Mobilisation des Femmes Rurales pour la Réduction des Émissions de Méthane

Dans le sud du pays, des militants engagés dans la lutte contre les émissions de méthane ont commencé à mobiliser des agricultrices et des enseignantes rurales pour participer activement à cette cause. Cette initiative vise à améliorer les rendements agricoles tout en protégeant les cultures des aléas climatiques, tout en contribuant à la lutte contre les effets du changement climatique dans le secteur agricole.

Impact des Émissions de Méthane sur l’Agriculture

Les émissions de méthane d’origine humaine représentent environ 45 % des émissions totales, principalement dues aux activités agricoles et à la gestion des déchets. Ce phénomène contribue à faire du Nigeria l’un des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre. En réponse, le gouvernement fédéral a ratifié plusieurs protocoles internationaux sur le contrôle des émissions et a lancé diverses campagnes de sensibilisation.

Sensibilisation des Femmes à Port Harcourt

Dans le cadre d’un plan d’action plus large pour réduire les émissions de méthane, le Centre Environnemental pour les Déversements de Pétrole et la Flaring de Gaz (ECOSGF), en collaboration avec l’Initiative Africaine pour la Transparence, la Responsabilité et le Leadership (AfriTAL), a organisé un programme de sensibilisation d’une journée pour les femmes sur l’abattement du méthane au Nigeria. Cet événement s’est tenu le 11 septembre 2024 à l’Institut de Commerce de Garden City à Port Harcourt et a rassemblé de nombreuses enseignantes et agricultrices.

Rôle Crucial des Femmes dans la Lutte Contre le Méthane

Faustina Peter-Kio, représentante de l’ECOSGF, a souligné l’importance de l’implication des femmes dans les communautés rurales. Elle a déclaré : « Nous voulons partir des bases en impliquant les femmes, en les éduquant sur le méthane et ses implications environnementales. » Elle a également évoqué les défis rencontrés par les agriculteurs, citant l’échec de la production de tomates dans l’État de Taraba, et a proposé d’introduire des techniques agricoles innovantes pour améliorer la sécurité alimentaire.

Engagement des Enseignants dans la Sensibilisation

Les enseignants ont également été intégrés dans ce programme afin qu’ils puissent transmettre aux élèves les effets des émissions de méthane et les moyens de les atténuer. Peter-Kio a exprimé son souhait de réintroduire des fermes scolaires, soulignant que cela pourrait aider à lutter contre le changement climatique et à améliorer la sécurité alimentaire.

Financement et Portée du Projet

Le financement de cette initiative a été assuré par TrustAfrica, et le projet de sensibilisation se déroule dans quatre États du Nigeria : Rivers, Delta, Akwa Ibom et Cross River.

Compréhension des Émissions de Méthane

Louis Ogbeifun, directeur exécutif d’AfriTAL, a expliqué que le méthane est un hydrocarbure incolore et inodore, souvent associé au gaz naturel. Représenté par Mfon Utin, il a précisé que bien que le méthane puisse être bénéfique s’il est correctement capturé, il devient nuisible s’il s’échappe dans l’atmosphère, entraînant pollution de l’air et problèmes de santé.

Sensibilisation et Outils d’Advocacy

Ogbeifun a insisté sur la nécessité d’élever la sensibilisation parmi les parties prenantes, notamment les groupes de femmes, les jeunes et les enseignants, en adoptant une approche multisectorielle pour aborder les effets néfastes du méthane. Il a ajouté que cette sensibilisation fournirait aux groupes de femmes et aux organisations de la société civile des outils pour promouvoir la réduction des émissions de méthane au Nigeria.

Ateliers et Discussions Pratiques

L’événement a comporté deux présentations animées par des experts, suivies de sessions de travail pour les enseignants et les agriculteurs. Ces ateliers ont permis d’approfondir des sujets tels que la gestion des déchets alimentaires et la création de clubs environnementaux scolaires pour promouvoir l’advocacy sur le méthane.

Témoignages des Participants

Bariture Nnee, enseignante à l’Université d’État des Rivers, a partagé qu’elle a appris à transformer les déchets alimentaires en ressources utiles. Elle prévoit d’éduquer ses élèves sur les émissions de méthane et de les impliquer dans la création de compost pour le jardin scolaire. De son côté, Ngbar Lezina, agricultrice à Tai LGA, a remercié les organisateurs pour la formation reçue et s’est engagée à transmettre ses connaissances aux femmes de sa communauté.

Cette initiative représente un pas significatif vers la sensibilisation et l’action collective pour réduire les émissions de méthane, tout en renforçant la sécurité alimentaire et en améliorant les pratiques agricoles au Nigeria.

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