Mis à jour – 23 juillet 2024 à 22h18.

Analyse du budget à travers le prisme de TIPS : T pour taxes et droits de douane, I pour investissements, inflation et infrastructures, P pour programmes, et S pour subventions, compétences et bien-être social.

Taxes : En ce qui concerne les impôts, les modifications apportées au nouveau régime fiscal (NRF) ne devraient pas entraîner une augmentation significative de la consommation ou de l’épargne. En revanche, la taxation des investisseurs pourrait avoir des conséquences négatives, ce qui explique la stagnation de l’indice Sensex aujourd’hui. La suppression de la taxe sur les anges est une avancée positive. La réduction des droits de douane sur les téléphones mobiles, la tentative de rationalisation des taux de GST, ainsi que la baisse des tarifs sur les équipements médicaux sont des mesures encourageantes. Pour que l’Inde soit compétitive sur le marché mondial des produits finis, il est essentiel de continuer à réduire les tarifs. Aucune initiative unique ne suffira à nous rendre compétitifs à l’échelle mondiale, mais des actions appropriées sont cruciales.

I pour Incitations, Infrastructures et Inflation : Commençons par les bonnes nouvelles : le maintien des investissements dans les infrastructures à 3,4 % du PIB est louable, car nous avons besoin de plus de 200 milliards de dollars d’investissements dans ce secteur, et ce, dès hier ! L’allocation actuelle est d’environ 125 milliards de dollars, et la nouvelle proposition représente un pas dans la bonne direction. Un objectif d’inflation de 4 % est un but significatif, bien que sa réalisation soit compliquée par les prix alimentaires, un domaine sur lequel le gouvernement n’a pas un contrôle total. La simplification des investissements directs étrangers (IDE) est une initiative positive. Nous observons également des incitations liées à l’emploi. Le défi réside dans le fait que le secteur privé en Inde doit investir beaucoup plus pour créer des emplois. Tant qu’il n’y parvient pas, les incitations à l’emploi ne seront pas efficaces. L’accent doit être mis sur les incitations en amont.

Programmes : Le déficit budgétaire de 4,9 % est une excellente nouvelle, tout comme l’intention de le ramener à 4,5 %. Nous avons longtemps discuté de la nécessité d’atteindre 4 %. Les dépenses programmatiques sont conformes aux attentes : davantage pour le MNREGA, moins pour la Défense, 1,26 lakh crore pour l’éducation, qui reste insuffisante, ainsi qu’une part pour le travail rural et agricole, et un peu pour les légumineuses et les semences. Ces allocations modifieront-elles de manière significative l’éducation, l’agriculture, la défense ou les légumineuses ? Peu probable.

Subventions, Compétences et Durabilité : Selon le Rapport économique, la moitié des diplômés ne possèdent pas les compétences nécessaires pour obtenir des emplois décents. C’est préoccupant, car nous avons la quantité, mais pas la qualité. L’intelligence artificielle (IA) offre à l’Inde l’opportunité de changer cela et de promouvoir les compétences plutôt que les diplômes. La croissance du PIB a été davantage liée à la productivité au cours des 30 dernières années qu’à une augmentation de l’emploi, et ainsi, promouvoir des emplois basés sur les compétences en IA pourrait bénéficier à l’Inde. Nous avons trop de programmes liés à l’emploi, mais très peu de véritables opportunités se profilent à l’horizon. Les stages dans les 500 plus grandes entreprises sont une bonne initiative, mais ne répondent qu’à une infime partie des défis d’aspiration professionnelle auxquels les jeunes sont confrontés. Les dépenses en bien-être social, comme celles pour le MNREGA et le soutien aux États d’Andhra Pradesh et du Bihar, sont compréhensibles. L’extension du crédit aux PME est une forme de subvention. Environ 64 millions de PME représentent 128 millions d’emplois dans le pays, soit presque un quart de tous les emplois. Améliorer l’accès au capital est bénéfique. Ce qui aiderait davantage les PME, ce sont des éléments fondamentaux comme le respect des délais de paiement de 45 jours ! L’adhésion à certaines politiques de base énoncées par le passé pourrait améliorer la santé financière de nombreuses PME.

Un budget peut être audacieux et risqué, ou prudent et équilibré. La ministre des Finances a opté pour cette dernière approche lors de sa septième présentation.