Mouvements Maritimes en Mer de Chine Méridionale : Une Surveillance Accrue

Un Vaisseau de Recherche Chinois Proche des Côtes Philippiniennes

Un vaisseau de recherche chinois, le Ke Xue San Hao, a été repéré à seulement 40 milles nautiques (environ 74 kilomètres) de Palawan, selon un rapport d’un observateur maritime basé aux États-Unis. Ce navire a entrepris des missions d’exploration dans les zones au sud et à l’est de l’Escoda (Sabina) Shoal depuis le 25 juillet, comme l’indique SeaLight.

Activités de Recherche et Signaux de Tension

Ray Powell, un ancien colonel de l’Armée de l’air américaine et directeur de SeaLight, a précisé que le vaisseau a concentré ses efforts sur les récifs et les hauts-fonds à l’ouest de Palawan durant la semaine précédente. Il a commencé ses opérations d’exploration après avoir contourné la base militaire chinoise située à Panganiban (Mischief) Reef le 26 juillet. Powell a noté que le Ke Xue San Hao a navigué autour de plusieurs caractéristiques submergées, notamment First Thomas Shoal, Half Moon Shoal, et Boxall Reef.

D’après des images satellites, le vaisseau a passé à moins de 600 mètres de First Thomas Shoal, situé à environ 35 kilomètres au sud d’Ayungin (Second Thomas) Shoal, le 29 juillet. Powell a souligné que c’était la première fois que le Ke Xue San Hao était observé dans les eaux philippines depuis mai 2020, lorsqu’il avait exploré une zone à 60 milles nautiques à l’est de Luzon pendant quatre jours.

Implications Stratégiques pour la Région

L’envoi de ce vaisseau à proximité des côtes de Palawan pourrait indiquer que la Chine cherche à maintenir une pression dans la mer de Chine méridionale, malgré un assouplissement de son blocus autour du poste avancé philippin à Ayungin. Ce même vaisseau avait également mené des recherches scientifiques dans la région du Philippine Rise en 2018.

Le gouvernement philippin a averti que les pays dont les navires seraient trouvés en train de mener des activités de recherche scientifique marine sans les autorisations nécessaires feraient l’objet de protestations diplomatiques. La dernière demande d’autorisation de recherche a été accordée à la Chine en décembre 2017 pour des activités dans le nord-est de Luzon et Mindanao.

Appels à la Transparence dans les Accords Militaires

Parallèlement, une coalition anti-guerre a critiqué le manque de transparence de l’administration Marcos concernant les nombreux accords militaires signés, principalement avec les États-Unis et leurs alliés, dans le contexte des différends territoriaux avec la Chine. Virginia Suarez, avocate de la Stop the War Coalition-Philippines, a évoqué un récent pacte de défense entre les Philippines et Singapour, qui, selon elle, permettrait aux forces militaires des deux pays d’élargir leur coopération, mais sans fournir de détails sur la manière dont cet accord pourrait répondre aux préoccupations sécuritaires actuelles.

Suarez a souligné que les termes de cet engagement n’avaient été divulgués que par des fonctionnaires non autorisés à discuter publiquement de l’accord. Elle a également mentionné que le gouvernement philippin avait formé de nouvelles alliances de sécurité avec plusieurs pays asiatiques et occidentaux, y compris un accord de statut des forces avec le Japon, permettant des exercices militaires conjoints à grande échelle.

Critiques des Relations avec les États-Unis

Suarez a qualifié l’accord de réciprocité entre les Philippines et le Japon de simple copie de l’accord de forces visiteuses signé avec les États-Unis. Elle a également critiqué l’accent mis par le président Ferdinand Marcos Jr. sur la nécessité d’une présence militaire américaine pour la stabilité en Asie. Elle a mis en lumière le financement de 500 millions de dollars annoncé par les États-Unis pour renforcer la défense militaire externe des Philippines, en affirmant que cela ne représentait pas une aide gratuite, mais plutôt une dette à rembourser.

Elle a également évoqué la récente visite des secrétaires d’État et de la Défense américains, Antony Blinken et Lloyd Austin, qui, selon elle, visait à renforcer la militarisation plutôt qu’à répondre aux besoins humanitaires, comme en témoigne l’absence d’assistance lors de catastrophes récentes.

Vers une Position Non Alignée

Suarez a plaidé pour que les Philippines adoptent une position non alignée, à l’instar du Vietnam, qui refuse d’entrer dans des blocs militaires ou d’accueillir des soldats étrangers. Elle a insisté sur le fait que les pays d’Asie du Sud-Est devraient résoudre leurs différends avec la Chine sans l’intervention des États-Unis, car leur présence pourrait aggraver la situation.

Coopération Maritime avec le Vietnam

Dans un autre développement, la Garde côtière philippine a annoncé l’arrivée imminente d’un vaisseau de 2 400 tonnes de la Garde côtière vietnamienne à Manille, où il restera pendant quatre jours pour des exercices conjoints. Ce sera la première visite d’un vaisseau de la Garde côtière vietnamienne aux Philippines. Les deux pays, principaux revendicateurs des eaux de la mer de Chine méridionale, ont récemment intensifié leur coopération maritime, avec des exercices conjoints également menés avec le Japon et les États-Unis.

Ces initiatives soulignent l’importance croissante de la collaboration régionale face aux tensions maritimes croissantes dans la région.

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