Quarante-sept fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASPs) ont soumis des demandes de licence conformément à la nouvelle législation sur les marchés de capitaux en Turquie, a annoncé le Conseil des marchés de capitaux (CMB) du pays.
Ces dernières années, la Turquie s’est imposée comme l’un des plus grands marchés d’actifs numériques au monde. La livre turque a été l’une des monnaies fiduciaires les moins performantes au cours des trois dernières années, se classant juste derrière le peso argentin et le bolivar vénézuélien. Cette situation a incité la Turquie à explorer des alternatives, avec les stablecoins et les monnaies numériques qui se présentent comme des options prometteuses.
Selon Chainalysis, la Turquie se classe au premier rang mondial pour les achats de stablecoins par rapport au produit intérieur brut (PIB). L’entreprise new-yorkaise a révélé que le pays avait enregistré 38 milliards de dollars d’achats de stablecoins l’année dernière, ce qui représente plus de 4 % de son PIB de 900 milliards de dollars.
Pour protéger cette communauté d’investisseurs en pleine expansion, le président Recep Tayyip Erdoğan a promulgué le mois dernier une nouvelle loi sur les marchés de capitaux, après que l’Assemblée nationale a voté en sa faveur en mai. Cette loi établit un nouveau régime de licence pour les VASPs, sous la supervision du CMB.
Le CMB a indiqué que de nombreuses entreprises avaient rapidement déposé des demandes de licence pour se conformer à la nouvelle législation. Parmi les 47 VASPs en attente de licence figurent les filiales locales de Bitfinex, Binance et OKX.
L’agence a également révélé que trois entreprises avaient cessé leurs activités, incapables de se conformer aux nouvelles réglementations.
La Turquie a mis en place ce nouveau régime de licence pour se conformer aux normes internationales après avoir été retirée de la liste grise du GAFI, où elle se trouvait depuis fin 2021.
Ce cadre réglementaire intégrera l’industrie des actifs numériques sous l’autorité du CMB, ce qui facilitera également la fiscalité pour une administration qui a entrepris des réformes fiscales majeures depuis 1999.
Le gouvernement d’Erdoğan envisage d’imposer une taxe de 0,03 % sur les transactions d’actifs numériques, une mesure que le ministère des Finances estime générerait 3,7 milliards de livres turques (environ 110 millions de dollars) pour le Trésor. L’année dernière, les investisseurs turcs se sont classés parmi les dix premiers au monde en matière de gains sur les actifs numériques, réalisant un bénéfice net de 950 millions de dollars, selon Chainalysis.
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