État des lieux de la prise en charge du diabète de type 2 au Danemark

Résumé des résultats :

Au cours des deux dernières décennies, le Danemark a observé une diminution des complications liées au diabète de type 2 ainsi que des effets indésirables associés aux traitements, tout cela sans augmentation des dépenses médicamenteuses, malgré une population vieillissante et plus de comorbidités. Cependant, des défis subsistent.

Méthodologie de l’étude :

  • Analyse des données de 461 805 individus atteints de diabète de type 2 dans la population danoise entre 2002 et 2020.
  • Analyses multivariées ajustées pour tenir compte de facteurs confondants potentiels, tels que l’âge, le sexe et le statut socio-économique.

Points clés à retenir :

  • La population a connu une augmentation de 2,7 fois entre 2002 et 2020 (de 113 105 à 306 962 personnes), avec un âge médian passant de 66 à 68 ans et une augmentation du nombre moyen de maladies par personne, passant de 5,2 à 8,8. L’indice de comorbidité de Charlson a également augmenté, passant de 1,78 à 1,93.
  • Après ajustements, la mortalité par 1000 années-personnes a diminué de 28 % entre 2002 et 2020, avec une réduction de risque de 63 % pour les infarctus du myocarde.
  • Le nombre moyen de médicaments remboursés par personne par an a augmenté, passant de 8,1 à 9,0, avec une utilisation des statines et des antihypertenseurs atteignant respectivement 65 % et 69 %.
  • L’utilisation de médicaments antiplaquettaires (aspirine et clopidogrel) a atteint un pic de 48 % en 2009, pour redescendre à 31 % en 2020.
  • L’utilisation d’anticoagulants (warfarine et anticoagulants oraux directs) a progressivement augmenté, passant de 5 % en 2002 à 14 % en 2020.
  • En ce qui concerne les traitements hypoglycémiants, une transition a été observée, passant des sulfonylurées à la metformine et à d’autres médicaments.
  • Les diagnostics d’hypoglycémie, de chutes et de saignements gastriques ont diminué au cours de la période d’étude, tandis que les cas de déshydratation, de cétoacidose, d’infections et de déséquilibres électrolytiques nécessitant une hospitalisation ont augmenté.
  • Les dépenses cumulées pour la population ont grimpé de 132 millions d’euros à 327 millions d’euros, soit une augmentation de 148 % sur la période étudiée.
  • Malgré l’augmentation de l’utilisation des médicaments, le coût moyen par individu a diminué de 8 % en 2020 par rapport à 2002, principalement en raison de la baisse des coûts des antiplaquettaires, des antihypertenseurs et des statines.
  • En revanche, les dépenses pour les médicaments hypoglycémiants ont progressivement augmenté, avec une moyenne plus que doublée (augmentation de 138 %) passant de 220 euros en 2002 à 524 euros en 2020.

Application pratique :

Les auteurs soulignent que, bien que ces tendances indiquent des améliorations dans la pharmacothérapie rationnelle, elles ne peuvent pas être attribuées uniquement à des avancées dans ce domaine et semblent être le résultat de multiples facteurs. Les progrès dans la gestion du diabète ont permis d’améliorer l’équilibre entre les bénéfices, les risques et les coûts des médicaments. Cependant, des défis demeurent, tels qu’un risque accru de cétoacidose et de déséquilibres électrolytiques, ainsi qu’une augmentation des coûts des médicaments hypoglycémiants, ce qui souligne l’importance d’un traitement individualisé et d’évaluations continues des rapports risques-bénéfices.

Limites de l’étude :

L’analyse s’est limitée aux événements diagnostiqués dans des établissements de santé hospitaliers, excluant les soins de santé primaires. Seuls les événements indésirables prédéfinis ont été analysés.

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