## SURVEILLANCE DES INDIVIDUS À HAUT RISQUE : UN ESPOIR CONTRE LE CANCER DU PANCRÉAS
### INTRODUCTION
La surveillance des personnes à haut risque pourrait permettre de détecter le cancer du pancréas à un stade précoce, lorsque la tumeur est plus petite et plus facile à traiter, ce qui pourrait améliorer les taux de survie dans cette population.
### MÉTHODES D’ÉTUDE
– Le cancer du pancréas, en particulier l’adénocarcinome canalaire, présente des taux de survie à 5 ans très faibles et est souvent diagnostiqué à des stades avancés. Bien qu’un dépistage général ne soit pas recommandé, les individus à haut risque, comme ceux ayant des antécédents familiaux ou des prédispositions génétiques, pourraient bénéficier d’une surveillance régulière.
– Le programme de dépistage du cancer du pancréas (CAPS), lancé en 1998, évalue l’efficacité de cette surveillance ciblée depuis plus de vingt ans, mais il reste incertain si cette approche confère un avantage en termes de survie.
– La recherche actuelle a examiné 26 individus à haut risque participant au programme CAPS, qui ont été diagnostiqués avec un adénocarcinome canalaire. Ces participants avaient subi une surveillance par échographie endoscopique annuelle ou par IRM avant leur diagnostic.
– Les chercheurs ont comparé ces 26 individus à 1504 patients témoins atteints d’adénocarcinome canalaire, issus de la base de données Surveillance, Épidémiologie et Résultats (SEER). Les groupes ont été appariés selon l’âge, le sexe et l’année de diagnostic.
– Les résultats principaux mesurés étaient le stade de la tumeur au moment du diagnostic, la survie globale et la mortalité spécifique au cancer du pancréas.
### RÉSULTATS CLÉS
– Les individus à haut risque avaient une probabilité significativement plus élevée d’être diagnostiqués à un stade précoce du cancer du pancréas : 38,5 % ont été diagnostiqués au stade I contre 10,3 % dans la population générale des États-Unis, et 30,8 % au stade II contre 25,1 % dans la population générale (P < 0,001).
- La taille médiane de la tumeur au moment du diagnostic était plus petite chez les individus à haut risque (2,5 cm contre 3,6 cm ; P < 0,001), et moins de ces individus présentaient des métastases à distance au moment du diagnostic par rapport aux patients témoins (P > 0,01).
– En moyenne, les individus à haut risque ont vécu environ 4,5 ans de plus, avec une survie médiane de 61,7 mois contre 8 mois pour les patients témoins (rapport de risque [HR], 4,19 ; P < 0,001). Pour ceux dont le cancer a été détecté par dépistage, la survie médiane était encore plus élevée.
- La probabilité de survie à 5 ans était nettement meilleure dans le groupe à haut risque (50 %) par rapport au groupe témoin (9 %). De plus, à 5 ans, les individus à haut risque avaient une probabilité significativement plus faible de mourir du cancer du pancréas (HR, 3,58 ; P < 0,001).
### IMPLICATIONS CLINIQUES
La surveillance des individus à haut risque a permis de détecter des cancers du pancréas de plus petite taille, un plus grand nombre de patients au stade I, ainsi qu'une probabilité de survie à long terme bien supérieure à celle des patients non dépistés dans la population générale. Ces résultats suggèrent que la surveillance sélective des personnes à haut risque de cancer du pancréas pourrait améliorer les résultats cliniques.
### LIMITATIONS DE L’ÉTUDE
Les résultats pourraient avoir une généralisation limitée en raison de l’inscription dans des centres de référence académiques, d’une diversité raciale et ethnique restreinte, et d’un nombre réduit d’individus à haut risque progressant vers le cancer du pancréas. L’étude manquait également d’un groupe témoin d’individus à haut risque non dépistés.
### SOURCES DE FINANCEMENT
Cette étude a été soutenue par les Instituts nationaux de la santé, ainsi que par des contributions de Susan Wojcicki, Dennis Troper et d’autres. Plusieurs auteurs ont déclaré des liens financiers en dehors de ce travail.