rênes d’un gouvernement intérimaire, déclarant qu’il était temps de mettre fin à la violence. Le lendemain, le président Mohammed Shahabuddin a dissous le parlement, une des principales revendications des leaders étudiants et du principal parti d’opposition, le Bangladesh National Party (BNP), qui exige des élections dans les trois mois.
Appel à la paix de Yunus
Muhammad Yunus, pressenti pour diriger le gouvernement intérimaire, a appelé à la sérénité et a encouragé les citoyens à saisir cette occasion pour bâtir une nation meilleure. « Je fais appel à tous pour rester calmes et éviter toute forme de violence », a-t-il déclaré avant son retour au pays. Il a également exprimé son souhait d’organiser des élections dans les mois à venir.
Réactions internationales et préoccupations humanitaires
L’Inde, qui entretient des liens culturels et commerciaux étroits avec le Bangladesh, a évacué son personnel non essentiel de son ambassade et de ses consulats. Le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, a exprimé sa préoccupation face à la situation et a appelé à un dialogue pour désamorcer les tensions.
Les violences récentes ont causé la mort de plus de 432 personnes, avec des attaques ciblant des minorités, notamment des communautés hindoues. Le Conseil d’unité hindou-bouddhiste-chrétien du Bangladesh a rapporté que 200 à 300 maisons et entreprises, principalement hindoues, ont été vandalisées.
Conclusion
Alors que le Bangladesh se dirige vers une période de transition politique, la communauté internationale appelle à un processus pacifique et démocratique. Les événements récents soulignent l’importance d’une unité nationale pour surmonter les défis actuels et construire un avenir meilleur pour tous les Bangladais.