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L’autorité de la faune du Zimbabwe a annoncé son intention de procéder à l’abattage d’environ 200 éléphants en raison d’une grave pénurie alimentaire causée par la sécheresse persistante.
Cette décision, qui vise à fournir de la nourriture aux habitants confrontés à la faim, suscite des débats parmi les défenseurs de l’environnement qui plaident pour des solutions alternatives.
La sécheresse, aggravée par le phénomène El Niño, a dévasté les cultures dans le sud de l’Afrique. Le Programme alimentaire mondial prévoit que 7,6 millions de Zimbabwéens seront en situation d’insécurité alimentaire entre janvier et avril de l’année prochaine.
Les autorités présentent l’abattage comme une intervention nécessaire pour atténuer à la fois la souffrance humaine et la pression croissante sur les parcs nationaux déjà surchargés du Zimbabwe.
On estime que le Zimbabwe abrite près de 100 000 éléphants d’Afrique (espèce Loxodonta), mais lors d’une intervention au parlement le 11 août, la ministre de l’environnement du pays, Sithembiso Nyoni, a déclaré qu’il y avait « plus d’éléphants que nécessaire », selon le Guardian.
Bien que l’autorité de la faune considère l’abattage comme une solution double face à la crise alimentaire et à la pression environnementale, de nombreux défenseurs de la nature s’opposent à cette décision. Les critiques soutiennent que cette mesure est une solution à court terme qui pourrait avoir des conséquences durables.
Ce n’est pas la première fois que la région recourt à de telles mesures. La Namibie, qui fait également face à sa pire sécheresse depuis des décennies, a récemment abattu 83 éléphants et prévoit d’en tuer des centaines d’autres dans les mois à venir.
L’abattage d’éléphants n’est pas un phénomène nouveau au Zimbabwe. Le premier abattage significatif a eu lieu en 1965 en raison de préoccupations concernant l’impact sur la végétation suite à une augmentation de la population d’éléphants, favorisée par un meilleur accès à l’eau. D’autres abattages ont eu lieu dans les années 1980, le dernier datant de 1988.
Les conditions climatiques de plus en plus sévères poussent les gouvernements à prendre des décisions difficiles, mais les experts avertissent que sans solutions durables, ces problèmes ne feront qu’empirer.