Santé Publique en Namibie : Un Modèle de Lutte Contre la Transmission Mère-Enfant du VIH
Introduction : Un Parcours de Résilience
Aazehe Tjozongoro, résidente d’Opuwo, a vécu un moment de désespoir lorsqu’elle a appris qu’elle était porteuse du VIH durant sa première grossesse. Son état de détresse l’a même poussée à envisager le suicide. Cependant, sept ans plus tard, son enfant est en bonne santé et ne présente pas le virus, illustrant ainsi les efforts de la Namibie pour éradiquer les menaces sanitaires liées au VIH, à l’hépatite B et à la syphilis.
Un Engagement National Fort
Dr Richard Banda, représentant de l’OMS en Namibie, souligne : « Les réalisations marquantes de la Namibie témoignent d’un engagement profond du pays à protéger la vie des femmes et des enfants. » Tjozongoro, qui suit rigoureusement les conseils médicaux, a aujourd’hui quatre enfants, tous négatifs au VIH, et se sent épanouie.
Des Statistiques Encouragées
Chaque année, environ 12 000 femmes vivant avec le VIH accouchent en Namibie, et 96 % de leurs nouveau-nés naissent sans le virus. Grâce à un meilleur accès aux traitements, la transmission du VIH de la mère à l’enfant a diminué de 70 % au cours des deux dernières décennies.
Reconnaissance Internationale
En mai 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a certifié la Namibie comme ayant atteint le statut de « niveau argent » pour ses progrès dans la réduction de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Le pays a également obtenu un statut de « niveau bronze » pour la lutte contre l’hépatite B. Pour obtenir le statut argent, il est nécessaire que 50 % des nouveau-nés reçoivent le vaccin contre l’hépatite B, tandis que le statut bronze est attribué lorsque la transmission verticale du VIH est inférieure à 5 %.
Un Effort Collectif et Durable
Dr Kalumbi Shangula, ministre de la Santé de Namibie, déclare : « Après 22 ans d’efforts concertés, il est gratifiant de constater que l’OMS reconnaît que la Namibie est sur la voie de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de l’hépatite B. » Cette avancée est le fruit d’une stratégie nationale intégrant les soins de santé primaires avec les services de santé maternelle, infantile et reproductive.
Programmes de Prévention Efficaces
Hilia Sam, infirmière à la clinique d’Opuwo, explique que toutes les femmes enceintes sont systématiquement testées pour le VIH. Celles qui sont positives sont immédiatement intégrées dans un programme de prévention de la transmission mère-enfant. Ce programme inclut un traitement antirétroviral et un suivi psychologique, qui se poursuit après l’accouchement.
Soutien Communautaire et Sensibilisation
La coopération communautaire est essentielle. Des groupes d’adhésion communautaire facilitent l’accès aux médicaments pour les personnes vivant avec le VIH. Nomagugu Ndebele, responsable du programme de santé complet dans la région de Kavango Ouest, précise que ces groupes, composés de 5 à 15 membres, se relaient pour récupérer les médicaments et ne rencontrent les cliniciens qu’une fois par an pour des dépistages.
Éducation et Sensibilisation
L’un des objectifs principaux de ces groupes est de sensibiliser à la prévention de la transmission mère-enfant, ce qui est plus facile dans un cadre restreint où les membres peuvent poser des questions et se soutenir mutuellement.
Conclusion : Un Modèle à Suivre
L’OMS a soutenu la Namibie dans l’initiation et la durabilité de ses programmes de prévention. En 2002, le gouvernement namibien a lancé un programme financé par l’État, suivi par une stratégie nationale d’élimination en 2014 et une feuille de route en 2020 pour l’élimination du VIH et de la syphilis, avec des interventions contre l’hépatite B ajoutées par la suite.
Dr Richard Banda conclut : « Les réalisations de la Namibie montrent un engagement profond à protéger la vie des femmes et des enfants. Nous restons déterminés à soutenir le pays dans son objectif d’éliminer la transmission mère-enfant du VIH, de l’hépatite B et de la syphilis. »