La Réserve fédérale américaine s’apprête à annoncer sa première baisse de taux depuis 2020 !

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La Réserve fédérale des États-Unis est sur le point d’annoncer une réduction des taux d’intérêt, marquant ainsi la première baisse en plus de quatre ans, un changement qui pourrait avoir des répercussions sur les marchés financiers mondiaux.

Des responsables de la banque centrale, y compris Jerome Powell, ont récemment laissé entendre qu’une baisse des taux était imminente, alors que l’inflation se rapproche de l’objectif à long terme de 2 % et que le marché du travail montre des signes de ralentissement.

Cette décision influencera les taux d’intérêt auxquels les banques commerciales prêtent aux consommateurs et aux entreprises, impactant ainsi le coût d’emprunt pour des produits variés, allant des prêts hypothécaires aux cartes de crédit.

Les traders et analystes demeurent incertains quant à l’ampleur de la réduction que la Fed appliquera à son taux directeur, actuellement à un niveau record de 5,25 à 5,50 %.

Certains anticipent une baisse modeste d’un quart de point de pourcentage, tandis que d’autres prévoient une réduction plus significative d’un demi-point.

Une baisse plus modeste serait perçue comme une décision plus prévisible, tandis qu’une réduction plus importante pourrait stimuler la demande, tout en risquant de raviver l’inflation.

« C’est autour des points d’inflexion que nous recevons les signaux les plus contradictoires », a déclaré Erica Groshen, conseillère économique senior à l’École des relations industrielles et du travail de l’Université Cornell, à l’AFP.

« La Fed essaie de déchiffrer ces signaux. Les marchés tentent également de comprendre comment la Fed les interprétera », a ajouté Groshen, ancienne vice-présidente de la Fed de New York.

Réduction des coûts d’emprunt

Les traders à terme ont évalué à 63 % la probabilité que la Fed annonce une réduction plus importante d’un demi-point, contre 37 % pour une baisse plus conventionnelle de 25 points de base, selon les données du CME Group.

Lorsque la Fed abaisse les taux d’intérêt, les banques commerciales aux États-Unis ont tendance à suivre, ce qui réduit les coûts d’emprunt et stimule la demande dans la plus grande économie mondiale.

Pour la Fed, une réduction, quelle qu’en soit l’ampleur, indiquerait que l’inflation des consommateurs, qui avait atteint un sommet en quatre décennies en 2022, revient vers l’objectif fixé.

Bien qu’il existe un « risque de gestion convaincant pour soutenir un mouvement plus important », les récentes communications de la Fed et les données ne plaidaient pas clairement en faveur d’une réduction plus significative, ont noté des économistes de Deutsche Bank dans une récente note aux investisseurs, prévoyant une baisse de 25 points de base.

« Nous restons convaincus que la Fed optera pour une réduction de 25 points de base pour entamer son cycle d’assouplissement », a écrit Gregory Daco, économiste en chef chez EY, dans une note à ses clients.

Enjeux des élections américaines

Les analystes s’attendent majoritairement à ce que la Fed annonce une réduction des taux mercredi, bien qu’il y ait moins de clarté sur les étapes suivantes.

En juin, les membres du comité de fixation des taux avaient considérablement réduit le nombre de baisses qu’ils avaient envisagées pour cette année, passant d’une médiane de trois à une seule, en raison d’une légère hausse de l’inflation.

Cependant, avec la baisse de l’inflation au cours des mois suivants et le refroidissement du marché du travail, les analystes des grandes banques américaines ont augmenté le nombre de baisses qu’ils prévoient pour cette année.

La Fed a pour mandat dual, émis par le Congrès, d’agir de manière indépendante pour établir une politique monétaire garantissant à la fois des prix stables et un emploi maximal et durable.

Si elle annonce une baisse mercredi, la Maison Blanche Biden-Harris pourrait en faire un argument pour prouver que leur agenda économique fonctionne et que la lutte de longue date contre l’inflation est en bonne voie.

Cela pourrait remonter le moral des consommateurs américains, qui ont constamment cité le coût de la vie et l’inflation comme leurs principales préoccupations avant les élections de novembre, où l’ancien président républicain Donald Trump se présente contre la vice-présidente démocrate Kamala Harris.