Jusqu’à présent, les parents et tuteurs jamaïcains n’étaient pas légalement tenus de soutenir financièrement leurs enfants au-delà de l’âge de 18 ans. Cependant, une nouvelle législation est en cours d’adoption, qui obligera les parents à fournir un soutien financier jusqu’à ce que leurs enfants atteignent 23 ans, sous certaines conditions.
Cette évolution a été rendue possible grâce à l’approbation par la Chambre des représentants des modifications apportées à la Loi sur l’entretien de 2005. Ces modifications stipulent que les parents doivent continuer à soutenir financièrement leurs enfants qui poursuivent des études supérieures ou qui suivent une formation, jusqu’à l’âge de 23 ans.
Le ministre de la Justice, Delroy Chuck, qui a présenté le projet de loi, a souligné que la loi de 2005 impose déjà des obligations de soutien mutuel entre époux et entre parents et enfants. Il a précisé que, selon l’article 16 (1)(A) de la loi principale, une ordonnance de maintenance reste en vigueur jusqu’à ce que l’enfant atteigne 18 ans.
Avant d’atteindre cet âge, l’article 16 (3) permet de demander au tribunal une ordonnance de maintenance ou une prolongation d’une ordonnance existante si l’enfant est engagé dans un parcours éducatif ou de formation. Chuck a insisté sur le fait que c’est uniquement dans ces cas que le tribunal peut accorder ou prolonger une ordonnance de maintenance, qui prendra fin lorsque l’enfant atteindra 23 ans. Il a ajouté que l’intention du législateur était de garantir que les enfants puissent continuer à recevoir un soutien financier même après avoir atteint l’âge de la majorité, à condition qu’ils poursuivent leurs études.
Cependant, le ministre a noté que, malgré cette intention, la loi actuelle empêche le tribunal d’accorder une ordonnance de maintenance pour un enfant de plus de 18 ans. Il a précisé que si une demande d’ordonnance de maintenance n’est pas faite avant que l’enfant n’atteigne 18 ans, il est impossible de faire une demande ultérieure pour un enfant engagé dans des études ou une formation.
Cette situation permet aux parents tenus de verser une pension alimentaire de cesser de le faire dès que l’enfant atteint l’âge de la majorité, même si celui-ci est encore scolarisé. Dans ces circonstances, il n’existe aucun recours pour l’enfant ou le parent souhaitant demander une ordonnance de maintenance.
Le ministre a également mentionné qu’il y a eu de nombreux cas où les tribunaux inférieurs ont accordé des ordonnances, mais celles-ci ont été annulées par les tribunaux supérieurs. Le projet de loi doit maintenant être débattu et approuvé par le Sénat avant d’être soumis à l’assentiment du Gouverneur général.