La Fin de PrivPay : Un Cas d’Échec dans le Secteur Fintech Kenyan
Contexte de la Fermeture
PrivPay, une entreprise fintech basée au Kenya, a cessé ses activités en mai 2023 après que Safaricom a interrompu son accès aux API M-PESA. Cette décision a été motivée par des préoccupations concernant la conformité aux réglementations, selon des sources proches du dossier.
La Promesse de la Confidentialité
Lancée en 2022, PrivPay offrait aux utilisateurs la possibilité d’effectuer des transactions M-PESA sans divulguer leurs informations personnelles. Cependant, les noms et numéros de téléphone partagés avec les commerçants lors des transactions étaient souvent utilisés à des fins marketing. La solution de PrivPay reposait sur Daraja, les API de paiement gratuites de M-PESA.
Les Discussions avec Safaricom
PrivPay a affirmé avoir discuté de son modèle commercial avec Safaricom avant son lancement, obtenant même un accord de la part de l’opérateur. Toutefois, il semblerait que Safaricom ait changé d’avis après que PrivPay ait commencé à attirer l’attention des médias.
La Réponse de Safaricom
Dans une lettre adressée à PrivPay en mai 2023, Safaricom a clairement indiqué que le modèle commercial de l’entreprise n’était pas conforme aux règles de l’opérateur. En effet, M-PESA interdit les transactions tierces.
Suspension du Compte de PrivPay
En mai 2023, Safaricom a suspendu le compte de paiement de PrivPay, un numéro de collecte de fonds basé sur M-PESA qui permettait à la startup de traiter des transactions. Safaricom a affirmé que PrivPay, qui prétendait avoir 30 000 utilisateurs, violait les lois anti-blanchiment d’argent du Kenya et devait obtenir une licence de fournisseur de services de paiement (PSP) auprès de la Banque centrale du Kenya (CBK). L’obtention de cette licence peut prendre jusqu’à six mois.
La Position de PrivPay
En réponse à Safaricom, PrivPay a déclaré qu’elle conservait un enregistrement de chaque transaction et que les méthodes de collecte et de stockage des données permettaient d’identifier des schémas suspects sur une période d’au moins sept ans. Cependant, pour Safaricom, l’absence de licence nécessitait uniquement une lettre de non-objection de la Banque centrale du Kenya.
Les Défis à Venir
Un ancien cadre de PrivPay a expliqué que l’entreprise n’avait pas exploré l’obtention d’une licence PSP en raison des ressources nécessaires et du temps que cela aurait pris. Bien que PrivPay envisage un retour sur le marché, il est crucial de comprendre que de bonnes intentions ne suffisent pas à satisfaire aux exigences réglementaires.