Nirmatrelvir-Ritonavir : Efficacité en Prévention Post-Exposition au COVID-19
Résultats de l’Étude EPIC-PEP
Une étude récente, la phase II/III EPIC-PEP, a révélé que le traitement par nirmatrelvir-ritonavir (Paxlovid) n’a pas réussi à empêcher l’infection par le COVID-19 chez les personnes exposées à des membres de leur foyer infectés. Les résultats finaux de cette étude ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.
Détails de l’Étude
Dans cette étude, plus de 2 700 adultes exposés ont été inclus. Après 14 jours, les infections symptomatiques confirmées ont été observées chez 2,6 % des participants ayant suivi un traitement de 5 jours, 2,4 % chez ceux ayant reçu un traitement de 10 jours, et 3,9 % chez le groupe placebo. Les différences entre les groupes n’étaient pas statistiquement significatives (P=0,17 et P=0,12).
Des infections asymptomatiques ont été notées chez environ 2 % des participants des groupes de 5 et 10 jours, contre 3,1 % dans le groupe placebo, sans différence significative non plus.
Taux d’Infection et Prophylaxie
Les chercheurs ont noté que le taux d’attaque secondaire parmi les contacts domestiques des personnes infectées par le variant Omicron pourrait atteindre jusqu’à 81 %. Actuellement, il n’existe pas de traitement prophylactique post-exposition recommandé pour les contacts de cas de SARS-CoV-2, bien que cela soit conseillé dans d’autres contextes de maladies infectieuses.
Approvals et Utilisation Actuelle
À l’heure actuelle, le nirmatrelvir-ritonavir est approuvé par la FDA uniquement pour un traitement de 5 jours chez les adultes présentant des symptômes légers à modérés de COVID-19 et à risque de développer une forme sévère de la maladie.
Analyse des Sous-Groupes
L’équipe de recherche a constaté que l’incidence de développement de COVID-19 symptomatique à 14 jours ne variait pas significativement entre les groupes, même lors d’analyses de sous-groupes pendant les périodes où les variants Delta ou Omicron étaient prédominants.
Contexte des Participants
Dans l’étude EPIC-PEP, 91 % des participants étaient séropositifs pour le SARS-CoV-2 au départ, probablement en raison d’infections antérieures ou de vaccinations. Environ 13 % des participants avaient reçu une ou plusieurs doses d’un vaccin contre le COVID-19.
Charge Virale et Effets Indésirables
Les charges virales ont diminué au fil du temps chez les participants ayant un test positif pour le SARS-CoV-2 dans tous les groupes. Un participant dans chaque groupe de prophylaxie a connu une recrudescence de la charge virale, tandis qu’aucun participant du groupe placebo n’a présenté ce phénomène.
Les effets indésirables les plus fréquents liés au traitement dans les groupes de prophylaxie étaient des altérations légères à modérées du goût. Des nausées et des diarrhées ont été rapportées chez au moins 1 % des participants, la plupart des événements étant bénins.
Conclusion et Perspectives
L’étude a été menée entre septembre 2021 et avril 2022, avec 921 participants dans le groupe de 5 jours, 917 dans le groupe de 10 jours, et 898 dans le groupe placebo. L’âge médian des participants était de 43 ans, et plus de 70 % d’entre eux avaient des conditions médicales préexistantes les exposant à un risque accru de COVID-19 sévère.
Les limites de l’étude incluent l’efficacité limitée du double aveugle en raison du goût distinctif du nirmatrelvir-ritonavir et l’absence de données détaillées sur les patients index, qui n’étaient pas des participants directs à l’essai.
Références
L’étude a été financée par Pfizer, et plusieurs auteurs de l’étude sont des employés de l’entreprise. Les résultats de cette recherche soulignent la nécessité de continuer à explorer les options de traitement et de prévention contre le COVID-19, en particulier dans les contextes de transmission domestique.