Le week-end dernier a marqué la conclusion de la dixième saison de la Formule E. Lors d’un événement du championnat du monde de la FIA, qui peine à se définir dans un marché des sports mécaniques de plus en plus saturé, Car Throttle a eu l’occasion de s’entretenir avec deux membres clés de l’équipe dirigeante de Nissan pour explorer comment la marque peut se forger une identité dans un avenir automobile de plus en plus électrifié.

Tommaso Volpe, directeur de l’équipe de Formule E, dirige l’équipe internationale de sport automobile de Nismo, tandis qu’Ivan Espinosa, récemment promu directeur de la planification, apporte plus de 20 ans d’expérience au sein de l’entreprise dans son nouveau rôle.

Pilote de Nissan Formula E, Oliver Rowland, lors de l'E-Prix de Londres

Pilote de Nissan Formula E, Oliver Rowland, lors de l’E-Prix de Londres

Concernant le retour de la marque de performance Nismo en Europe avec l’Ariya Nismo, Espinosa a souligné sa réticence à dévaloriser le badge. En réponse à une question sur les raisons pour lesquelles il a fallu tant de temps pour que le nom Nismo revienne en Europe, il a déclaré : 

“Une des parties difficiles de mon travail est de prioriser nos actions. Et la bonne chose dans mon travail, c’est que j’ai beaucoup de personnes brillantes autour de moi. J’ai de nombreuses idées innovantes. Le défi est de les prioriser, car nous avons des ressources limitées à disposition, vous savez ?

Volpe (à gauche) et Espinosa (à droite) répondent aux questions lors d'une table ronde médiatique

Volpe (à gauche) et Espinosa (à droite) répondent aux questions lors d’une table ronde médiatique

“Je n’aime pas non plus proposer des voitures qui ne satisferont pas les besoins des clients. Je préfère attendre un peu et créer quelque chose de vraiment bon et crédible, surtout en tant que Nismo. Oui, quelque chose de vraiment bon, crédible, que les gens peuvent apprécier et dans lequel ils voient une valeur, plutôt que de se précipiter et de faire des choses à moitié. C’est la principale raison pour laquelle il est important de prendre le temps de bien faire les choses.”

Cela dit, cet optimisme et cet enthousiasme pour le projet contrastent fortement avec la réalité de l’accueil réservé à l’Ariya Nismo (comme en témoigne les commentaires sur notre publication Instagram concernant le lancement de la semaine dernière). 

Nissan Ariya NISMO au 'Feel Electric Festival' de Covent Garden

Nissan Ariya NISMO au ‘Feel Electric Festival’ de Covent Garden

Pour de nombreux lecteurs (et rédacteurs) de CT, les héritages de Nissan et Nismo signifient bien plus qu’un SUV rapide, lourd et dominé par les écrans tactiles. La personnalisation, la modification et surtout une vitesse capable de rivaliser avec celle des supercars ont fait des anciens modèles Nissan des classiques cultes intemporels. Cela, et le personnage de Brian O’Connor…

Cependant, cette personnalisation pourrait être limitée à la reprogrammation des véhicules électriques et à la réalité virtuelle dans la prochaine ère de Nissan, comme l’a expliqué Espinosa : 

“D’un côté, nous pourrions offrir un certain niveau de personnalisation grâce à notre branche Nismo, en proposant des ‘packs’ disponibles pour les clients, que vous pouvez acheter et qui permettent d’obtenir différents réglages… Il y a aussi des choses intéressantes que nous pourrions réaliser en utilisant la technologie autonome.”

Il est évident qu’un changement plus large est en cours dans le secteur automobile, alors que de nombreuses marques s’orientent vers des gammes entièrement électrifiées. Cependant, avec certains ajustements de leurs objectifs de vente face à une demande des consommateurs faible, la manière dont Nismo s’intègre dans le prochain chapitre de l’histoire de Nissan reste à déterminer. La valeur que le badge conservera dépendra entièrement de la manière dont Nissan considère le travail de ceux dont ils ont hérité cet héritage. 

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