La Réinvention de la Gastronomie : « Omnivore » de René Redzepi
Une Nouvelle Aventure Culinaire
Alors que le célèbre restaurant Noma à Copenhague, souvent considéré comme le meilleur au monde, s’apprête à fermer ses portes, le chef et propriétaire René Redzepi explore de nouveaux horizons dans le domaine du divertissement. Récemment, il a fait une apparition à la télévision dans le premier épisode de la nouvelle saison de « The Bear », où il apparaît dans un flashback du personnage principal, Carmy. Mais Redzepi ne s’arrête pas là ; il a également lancé son propre projet sur Apple TV+.
Plongée dans l’Univers de la Nourriture
Intitulée « Omnivore », cette série en huit épisodes met en lumière la beauté et la complexité de ce qui est souvent considéré comme le langage universel : la nourriture. Chaque épisode célèbre la culture, la transformation et la consommation d’ingrédients essentiels tels que les bananes, les piments, le café, le maïs, le porc, le riz, le sel et le thon. Redzepi parcourt le globe — du Danemark à la Serbie, en passant par la Thaïlande, l’Espagne, le Japon, l’Inde et Djibouti — pour explorer l’histoire de ces aliments et les présenter comme bien plus que de simples sources de nutrition. La série illustre comment la nourriture peut transcender les frontières et nous unir.
Une Réflexion sur l’Impact des Aliments
Dans le premier épisode, Redzepi déclare : « C’est l’histoire d’éléments quotidiens qui ont changé le monde de manière que la plupart d’entre nous n’ont jamais envisagée. En les additionnant, on obtient une recette pour l’humanité. » Il évoque ainsi l’ingrédient fondamental qui a marqué son esprit : le pouvoir transformateur de la nourriture, point de départ de son voyage.
Une Inspiration Écologique
Lors d’une interview avec « Food & Wine », Redzepi a révélé que « Omnivore » s’inspire fortement de la série « Planet Earth » narrée par David Attenborough. Cette influence est palpable dès le début, avec le style de narration apaisant de Redzepi et les nombreuses prises de vue cinématographiques de paysages naturels. « Omnivore » se présente donc comme une œuvre d’art qui parvient à captiver et à transformer même les aliments les plus simples en un spectacle fascinant.
Un Hommage à Anthony Bourdain
Avec « Omnivore », Redzepi incite les téléspectateurs et les critiques à réfléchir à l’avenir de la télévision culinaire après la perte du chef et conteur talentueux Anthony Bourdain. L’idée de la série a germé peu après le décès de Bourdain, comme l’a expliqué Redzepi en collaboration avec le producteur de la série, Matt Goulding. Bourdain avait précédemment collaboré avec la société de médias de Goulding, Roads & Kingdoms.
Une Approche Différente
Contrairement aux émissions de Bourdain, telles que « Parts Unknown » et « No Reservations », « Omnivore » ne se concentre pas sur le parcours personnel du chef. Goulding a précisé : « Bourdain avait déjà fait cela, et il l’a fait magnifiquement. Mais [Redzepi] voulait que ce soit une histoire plus vaste, notre histoire à tous, en tant que personnes qui mangent et apprécient la nourriture, et qui vivent autour de ces ingrédients fondamentaux. »
Alors que Bourdain cherchait l’expérience culinaire ultime à travers le monde, Redzepi s’engage dans une quête pour comprendre chaque ingrédient spécifique et, en fin de compte, le transformer en un plat de niveau Michelin.
Une Évolution de la Télévision Culinaire
« Omnivore » arrive à un moment intéressant et quelque peu déroutant pour la télévision culinaire. Ces dernières années, le divertissement alimentaire a évolué, s’éloignant des représentations intimes de la préparation des aliments pour se tourner vers la télé-réalité. Par exemple, la chaîne Food Network a abandonné son contenu traditionnel au profit de nouvelles émissions de compétition. De plus, la chaîne a connu une baisse d’audience après le départ de plusieurs chefs emblématiques pour de nouveaux projets. Malgré ces changements, « Omnivore » rappelle que le récit culinaire pour lequel Bourdain était célèbre est toujours vivant.
Comme le souligne Redzepi, « La nourriture n’est jamais juste de la nourriture. C’est qui nous sommes. »