Étude Exploratoire : Vers de Nouvelles Perspectives sur la Santé Cérébrale

PHILADELPHIE — Une étude pilote a révélé que la restriction calorique intermittente pourrait améliorer les fonctions exécutives et les capacités mémorielles chez des adultes âgés cognitivement sains. Cette recherche a été menée sur une période de 8 semaines et a impliqué 40 participants en surpoids, présentant une résistance à l’insuline.

Conception de l’Étude

Le protocole de l’essai clinique randomisé a comparé deux approches : un régime de jeûne intermittent 5:2 et un régime de « vie saine » basé sur le contrôle des portions et la réduction calorique, conformément aux recommandations du Département de l’Agriculture des États-Unis. Les participants du groupe de jeûne intermittent consommaient 480 calories par jour pendant deux jours, représentant deux shakes de remplacement de repas, et suivaient un régime de vie saine pendant les cinq jours restants.

Résultats Clés

Les résultats ont montré que les deux régimes amélioraient les fonctions exécutives et la mémoire, mais le jeûne intermittent a présenté des résultats supérieurs sur certaines mesures cognitives. Selon le Dr Dimitrios Kapogiannis, du National Institute on Aging (NIA) et de l’École de Médecine de l’Université Johns Hopkins, ces résultats ont été présentés lors de la Conférence Internationale de l’Association Alzheimer et publiés dans la revue Cell Metabolism.

Objectifs de l’Étude

Cette recherche visait à évaluer si la restriction calorique intermittente pouvait réduire la résistance à l’insuline, améliorer les performances cognitives, le métabolisme cérébral et normaliser les biomarqueurs associés à la maladie d’Alzheimer chez des adultes âgés de 55 à 70 ans. Kapogiannis a souligné que de nombreuses personnes croient que suivre un régime alimentaire sain ou un programme de jeûne intermittent peut prévenir le déclin cognitif lié à l’âge, et cette étude apporte des preuves à l’appui de cette hypothèse.

Liens avec la Maladie d’Alzheimer

Des études antérieures ont établi un lien entre le métabolisme de l’insuline et le risque de maladie d’Alzheimer. Des recherches sur des animaux ont suggéré que l’insuline joue un rôle dans le fonctionnement normal de la mémoire et que le jeûne intermittent pourrait avoir des effets bénéfiques sur les maladies neurodégénératives. Kapogiannis a également noté que l’excès de poids est associé à une résistance à l’insuline périphérique et à un vieillissement cérébral accéléré.

Impact sur les Biomarqueurs et la Fonction Cérébrale

Les deux régimes ont entraîné une diminution de l’indice de masse corporelle (IMC) et du tour de taille, mais les résultats étaient plus marqués avec le jeûne intermittent. Ce groupe a montré des marqueurs indiquant une augmentation de la cétogenèse et une meilleure adhérence au régime, contrairement au groupe de vie saine. Après 8 semaines, les deux régimes ont eu des effets comparables sur les biomarqueurs de signalisation de l’insuline dans les vésicules extracellulaires dérivées des neurones. Cependant, la réduction du glucose cérébral mesurée par spectroscopie par résonance magnétique était plus prononcée dans le groupe de jeûne intermittent.

Améliorations Cognitives

Les scores composites de la fonction exécutive ont montré une amélioration significative dans le groupe de jeûne intermittent, tandis que le régime de vie saine n’a pas eu d’effet notable. Les performances en matière d’apprentissage et de mémoire, évaluées par le test de rappel à long terme du California Verbal Learning Test, ont également montré des améliorations significatives dans le groupe de jeûne intermittent. Les données d’actigraphie ont révélé une diminution des périodes sédentaires dans ce groupe, tandis qu’elles ont augmenté dans le groupe de vie saine.

Limitations et Perspectives Futures

Malgré les résultats prometteurs, les niveaux d’amyloïde-bêta 42 et de tau phosphorylé (p-tau) 181 n’ont pas montré de variations dans le liquide céphalorachidien au cours de la période de 8 semaines. De plus, la chaîne légère de neurofilament (NfL) a augmenté dans les deux groupes. Les chercheurs ont noté que la durée de l’essai était courte et que des effets potentiels au-delà de cette période pourraient avoir été négligés. Ils ont également reconnu que les améliorations des performances cognitives pourraient en partie être attribuées à des effets de pratique.

Conclusion

Cette étude ouvre la voie à des essais cliniques plus vastes qui exploreront divers régimes alimentaires susceptibles de favoriser une bonne santé cérébrale et d’améliorer la qualité de vie des individus. Les résultats soulignent l’importance de la recherche continue sur les interventions diététiques et leur impact sur le vieillissement cognitif.

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