Qu’est-ce que cela signifie d’être Sud-Africain ?
Cette question m’obsède depuis les récentes vagues d’abus en ligne, souvent teintées de xénophobie – devrions-nous dire afrophobie – dirigées contre Chidimma Adetshina, candidate à Miss Afrique du Sud.
En tant que nation, nous sommes semblables à un chakalaka, un biryani ou un potjie, un mélange savoureux de cultures, de langues et d’ethnies diverses.
La Charte de la Liberté, qui constitue un pilier de notre démocratie, affirme sans équivoque que « l’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent ».
Les rédacteurs de la Charte de la Liberté n’ont pas dit « l’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y sont nés », car ce principe fondamental appelle à embrasser notre diversité et à rejeter le nationalisme étroit.
Les commentaires haineux dirigés contre Adetshina révèlent une veine inquiétante de xénophobie et une vision rétrograde de l’identité nationale.
Les propos tenus en ligne sont déplorables, et ceux qui ont proféré ces insultes devraient avoir honte, car ces commentaires révèlent un nationalisme dangereux qui menace notre cohésion sociale.
De telles attitudes sont non seulement erronées, mais également périlleuses dans un monde de plus en plus globalisé où les Sud-Africains vivent et travaillent à travers le globe.
Nous attendons respect et décence à l’étranger ; nous devons offrir la même chose chez nous.
Les Sud-Africains sont réputés pour leur résilience, leur esprit d’Ubuntu et leur capacité à se réconcilier.
Cependant, la vague actuelle de commentaires afrophobes suggère un écart préoccupant par rapport à ces valeurs.
La candidature de Chidimma Adetshina à Miss Afrique du Sud nous pousse à redéfinir notre identité nationale.
Elle nous oblige à affronter des vérités inconfortables sur nos préjugés et à nous interroger : « Qu’est-ce qui fait de quelqu’un un Sud-Africain ? »
Est-ce son nom de famille, sa couleur de peau ou son héritage ?
Ou est-ce son engagement envers cette nation, sa participation à sa culture et son incarnation de ses valeurs ?
En tant que nation, nous devons nous efforcer de vivre selon les idéaux inscrits dans notre Constitution et la Charte de la Liberté.
Nous devons rejeter la rhétorique divisive qui sape notre unité et célébrer plutôt la riche diversité qui nous rend uniques.
Le véritable test de notre caractère national réside dans notre capacité à accueillir tous ceux qui considèrent l’Afrique du Sud comme leur foyer, indépendamment de leur nom ou de leur héritage.
En soutenant Adetshina, nous ne soutenons pas seulement une reine de beauté ; nous affirmons notre engagement envers une Afrique du Sud qui appartient à tous ceux qui y vivent.
Son succès serait un indicateur de nos progrès dans la redéfinition de ce que signifie être Sud-Africain.
Nous devons maintenant nous lever à la hauteur de cette occasion et prouver que nous sommes, en effet, la nation arc-en-ciel.