Sri Lanka : Vers un Avenir Économique avec le Développement Chinois

Une Crise Économique Profonde

La crise économique de Sri Lanka, survenue en 2022, a été marquée par un effondrement financier sans précédent, laissant le pays sans devises pour importer des biens essentiels. Cette situation a provoqué des manifestations massives, entraînant la chute du président de l’époque, Gotabaya Rajapaksa. Les projets d’infrastructure financés par la Chine, souvent critiqués pour leur endettement excessif, ont été pointés du doigt comme l’une des causes de cette débâcle.

Les Projets Chinois : Un Pari Risqué

Le directeur de la CIA, Bill Burns, a qualifié l’effondrement économique de Sri Lanka de résultat de « paris malavisés » sur des projets financés par la Chine. Parmi ces projets figurent un aéroport international sans vols, un port sans navires, et un centre de congrès inoccupé. De plus, une tour de communication de 113 millions de dollars, haute de 350 mètres, a été largement ignorée par les diffuseurs.

Un Nouveau Souffle avec le FMI

Sri Lanka a récemment obtenu un prêt de 2,9 milliards de dollars du FMI, mais le nouveau président, quel qu’il soit, devra faire face à une montagne de dettes accumulées depuis le défaut de paiement sur 46 milliards de dollars de dettes extérieures. Les trois principaux candidats à la présidence, dont le président sortant Ranil Wickremesinghe, espèrent que le développement d’une « Port City » financée par la Chine attirera des investisseurs étrangers indispensables.

La « Port City » : Une Promesse Économique

Un Projet Ambitieux

Lancé en 2014, le projet de Port City a été initié par la China Harbour Engineering Company (CHEC), qui a investi 1,4 milliard de dollars pour récupérer 269 hectares de terre près du port de Colombo. Ce projet se présente comme une zone économique spéciale, offrant des exonérations fiscales pouvant aller jusqu’à 40 ans. Cependant, jusqu’à présent, la zone reste largement inoccupée.

Attirer les Investissements Étrangers

Revan Wickramasuriya, directeur de la Commission économique de Port City, a déclaré que les autorités espèrent attirer entre 12 et 15 milliards de dollars d’investissements directs étrangers pour construire des infrastructures, des hôtels, des logements et une marina. « C’est un actif créé pour le Sri Lanka », a-t-il souligné, ajoutant que le gouvernement n’a pas emprunté un seul dollar pour la récupération de cette terre.

Les Défis de la Zone Économique

Un Environnement Concurrentiel

Alors que la campagne électorale battait son plein, le président Wickremesinghe, qui avait auparavant critiqué le projet, a inauguré un centre commercial hors taxes sur le site, qui n’a pas encore vu de construction majeure. Son principal concurrent, Sajith Premadasa, a promis de poursuivre le projet, mais avec des modifications non spécifiées des conditions de la zone.

Les Inquiétudes des Critiques

Des analystes, comme Imran Furkan de la société d’analyse des risques géopolitiques Tresync, soulignent que le développement de la Port City s’inscrit dans la rivalité stratégique entre la Chine et l’Inde. De plus, plusieurs entreprises qui s’installent dans cette zone sont déjà des sociétés sri-lankaises, et peu d’entreprises étrangères y sont présentes. « La raison principale pour laquelle ces entreprises se dirigent vers la Port City est qu’elles bénéficient de généreuses exonérations fiscales de 25 à 40 ans », a déclaré Furkan.

Une Stratégie Économique à Repenser

Furkan a également averti que les entreprises indiennes, qui profitent déjà de zones franches dans leur pays, pourraient être réticentes à traiter avec une société d’État chinoise. « Cela n’a ni sens économique ni stratégique », a-t-il conclu.

Conclusion

Le développement de la Port City représente un tournant potentiel pour l’économie sri-lankaise, mais il est crucial que le pays navigue prudemment dans ce paysage complexe d’investissements étrangers et de rivalités géopolitiques. Les prochaines élections détermineront si Sri Lanka pourra réellement tirer parti de cette opportunité ou s’il continuera à faire face à des défis économiques majeurs.

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