Médecine
La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), en collaboration avec le gouvernement libérien, ont mené une mission d’évaluation visant à renforcer la préparation et la réponse en matière de sécurité sanitaire du pays.
Cette mission a rassemblé un large éventail d’intervenants nationaux. Ses objectifs principaux étaient de sensibiliser les autorités gouvernementales et les parties prenantes clés aux initiatives phares de préparation aux urgences (EPR), de réaliser une analyse approfondie de la situation pour identifier les ressources existantes, les lacunes, les priorités et les activités critiques, ainsi que d’élaborer une feuille de route budgétisée sur deux ans pour renforcer la sécurité sanitaire en Libérie.
Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie régionale de l’OMS pour la sécurité sanitaire et les urgences 2022-2030, adoptée par les ministres de la santé africains lors d’une réunion à Togo en 2022. Cette stratégie vise à renforcer les capacités des États membres pour se préparer, détecter et répondre efficacement aux urgences de santé publique à travers trois programmes phares : i) Promotion de la résilience des systèmes d’urgence (PROSE), ii) Transformation des systèmes de surveillance en Afrique (TASS), et iii) Renforcement et utilisation des groupes de réponse aux urgences (SURGE).
Lors de l’ouverture de la session technique, Dr. Catherine Cooper, ministre adjointe de la santé et médecin-chef en Libérie, a souligné l’importance de la participation du pays à ces programmes phares et a remercié l’OMS pour son soutien. « La Libérie a réalisé des progrès significatifs en matière de préparation aux épidémies et de réponse aux urgences. Cependant, l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 et la pandémie de COVID-19 ont révélé des faiblesses dans la résilience de notre système de santé. Ces initiatives phares représentent une occasion d’améliorer nos capacités de préparation et de réponse pour mieux protéger notre population contre les impacts des épidémies et des catastrophes », a déclaré Dr. Cooper.
Dr. Peter Clement, représentant de l’OMS en Libérie, a insisté sur l’importance de renforcer la préparation et la réponse aux épidémies dans le cadre de l’approche « Une seule santé ». « Les résultats de cette mission et la feuille de route élaborée guideront nos efforts collaboratifs pour garantir que la Libérie soit mieux préparée et que sa population soit protégée contre les effets dévastateurs des urgences sanitaires et des catastrophes. Le coût de la construction de capacités et de la préparation aux urgences est bien inférieur à celui de la réponse aux urgences, surtout si le pays n’est pas bien préparé, comme l’ont montré les leçons tirées de l’épidémie d’Ebola et de la pandémie de COVID-19 », a déclaré Dr. Clement.
La mission a également interagi avec les comités de santé de la législature et du Sénat, l’équipe des Nations Unies dans le pays, les partenaires de développement en santé, ainsi que plusieurs ministères, dont la santé, l’agriculture, le commerce et la défense. Ces échanges ont servi de plateforme pour plaider en faveur d’investissements dans la préparation, la détection et la réponse aux urgences de santé publique et aux catastrophes.
Dr. Brian Chirombo, représentant de l’OMS au Rwanda et chef de l’équipe de mission du Bureau régional de l’Afrique, a souligné que cette mission d’évaluation était une étape cruciale pour identifier des interventions rentables en matière de préparation, de détection et de réponse aux urgences de santé publique et aux catastrophes, renforçant ainsi les capacités fondamentales et la résilience du pays face aux menaces sanitaires émergentes et réémergentes. La Libérie devient ainsi le 28e pays africain à bénéficier de cet exercice.
Hon. Solomon Hedds Williams, ministre adjoint de l’agriculture, a souligné la nécessité d’une collaboration renforcée entre les secteurs à la fois au niveau national et sous-national lors de la préparation et de la réponse aux épidémies et aux catastrophes. « Nous devons renforcer notre collaboration entre les secteurs au niveau national et sous-national, notamment en ce qui concerne la capacité des laboratoires, la surveillance électronique en santé unique, le stockage d’urgence, la santé communautaire, ainsi que la formation et l’équipement d’une main-d’œuvre d’intervenants d’urgence », a-t-il déclaré.
Hon. Dabah M. Varpilah, présidente du comité de santé du Parlement, a exprimé sa gratitude pour la mission, notant son opportunité alors que le pays élabore son plan de développement national et son agenda de développement des comtés. Elle a souligné l’engagement du comité à plaider pour un financement accru du secteur de la santé et à accélérer l’adoption de la loi sur la santé publique. Elle a également demandé à l’OMS et à l’Af-CDC de fournir des ressources catalytiques pour initier la mise en œuvre de la feuille de route et de plaider auprès d’autres partenaires de développement pour leur soutien.
Les initiatives phares de l’EPR, qui seront dirigées par le gouvernement libérien, devraient compléter les efforts et les investissements visant à construire un système de santé résilient capable de prévenir, de se préparer, de détecter et de répondre efficacement aux urgences de santé publique et aux catastrophes, en utilisant l’approche « Une seule santé ». À l’avenir, le pays finalisera, validera et diffusera la feuille de route de deux ans d’ici le 30 août 2024, avec des actions clés pour initier la mise en œuvre des initiatives phares adaptées aux besoins spécifiques de la Libérie. Cette mission collaborative de l’OMS et de l’Af-CDC a été financée par le gouvernement du Royaume-Uni (Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement – FCDO).