Tragédie maritime : la mort de migrants au large de la Mauritanie

Au moins 15 migrants ont perdu la vie et des dizaines d’autres sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation au large de la Mauritanie, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et des sources locales. Ce drame s’inscrit dans une série d’accidents tragiques touchant les migrants au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest.

Un naufrage dévastateur

L’OIM a exprimé sa profonde tristesse suite à la perte de 15 vies et à la disparition estimée de plus de 195 personnes en mer après le naufrage survenu à Nouakchott. Un responsable de la garde côtière mauritanienne, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a rapporté que 25 corps avaient été retrouvés et que 103 personnes avaient été secourues, tandis que plusieurs dizaines demeurent introuvables suite à ce désastre survenu lundi.

Selon l’OIM, environ 300 personnes avaient embarqué à bord d’une pirogue en Gambie et avaient passé sept jours en mer avant que leur bateau ne chavire près de Nouakchott le 22 juillet 2024. L’agence des Nations Unies a également précisé que 120 personnes avaient été secourues par les garde-côtes mauritaniens, tandis que les opérations de recherche pour retrouver les disparus se poursuivent.

Des survivants en détresse

Parmi les survivants, 10 personnes ont été rapidement transférées à l’hôpital pour recevoir des soins médicaux, et quatre enfants non accompagnés ont été identifiés. La source de la garde côtière a indiqué que la pirogue transportait entre 140 et 180 personnes, principalement des Sénégalais et des Gambiens. Il a été rapporté que le bateau s’était brisé en mer et que le capitaine avait abandonné le navire.

Depuis le mois de juin, plus de 76 embarcations avec plus de 6 000 migrants ayant survécu ont accosté en Mauritanie, avec au moins 190 migrants décédés ou disparus, selon l’OIM.

Une traversée périlleuse

Chaque année, des milliers d’Africains fuient la pauvreté et le chômage en quête d’un avenir meilleur, empruntant des routes dangereuses vers l’Europe. Cependant, cette traversée est souvent marquée par des tragédies.

Début juillet, près de 90 migrants se dirigeant vers l’Europe ont péri lorsque leur bateau a chaviré au large de la Mauritanie. De plus, 26 migrants ayant quitté la Guinée ont trouvé la mort lorsque leur embarcation a coulé au large du Sénégal au début du mois de mai.

La route atlantique vers les îles Canaries, en Espagne, est particulièrement risquée en raison des forts courants, les migrants voyageant souvent dans des bateaux surchargés et souvent en mauvais état, sans suffisamment d’eau potable. Malgré ces dangers, cette route a gagné en popularité en raison d’une vigilance accrue des autorités en Méditerranée.

Statistiques alarmantes

Entre le 1er janvier et le 15 juillet, plus de 19 700 migrants sont arrivés irrégulièrement aux îles Canaries par cette voie, selon l’OIM. Cela représente une augmentation de 160 % par rapport à la même période en 2023, où 7 590 migrants avaient été enregistrés. Les îles Canaries se trouvent à seulement 100 kilomètres des côtes nord-africaines à leur point le plus proche.

Au cours des cinq premiers mois de cette année, plus de 5 000 migrants ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Espagne par la mer, soit l’équivalent de 33 décès par jour, selon l’organisation Caminando Fronteras, une ONG espagnole. Ce chiffre représente le taux de mortalité quotidien le plus élevé depuis le début de la collecte de données en 2007, la grande majorité des décès ayant eu lieu sur la route atlantique.

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