Sensibilisation à l’hypertension : Une initiative communautaire à Abakaliki
Abakaliki, 5 août 2024 – Une douce matinée de mercredi a vu l’équipe de sensibilisation établir son clinique temporaire au Secrétariat de l’État d’Ebonyi, dans la zone gouvernementale locale d’Abakaliki, au sud-est du Nigeria. Cette équipe, composée de professionnels de la santé d’Ebonyi, d’étudiants en médecine nigérians et de partenaires, y compris des membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait pour mission d’offrir des consultations médicales gratuites, d’informer la communauté sur divers problèmes de santé, en mettant l’accent sur l’hypertension, et de fournir des soins préventifs. Cette initiative visait à sensibiliser la population à l’hypertension et à célébrer la Journée mondiale de l’hypertension 2024.
Une collaboration pour la santé
L’événement, intitulé « Opération Connaître vos chiffres », s’est déroulé sur la place du marché et dans d’autres lieux publics. Il a non seulement permis de fournir une assistance médicale immédiate, mais a également sensibilisé la communauté à l’importance des bilans de santé réguliers, à la réduction de la consommation de sel, aux dangers du tabagisme et aux soins préventifs. Parmi les bénéficiaires de cette initiative se trouvait M. Nwanjoku Ignatius, un fonctionnaire de 58 ans, qui a été incité par un collègue à vérifier son état de santé.
Un diagnostic inattendu
Lorsque son tour est arrivé, M. Nwanjoku s’est assis avec une infirmière qui a commencé les procédures habituelles : pesée, mesure de la taille et prise de la pression artérielle. L’expression de l’infirmière est rapidement devenue sérieuse, car la lecture de la pression artérielle de M. Nwanjoku était alarmante. Il a été immédiatement dirigé vers le médecin présent. « Avant le dépistage, je n’avais aucune idée que j’avais de l’hypertension. Je menais ma vie normalement, allant à la ferme et voyageant sans problème. Je n’avais pas ressenti le besoin de consulter un hôpital depuis longtemps », a-t-il déclaré.
M. Nwanjoku était à la fois choqué et perplexe. Rassuré par l’équipe médicale sur place, il a reçu des conseils sur la maladie, les facteurs de risque courants et les modifications de mode de vie à adopter. Il a reçu des médicaments gratuits pour commencer son traitement immédiatement et a été orienté vers un centre de santé proche pour un suivi régulier. Quelques jours après avoir commencé son traitement, M. Nwanjoku a constaté une amélioration de ses chiffres. « J’ai éliminé beaucoup de choses de ma vie pour rester en bonne santé et je prends mes médicaments comme prescrit », a-t-il ajouté.
La réalité de l’hypertension
À la fin de cette campagne de sensibilisation de cinq jours (du 20 au 25 mai 2024), 518 personnes ont été dépistées pour l’hypertension, dont 346 (67 %) avaient des lectures anormales avec une pression artérielle élevée. Parmi ceux-ci, seulement 51 (10 %) étaient au courant de leur condition avant le dépistage.
D’autres services offerts comprenaient le dépistage de la glycémie pour le diabète et des mesures de l’indice de masse corporelle pour évaluer si les individus étaient en sous-poids, en surpoids ou obèses. Les résultats de cette initiative ont mis en lumière un problème critique : la prévalence de l’hypertension non diagnostiquée dans la communauté est alarmante. De nombreux résidents, comme M. Nwanjoku, ignorent leur état de santé et les risques qui en découlent.
L’hypertension est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires et une cause importante de décès prématurés dans le monde. Souvent qualifiée d’hypertension artérielle, cette condition se caractérise par une pression sanguine trop élevée contre les parois des artères.
À l’échelle mondiale, environ 1,28 milliard d’adultes âgés de 30 à 79 ans souffrent d’hypertension, dont la majorité (deux tiers) vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Environ 46 % des adultes hypertendus ne savent pas qu’ils sont atteints, moins de la moitié (42 %) sont diagnostiqués et traités, et environ 1 adulte sur 5 (21 %) parvient à contrôler sa condition. Au Nigeria, un adulte sur trois est hypertendu. L’un des objectifs mondiaux pour les maladies non transmissibles est de réduire la prévalence de l’hypertension de 33 % entre 2010 et 2030.
Importance des contrôles réguliers
Le Dr Hyacinth Ebenyi, directeur de la santé publique de l’ESMoH, a salué l’intervention de l’OMS et a pris le temps d’expliquer l’hypertension au public lors de la campagne. « L’hypertension, souvent appelée le tueur silencieux, représente un défi majeur de santé publique qui nécessite notre attention immédiate. Cette condition touche des millions de personnes et reste souvent non diagnostiquée jusqu’à ce que des complications graves, telles que des maladies cardiaques, des AVC, une insuffisance rénale ou même la mort, surviennent.
Nous encourageons tous les adultes à vérifier régulièrement leur pression artérielle, car une détection précoce peut sauver des vies. Une fois qu’une personne est diagnostiquée avec de l’hypertension, la condition peut être gérée par des modifications de mode de vie et des médicaments. »
Pour mener à bien cette campagne, l’OMS a soutenu le gouvernement de l’État en fournissant des matériaux de sensibilisation et d’éducation, des équipements de dépistage, ainsi que la rénovation et l’activation de la clinique du personnel non fonctionnelle au Secrétariat de l’État, équipée d’un sphygmomanomètre, d’un glucomètre, d’une balance, d’un stadiomètre pour le dépistage, d’un divan d’examen et d’un kit de test d’urinalyse pour faciliter les dépistages réguliers des maladies non transmissibles dans la localité.
De plus, le personnel de l’OMS était présent lors de la campagne pour soutenir des discussions sur la santé, y compris la gestion de l’hypertension et du diabète, ainsi que des séances de conseil. En commentant les résultats de l’initiative, la coordinatrice de l’OMS dans l’État, le Dr Vivan Ibeziako, a déclaré : « L’hypertension est une condition évitable et gérable. Avec un diagnostic précoce et un traitement approprié, nous pouvons réduire considérablement le fardeau de cette maladie.
Il est temps d’agir de manière coordonnée. En unissant nos efforts — agences gouvernementales, OMS, prestataires de soins de santé et le public — nous pouvons créer un avenir plus sain où l’hypertension ne sera plus une menace silencieuse. Engageons-nous à faire de la sensibilisation et de la gestion de l’hypertension une priorité nationale, garantissant de meilleurs résultats de santé pour tous. »