Évolution du virus de la variole du singe : Risques de résistance aux traitements

Une menace persistante

Alors que l’épidémie mondiale de variole du singe se prolonge, les autorités sanitaires mettent en garde contre la mutation rapide du virus, qui pourrait bientôt le rendre résistant à un médicament antiviral utilisé pour traiter les patients à risque de maladies graves.

Précautions de prescription

La Food and Drug Administration (FDA) appelle les professionnels de santé à faire preuve de prudence dans la prescription de tecovirimat, également connu sous le nom de TPOXX, en raison du risque potentiel de résistance immunitaire.

Mécanisme d’action et résistance

Selon la FDA, les virus peuvent évoluer avec le temps. Ces changements peuvent réduire l’efficacité des médicaments antiviraux, rendant ces traitements moins efficaces, voire inefficaces. Dans ses nouvelles recommandations, la FDA souligne que TPOXX présente une « barrière faible à la résistance virale » et que même de légères modifications d’une protéine virale de la variole du singe, appelée VP37, pourraient avoir un impact significatif sur l’activité antivirale de TPOXX.

Surveillance active des mutations

Les scientifiques des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) surveillent activement les changements dans le virus de la variole du singe qui pourraient le rendre moins sensible à TPOXX. Il suffit d’une « mutation unique » dans une séquence d’ADN codant pour un acide aminé spécifique pour que le virus développe une résistance à tecovirimat, comme l’a expliqué la Dr Monica Gandhi.

Risques de résistance rapide

La préoccupation majeure liée à l’avertissement de la FDA est que la résistance à tecovirimat pourrait se développer rapidement. Le Dr Eleftherios Mylonakis, professeur de maladies infectieuses à l’Alpert Medical School de l’Université Brown, a souligné que si cela se produisait, les implications seraient considérables, surtout avec des stocks de vaccins contre la variole du singe limités.

Critères de prescription

La FDA précise que les personnes qui ne sont pas à risque de maladies graves, c’est-à-dire celles ayant un système immunitaire sain, ne devraient pas utiliser ce médicament. Le Dr Mylonakis a indiqué qu’il prescrit généralement TPOXX aux patients souffrant de douleurs sévères ou à risque de complications graves, comme des atteintes au système nerveux central ou des conditions comorbides telles que la pneumonie.

Essais cliniques nécessaires

Il est recommandé de ne pas utiliser TPOXX de manière généralisée chez les personnes ne présentant pas de lésions multiples ou de formes sévères de variole du singe. La Dr Gandhi suggère plutôt de les orienter vers un essai clinique contrôlé randomisé mené par les National Institutes of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), qui teste l’utilisation du médicament pour la variole du singe. Cela permettrait de mieux surveiller la sécurité et l’efficacité du traitement, ainsi que d’observer un éventuel « profil de résistance » pour TPOXX.

Importance de la surveillance

La FDA a déclaré que la diffusion de ces informations supplémentaires facilitera la surveillance du développement et de la propagation de virus résistants à tecovirimat, ce qui est crucial pour la santé publique.

Comparaison avec d’autres virus

Pour le grand public, la révélation concernant les mutations potentielles de résistance aux médicaments contre la variole du singe peut rappeler les événements survenus durant la pandémie de COVID-19, où des mises à jour constantes sur la résistance aux vaccins ont été rapportées. Cependant, les experts soulignent que la variole du singe et le COVID-19 sont des virus très différents. Le Dr Mylonakis a noté que la transmission respiratoire observée avec le COVID-19 est beaucoup moins probable avec la variole du singe, ce qui rend la dynamique de cette épidémie distincte.

Surveillance continue des mutations

Il est essentiel de continuer à surveiller l’évolution et les mutations de la variole du singe. La Dr Gandhi a ajouté que, étant un « virus à ADN », la variole du singe a tendance à muter beaucoup plus lentement que les « virus à ARN » comme le SARS-CoV-2. Au cours des 20 dernières années, les épidémies de variole du singe en Afrique de l’Ouest et centrale ont montré très peu de variabilité en termes de variants, avec seulement « deux clades majeurs » identifiés.

Vigilance face aux antiviraux

Cependant, l’utilisation d’antiviraux peut entraîner des mutations dans le virus. La Dr Gandhi a souligné que la communauté scientifique surveille de près cette situation pour détecter d’éventuelles résistances à tecovirimat.

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