Les Défis Fiscaux des PME au Nigeria : Une Analyse Approfondie
Introduction : Un Fardeau Fiscal Écrasant
Une étude récente met en lumière la situation difficile des entreprises au Nigeria, en particulier dans l’État de Rivers, où les petites et moyennes entreprises (PME) sont confrontées à un environnement fiscal complexe. Les entreprises doivent naviguer à travers 75 taxes et prélèvements identifiés, sans compter ceux qui sont perçus par des autorités obscures, y compris des agences de sécurité et des communautés locales.
Une Étude Révélatrice
Cette recherche, menée par le Stakeholder Democracy Network (SDN), a été présentée aux acteurs non étatiques et aux médias lors d’un événement au Visa Karena Hotel le 12 septembre 2024. Le rapport, présenté par Alexander Sewell, responsable de la recherche et des politiques chez SDN, révèle que 37 taxes sont perçues par les autorités étatiques, 23 par les conseils locaux et 15 par les agences fédérales.
Impact sur les PME et les Groupes Vulnérables
Les conséquences de cette multitude de taxes sont particulièrement sévères pour les PME, les grandes entreprises, ainsi que pour les jeunes et les femmes, qui sont les plus touchés. En effet, deux tiers des entreprises de Rivers déclarent être soumises à ces taxes, avec une incidence disproportionnée sur les jeunes et les femmes. Les entreprises dirigées par des personnes de moins de 35 ans représentent 64 % des contribuables, tandis que celles dirigées par des femmes sont légèrement plus nombreuses à faire face à des taxes multiples (67 %) par rapport à celles dirigées par des hommes (64 %).
Les Coûts Élevés des Taxes
Les jeunes consacrent en moyenne 31 % de leurs revenus aux taxes, contre seulement 16 % pour les personnes de plus de 36 ans. Les entreprises non enregistrées sont particulièrement vulnérables à l’extorsion et à la collecte de revenus, ce qui aggrave leur situation. De plus, la prolifération de faux permis entraîne une augmentation des coûts et une diminution de la rentabilité des entreprises, perturbant ainsi la vie économique.
Le Secteur des Transports : Un Cas Particulier
Le secteur des transports est l’un des plus durement touchés, avec 83 % des acteurs se plaignant de taux et de taxes élevés, entraînant des fermetures et des saisies de biens. Les opérateurs de transport rapportent des paiements annuels pouvant atteindre 800 000 Naira, incluant des frais divers tels que ceux des unions nationales, des conseils locaux et des frais de parc.
Causes de la Multiplication des Taxes
Les participants à l’étude attribuent en partie cette situation à l’absence de dialogue entre les candidats aux élections et la communauté des affaires, notamment lors des débats sur les politiques fiscales. De plus, l’utilisation de groupes locaux pour des fins électorales, suivie de leur compensation par la collecte de revenus, renforce leur pouvoir et complique la situation.
Un Appel à l’Harmonisation Fiscale
Le rapport souligne que la multiplication des taxes constitue un obstacle majeur à la croissance des PME, créant un environnement économique chaotique. Les entreprises font face à des demandes variées de la part de différents groupes, ce qui complique la gestion de leurs obligations fiscales. Les participants ont exprimé le besoin urgent d’une harmonisation des taxes, ainsi que d’une réconciliation entre les autorités fédérales et étatiques sur la collecte des impôts.
Vers une Réforme Nécessaire
Les acteurs du secteur ont également plaidé pour l’amélioration du système fiscal numérique, connu sous le nom de Rivtamis, et pour une campagne de sensibilisation accrue sur les questions fiscales. Les implications de genre ont également été abordées, soulignant les obstacles spécifiques rencontrés par les femmes et les jeunes entrepreneurs.
Conclusion : Un Avenir à Redéfinir
Pour avancer, il est crucial que les pertes et les gains potentiels soient présentés au gouvernement afin de démontrer l’importance d’une réforme fiscale. Les participants ont suggéré la création d’une équipe de surveillance pour la collecte des taxes, une éducation renforcée des contribuables, ainsi qu’un grand colloque sur la fiscalité pour aborder ces enjeux de manière collective.