La montée de la xénophobie dans les luttes politiques contemporaines
Les dangers du nationalisme
Les luttes pour la libération nationale comportent toujours le risque de dériver vers des formes de nationalisme toxiques. En 1961, Frantz Fanon a mis en garde contre le fait que le nationalisme peut évoluer vers l’ultra-nationalisme, le chauvinisme, et finalement le racisme, entraînant des conséquences désastreuses telles que l’expulsion des étrangers et la destruction de leurs biens.
La xénophobie au cœur des politiques de droite
Aujourd’hui, la xénophobie est au centre des discours politiques de droite dans de nombreux pays. Ce phénomène ne se limite pas à une hostilité envers les migrants, mais s’entrelace souvent avec d’autres préjugés, notamment le racisme et l’islamophobie. La différence de traitement entre les réfugiés ukrainiens et ceux fuyant des conflits en Syrie, en Éthiopie, au Soudan et au Yémen en Europe illustre bien cette réalité.
Mécanismes de la xénophobie
La propagation de sentiments xénophobes est devenue l’un des outils les plus efficaces pour les forces de droite afin de construire un populisme réactionnaire qui menace l’intégrité de plusieurs démocraties. En Afrique du Sud, les hostilités xénophobes ciblent principalement les personnes perçues comme originaires d’autres pays africains, mais les personnes d’Asie subissent également des préjugés.
Exemples de violence xénophobe
En 2015, plus de 500 personnes ont été déplacées à Makhanda, anciennement Grahamstown, lors d’attaques xénophobes qui avaient une connotation anti-musulmane. Les commerçants et d’autres individus originaires de divers pays d’Afrique et d’Asie ont été ciblés, illustrant la dimension de classe souvent présente dans ces attaques.
Les partis politiques et la xénophobie
Des partis comme l’Alliance Patriotique, ActionSA et le parti uMkhonto weSizwe (MK) adoptent des positions de droite sur les questions de migration et d’identité nationale. Le gouvernement d’unité nationale (GNU), soutenu par l’ANC et le DA, avait initialement promis de respecter la Constitution, mais cette promesse est mise à mal par les actions de certains de ses membres.
Engagement envers la Constitution
Le respect de la Constitution et de la Déclaration des droits est fondamental. Les droits affirmés dans la Constitution ne peuvent être niés en raison de l’origine ethnique ou sociale, de la culture, de la langue ou de la naissance. Il est clairement stipulé que l’interprétation de la Déclaration des droits doit viser à réaliser les valeurs d’une société ouverte et démocratique.
La xénophobie comme choix
La xénophobie, comme toutes les formes de préjugés, est un choix. Elle consiste à désigner une minorité vulnérable comme bouc émissaire des problèmes sociaux. Les élites sud-africaines tentent souvent de légitimer leur xénophobie en prétendant qu’elle émane des classes populaires, mais cela ne fait que masquer la réalité.
Résistance à la xénophobie
Il existe des mouvements et des individus de toutes classes qui s’opposent à la xénophobie. Par exemple, lors des attaques contre des migrants musulmans à Makhanda en 2005, le Mouvement des chômeurs et l’EFF ont pris position contre ces violences. Des migrants occupent également des postes de leadership dans des syndicats industriels, prouvant que la solidarité transcende les origines.
La nécessité de l’égalité universelle
Refuser de reconnaître l’égalité et la dignité de tous les groupes n’est pas seulement une question de compassion pour les victimes de la xénophobie. C’est aussi une question de préservation de notre propre humanité. Chaque fois que nous acceptons l’idée que certaines personnes valent moins que d’autres, nous renforçons les mécanismes d’exclusion et de domination.
Conclusion
L’entrée de l’Alliance Patriotique dans le gouvernement d’unité nationale a soulevé des questions sur la compatibilité de ses valeurs avec celles de la Constitution. Pour maintenir la crédibilité de cette alliance, il est impératif que des mesures soient prises pour écarter les éléments xénophobes de la gouvernance.
uGayton kumele ahambe.