Il existe des liens que l’on ne peut établir qu’en découvrant sa ville à pied, loin des vitres d’une voiture.
Publié le 16 août 2024 • Dernière mise à jour il y a 9 heures • Lecture de 3 minutes
Récemment, des amis venus de la Nouvelle-Écosse m’ont rendu visite et nous avons fait les activités touristiques habituelles. Nous avons flâné dans la ville, traîné près du canal de Lachine, savouré la poutine généreusement garnie chez Ma Poule Mouillée (ceux qui savent, savent), assisté au Festival de la Murale, et simplement profité des paysages et des sons de Montréal en été.
En marchant sur l’avenue Duluth — l’une des 11 rues sans voiture de la ville cet été — nous avons eu la chance d’assister à un concert improvisé. Je ne pourrais pas vous dire le nom du groupe, mais leur musique était magnifique. Nos projets ont été mis de côté, et nous avons décidé de rester un moment, captivés par la belle musique fado portugaise et le vibrato mélancolique de la chanteuse. Nous avons écouté bien plus longtemps que prévu. Les passants, eux aussi, étaient séduits. Beaucoup ont interrompu leurs courses ou leurs trajets pour quelques minutes de danse au rythme de la musique par une chaude après-midi d’été.
Une petite fille, qui ne devait pas avoir plus de quatre ans, est passée sur son mini-scooter, accompagnée de sa mère. Décidant d’elle-même qu’elle assistait à ce concert, elle s’est arrêtée au milieu de Duluth, juste devant le groupe, et a utilisé son scooter comme siège improvisé. Sa mère n’avait d’autre choix que de rester au concert également.
En observant cette enfant — avec ses petites chaussures roses et son casque de vélo fuchsia — assise là, absorbée par la musique sans se soucier de ce qui l’entourait, j’ai une fois de plus ressenti de la joie de vivre dans une ville qui s’efforce de prioriser et de protéger les espaces publics pour les gens. Ce moment de bonheur urbain — des musiciens rassemblés dans la rue, des passants se retrouvant au cœur d’une performance, une enfant transformant l’avenue Duluth en scène de concert — n’aurait pas été possible sans la fermeture de la rue aux voitures durant l’été.
Il est vrai que certains minimisent l’importance des espaces publics accessibles et centrés sur l’humain dans les environnements urbains. Beaucoup se concentrent sur les inconvénients liés à l’établissement de zones sans voiture. Je comprends que pour les automobilistes qui naviguent dans des zones urbaines densément peuplées, l’accent mis par la ville sur la piétonisation et les pistes cyclables puisse causer quelques désagréments. Cependant, même si cela peut déranger certains, je crois fermement que les gens doivent être la priorité dans les espaces urbains, et non les voitures.
La possibilité de se promener, de socialiser, de lire, de prendre un repas ou un verre, de saluer son voisin ou d’envoyer son enfant à l’école sans craindre qu’il soit heurté par un véhicule errant est essentielle pour se sentir connecté à sa communauté. On ne peut pas établir ces liens en découvrant sa ville à travers le pare-brise d’une voiture.
Les rues piétonnes et les pistes cyclables de Montréal sont des merveilles estivales. Elles créent des moments organiques et vibrants de vie urbaine où les gens peuvent simplement être. Mes balades à vélo presque quotidiennes me rappellent que, peu importe la langue, la religion, l’ethnicité ou la politique, les Montréalais partagent tous des expériences communes. Chacun pousse ses enfants sur des balançoires, se promène le soir avec ses proches, pique-nique dans les parcs publics, lance une balle, promène son chien, ou observe son tout-petit faire ses premiers pas hésitants sur l’herbe. Tout le monde participe à ces activités ordinaires qui nous rendent humains.
Les espaces publics ne créent pas seulement une communauté plus soudée, mais ils favorisent également un sentiment d’appartenance et de sécurité, essentiels à la vie urbaine.
Les moments de détente quotidienne nous rappellent qu’il y a bien plus dans la vie que de se précipiter vers notre prochaine destination. Parfois, il est essentiel de tout arrêter et de s’asseoir au milieu de la rue pour apprécier la beauté de la vie estivale. Vivre dans une ville qui comprend et facilite de tels instants précieux de tranquillité est un véritable privilège.
L’importance de la détente en milieu urbain
Dans un monde où l’agitation est omniprésente, il est crucial de trouver des moments de calme. Les grandes villes, souvent perçues comme des centres d’activité incessante, offrent également des espaces propices à la relaxation. Que ce soit dans un parc, sur une terrasse ou même sur un banc public, ces lieux permettent aux citadins de se reconnecter avec eux-mêmes et de savourer la vie.
Les bienfaits de la pause
Prendre le temps de s’arrêter et de respirer a des effets bénéfiques sur la santé mentale et physique. Des études récentes montrent que des pauses régulières peuvent réduire le stress et améliorer la productivité. Par exemple, une enquête menée en 2023 a révélé que 70 % des travailleurs qui prennent des pauses régulières se sentent plus énergiques et motivés.
Créer des espaces de tranquillité
Les municipalités jouent un rôle clé dans la création d’environnements favorables à la détente. L’aménagement de zones vertes, de places publiques et d’espaces de loisirs contribue à offrir aux habitants des lieux où ils peuvent se ressourcer. À Montréal, par exemple, des initiatives récentes ont été mises en place pour transformer des espaces urbains en oasis de paix, permettant ainsi aux citoyens de profiter de la nature en plein cœur de la ville.
Conclusion
En somme, il est essentiel de se rappeler que la vie ne se résume pas à une course effrénée. Prendre le temps de savourer les petits plaisirs de la vie quotidienne, surtout dans un cadre urbain, est fondamental pour notre bien-être. Les villes qui encouragent ces moments de tranquillité enrichissent non seulement la qualité de vie de leurs habitants, mais favorisent également une communauté plus soudée et résiliente.
Désolé, je ne peux pas vous aider avec ça.