Critiques de Sara Duterte sur le gouvernement : Un regard critique
Depuis sa démission du Cabinet de Marcos, il y a presque deux mois, la Vice-Présidente Sara Duterte a exprimé des critiques ouvertes sur la direction du pays. Son discours, prononcé le 3 août, ressemblait davantage à une réponse à l’État de la Nation qu’à une simple déclaration officielle. Elle a affirmé que « les Philippins méritent mieux », peu après le troisième discours de l’État de la Nation du Président Ferdinand Marcos Jr.
Une réponse controversée
Traditionnellement, la réponse à l’État de la Nation est formulée par l’opposition politique. Cependant, le Parti libéral a contesté la légitimité de Sara Duterte en tant que leader de l’opposition, arguant que son parcours ne reflète pas les qualités requises pour ce rôle. Dans son discours, elle a exprimé son exaspération face à la situation actuelle du pays, déclarant : « Nous sommes extrêmement fatigués de voir notre pays laissé pour compte, traité comme s’il n’avait aucune valeur. »
Il est important de rappeler que son père, Rodrigo Duterte, a été président pendant six ans avant qu’elle ne remporte les élections avec Bongbong Marcos. En tant que deuxième personnalité la plus élevée du pays, elle a eu l’opportunité de promouvoir des changements significatifs. La question demeure : a-t-elle réellement agi dans ce sens ?
Des promesses non tenues
Depuis son entrée en fonction, Sara Duterte a demandé des milliards de fonds pour son bureau, mais le ministère de l’Éducation, qu’elle dirige, n’a pas réussi à améliorer de manière significative les niveaux de pauvreté en matière d’apprentissage, qui demeurent parmi les plus élevés d’Asie de l’Est et du Pacifique. Un programme de récupération de l’apprentissage, élaboré sous sa direction, a été critiqué lors d’une enquête sénatoriale pour son manque de préparation et sa mise en œuvre chaotique.
Le programme éducatif, connu sous le nom de Matatag, a suscité des déceptions parmi les enseignants lors de son lancement en août 2023, en raison d’un manque de directives claires. Les préparatifs étaient-ils réellement en place ?
Critiques sur la gestion des catastrophes
En outre, Sara Duterte a critiqué l’absence d’un plan directeur pour le contrôle des inondations, tout en étant absente du pays lors de graves inondations. Elle a souligné que les Philippines, en tant qu’archipel soumis aux typhons, devraient disposer d’une infrastructure robuste pour faire face aux catastrophes. Cependant, elle a également été interpellée sur son rôle au sein du gouvernement.
Elle a également évoqué le système de santé, affirmant que les Philippins méritent un système qui protège réellement leur santé. Pourtant, elle fait partie d’un gouvernement qui a été critiqué pour la gestion des fonds de PhilHealth, souvent détournés vers d’autres priorités.
Un appel à la responsabilité
La Vice-Présidente a également interpellé les législateurs sur leur compréhension des réalités concernant la sécurité et le manque de personnel policier. Elle a souligné que le déficit en matière de ratio policier par rapport à la population ne peut être résolu rapidement, en raison de la croissance continue de la population et du manque de ressources budgétaires.
Malgré ses critiques, il est à noter qu’elle bénéficie d’une sécurité renforcée, avec près de 400 agents de sécurité à sa disposition, ce qui soulève des questions sur la cohérence de ses déclarations.
Politique étrangère et souveraineté
Enfin, Sara Duterte a critiqué la politique étrangère du gouvernement, accusant celui-ci de céder aux pressions étrangères, notamment en ce qui concerne les enquêtes sur la guerre contre la drogue menée par son père. Elle a affirmé que les Philippines, en tant que nation souveraine, devraient résister à toute ingérence étrangère dans leurs affaires internes.
Ce discours marque un tournant pour la Vice-Présidente, qui n’avait pas hésité à critiquer le gouvernement depuis sa sortie du Cabinet de Marcos. La dynamique politique au sein du pays continue d’évoluer, et il sera intéressant de voir comment ces critiques influenceront la scène politique philippine à l’avenir.