Conditions de vie préoccupantes aux Pedro Cays

Les habitations en zinc et en bois des pêcheurs sur les Pedro Cays sont relativement propres, avec peu de mouches ou de moustiques, et l’air y est frais. Cependant, la situation au nord des cays est tout autre, où une immense accumulation de déchets est visible. L’odeur des excréments humains est omniprésente, mais les pêcheurs affirment que c’est leur réalité quotidienne.

« Nous n’avons pas de conditions sanitaires adéquates ici. Il y a un endroit désigné pour cela. Parfois, on peut voir une douzaine d’hommes et de femmes là-bas. Personne ne se préoccupe de personne. Quand on a besoin, c’est là-bas qu’on va », a déclaré une femme. Peu après, un journaliste a observé une femme se dirigeant vers les toilettes à ciel ouvert, un paquet de lingettes hygiéniques à la main. Elle a sans gêne baissé son sous-vêtement et s’est soulagée avant de retourner chez elle.

Interventions des autorités

Le directeur général de l’Autorité nationale des pêches (NFA), Dr Gavin Bellamy, a reconnu l’accumulation de déchets et a déclaré que l’agence a travaillé sans relâche pour nettoyer les cays. « Les déchets proviennent de leurs propres activités, et des structures ont été mises en place pour qu’ils puissent y déposer les déchets recyclables. Ces structures sont situées à gauche de la base de la Garde côtière. Nous avons recommandé et encouragé les personnes à trier leurs déchets afin de faciliter leur évacuation. Nous devons également nous rappeler que nous avons tous des responsabilités envers nous-mêmes et l’environnement. Nous, la NFA, la Garde côtière, le NSWMA et d’autres agences avons retiré des tonnes de déchets des Pedro Cays à plusieurs reprises », a déclaré Bellamy.

« Nous avons établi des partenariats avec des entreprises qui nous ont fourni de grands sacs et nous avons rempli des centaines d’entre eux avec des déchets. Nous utilisons les navires de l’Autorité portuaire ou de la JDF. Nous le faisons aussi souvent que possible avec les grands navires disponibles pour nous aider. Une quantité considérable de déchets est générée par les pêcheurs eux-mêmes, mais nous continuerons à travailler pour réduire cette accumulation », a-t-il ajouté. Il a précisé qu’il faut parfois plusieurs petites embarcations pour transporter les déchets vers les plus grands navires qui ne peuvent pas accoster sur les cays. Les pêcheurs et les petits commerçants des Pedro Cays dépendent de la Garde côtière pour l’eau, une ressource presque considérée comme précieuse.

Problèmes d’approvisionnement en eau

« Les soldats nous apportent de l’eau, mais souvent, quand quelqu’un n’en a pas, il doit acheter un seau pour se laver pour 500 dollars. Si vous voulez de l’eau potable, vous dépensez le double du prix d’une bouteille que vous achèteriez sur le continent. À part cela, nous dépendons de la pluie. Nous payons des impôts, donc nous devrions avoir de l’eau courante ici », a déclaré un résident.

Selon Bellamy, jusqu’à 300 personnes peuvent parfois occuper cet espace, mais il a rappelé aux pêcheurs que l’île n’était jamais destinée à être habitée. « Elle est là pour les personnes qui partent en expédition de pêche et qui ont besoin d’un endroit temporaire pour séjourner. Les Pedro Cays ne doivent pas devenir une communauté résidentielle. Il est de la responsabilité des gens d’apporter leur propre eau potable suffisante pour leurs besoins », a-t-il conclu.

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