Medecine
Malgré les conditions météorologiques défavorables, avec un ciel nuageux et des pluies torrentielles, les cent spécialistes réunis par le ministère de la Santé étaient présents à l’heure pour le lancement du premier module de formation de l’initiative SURGE, qui s’est tenu à Bobo-Dioulasso du 22 au 28 juillet 2024. Cette session inaugurale a pour objectif de renforcer les compétences fondamentales des experts en gestion des urgences de santé publique au Burkina Faso.
L’initiative SURGE fait partie des trois stratégies majeures mises en œuvre par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour aider les pays à se préparer, détecter et répondre efficacement aux urgences de santé publique. Au Burkina Faso, l’OMS collabore avec les autorités sanitaires locales et le Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS) en déployant des formateurs spécialisés dans le cadre de cette initiative.
De plus, l’OMS joue un rôle clé dans la mobilisation des ressources nécessaires pour organiser des sessions de formation comme celle de Bobo-Dioulasso. Pour ce premier module, des financements ont été obtenus grâce au Fonds de lutte contre les pandémies et au bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni.
« Face aux crises sanitaires qui peuvent toucher tout le monde, il est crucial d’être préparé. L’initiative SURGE, fruit d’une collaboration entre l’OMS et l’Africa CDC, s’inscrit dans cette logique », a déclaré Dr OUEDRAOGO Sonia, responsable des urgences sanitaires à l’OMS Burkina Faso.
La formation, qui s’étendra sur un total de vingt-quatre jours et comportera quatre modules, permettra aux participants de devenir des experts SURGE qualifiés, prêts à intervenir dans les 24 à 48 heures suivant une crise, grâce à une réponse coordonnée et appropriée.
Les deux cohortes formées lors de ce premier module incluent des professionnels de divers domaines tels que la microbiologie, l’épidémiologie, l’anthropologie, l’entomologie, la médecine vétérinaire et la gestion des données. Dr SAWADOGO, un épidémiologiste de terrain, a exprimé sa satisfaction de voir une telle diversité de compétences réunies.
En plus des épidémiologistes, le groupe comprend des experts en logistique, médecine d’urgence, traumatologie, lutte anti-infectieuse, communication sur les risques, santé maternelle et infantile, toxicologie, pneumologie, action sociale, ainsi que des spécialistes en eau, hygiène et assainissement (WASH), nutrition, protection civile, santé mentale et soutien psychologique.
Ces participants ont été sélectionnés selon un processus rigoureux par le ministère de la Santé en avril 2024, garantissant une représentation variée et complémentaire des disciplines. Cette diversité est essentielle pour une réponse efficace aux urgences sanitaires, qui peuvent avoir des conséquences graves sur la santé publique.
Il est d’autant plus crucial de renforcer ces capacités, car le Burkina Faso, comme d’autres pays africains, a été confronté à plusieurs crises sanitaires ces dernières années, notamment des épidémies de dengue et de rougeole, ainsi que des catastrophes naturelles telles que des inondations et des vagues de chaleur.
En réponse à ces défis, le Burkina Faso a réaffirmé son engagement envers l’initiative SURGE, en mobilisant des ressources supplémentaires et en doublant le nombre d’experts formés.
« L’initiative SURGE représente notre détermination à anticiper, préparer et répondre efficacement aux urgences de santé publique, protégeant ainsi la santé de nos citoyens et renforçant la résilience de nos communautés », a déclaré Dr SANOU Simon, gestionnaire d’incidents au CORUS.
Avec une moyenne d’une centaine d’événements d’urgence sanitaire par an en Afrique, la mise en œuvre de l’initiative SURGE au Burkina Faso, après son déploiement dans d’autres pays comme la Mauritanie, le Niger, le Togo, le Tchad et le Sénégal, répond à la nécessité d’anticiper les menaces et de se préparer à des réponses coordonnées et multidisciplinaires. Cela contribue à la résilience du système de santé, un objectif que l’OMS s’engage à soutenir activement.