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(AFP)
MANILLE, Philippines – Le samedi, l’armée philippine a accusé l’aviation chinoise d’avoir mené des actions « dangereuses et provocatrices » contre un de ses avions en mission de surveillance au-dessus d’un récif contesté de la mer de Chine méridionale.
Selon le général Romeo Brawner, chef d’état-major des forces armées philippines, deux avions de chasse chinois ont « effectué une manœuvre risquée vers 9h00 et ont largué des fusées éclairantes sur le chemin de notre NC-212i », relatant l’incident présumé survenu jeudi « au-dessus » de Scarborough Shoal.
Il a ajouté que l’action chinoise « mettait en danger la vie de notre personnel engagé dans des opérations de sécurité maritime », précisant que le pilote et l’équipage n’avaient pas été blessés et étaient « rentrés sains et saufs » à une base aérienne dans le nord des Philippines.
L’ambassade de Chine à Manille n’a pas immédiatement réagi à cette accusation.
Cette allégation s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Manille et Pékin, ce dernier revendiquant la majorité de la mer de Chine méridionale et ayant pris le contrôle du récif après un face-à-face en 2012 avec les Philippines.
Lors d’un affrontement antérieur, l’armée philippine a rapporté qu’un de ses marins avait perdu un pouce lors d’une confrontation près de Second Thomas Shoal, une autre zone de la mer de Chine méridionale, en juin, où la garde côtière chinoise a également confisqué ou détruit du matériel philippin, y compris des armes.
Pékin a attribué l’escalade des tensions à Manille et soutient que ses actions pour protéger ses revendications sont légales et proportionnelles.
Suite à l’affrontement de Second Thomas Shoal, les deux pays ont convenu d’un « arrangement provisoire » pour le réapprovisionnement des troupes philippines basées sur un vieux navire de guerre échoué sur le récif, ainsi que d’augmenter le nombre de lignes de communication pour résoudre les différends dans cette voie maritime.
L’action de l’aviation chinoise jeudi a eu lieu un jour après que la Chine a effectué une patrouille de combat près du récif sensible pour tester les « capacités d’attaque » de ses troupes.
Actualités Actions provocatrices
Pékin revendique presque l’intégralité de la mer de Chine méridionale, ignorant les revendications concurrentes de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, y compris les Philippines, ainsi qu’une décision internationale qui a déclaré que ses revendications n’ont pas de fondement légal.
Scarborough Shoal, une chaîne triangulaire de récifs et de rochers, se situe à 240 kilomètres (150 miles) à l’ouest de l’île principale des Philippines, Luzon, et à près de 900 kilomètres de la plus proche masse terrestre chinoise, Hainan.
Brawner a déclaré que l’armée philippine « condamne fermement les actions dangereuses et provocatrices de l’Armée populaire de libération qui ont mis en danger la vie de notre personnel engagé dans des opérations de sécurité maritime récemment dans les zones maritimes philippines ».
« L’incident a constitué une menace pour les avions de l’armée de l’air philippine et leur équipage, a interféré avec les opérations de vol légales dans l’espace aérien relevant de la souveraineté et de la juridiction philippines, et a contrevenu aux lois et règlements internationaux régissant la sécurité de l’aviation », a-t-il ajouté.
Un porte-parole militaire philippin a déclaré à l’AFP que les avions chinois impliqués dans l’incident étaient des « MRF », une abréviation pour des chasseurs multirôles.
Le NC212i, construit en Indonésie, est un avion turbopropulseur multirôle conçu pour la surveillance maritime, le transport de troupes, l’évacuation médicale et des « missions spéciales », selon le site du fabricant.
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