État actuel de la lutte contre le VIH/SIDA

Les décisions prises par les dirigeants politiques cette année seront cruciales pour déterminer si l’objectif d’éradiquer le SIDA en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 pourra être atteint, selon un rapport des Nations Unies publié récemment.

Progrès et défis dans la lutte contre le VIH

Les données de 2023 révèlent une amélioration mondiale concernant le nombre de nouvelles infections, le traitement des personnes vivant avec le VIH et une diminution des décès liés au SIDA. Cependant, l’UNAIDS met en garde contre la fragilité de ces avancées. Actuellement, près de 40 millions d’individus vivent avec le VIH, le virus responsable du SIDA.

Environ 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées l’année dernière, marquant une baisse de 100 000 par rapport à 2022 et une diminution significative par rapport au pic de 3,3 millions en 1995. Néanmoins, la tendance à long terme reste éloignée de l’objectif de l’UNAIDS, qui vise à réduire le nombre de nouvelles infections à 330 000 d’ici l’année prochaine.

Les décès liés au SIDA ont également diminué, passant de 670 000 en 2022 à 630 000 l’année dernière, selon le rapport. L’accès aux traitements antirétroviraux demeure un enjeu majeur, avec 30,7 millions de patients bénéficiant de ces traitements, contre seulement 7,7 millions en 2010. Cependant, ce chiffre est encore loin de l’objectif de 34 millions fixé pour 2025.

Les régions de l’Afrique de l’Est et du Sud continuent d’être les plus touchées, avec 20,8 millions de personnes vivant avec le VIH, 450 000 nouvelles infections l’année dernière et 260 000 décès. Bien que des progrès aient été réalisés, Winnie Byanyima, la directrice de l’UNAIDS, a souligné que le monde n’avance pas dans la bonne direction pour atteindre les objectifs de l’agence d’ici 2030.

Les inégalités et la stigmatisation : des obstacles à la santé

La stigmatisation, la discrimination et parfois la criminalisation touchent certains groupes, entraînant des taux d’infection beaucoup plus élevés, car ces personnes hésitent à demander de l’aide et des traitements par crainte de représailles. À l’échelle mondiale, la prévalence du VIH parmi les personnes âgées de 15 à 49 ans est de 0,8 %, mais elle atteint 1,3 % chez les détenus et 2,3 % chez les femmes et les filles de 15 à 24 ans en Afrique de l’Est et du Sud.

Les taux d’infection sont encore plus élevés chez les travailleurs du sexe (3,0 %), les personnes qui s’injectent des drogues (5,0 %), les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (7,7 %) et les personnes transgenres (9,2 %). Dans une interview accordée à l’AFP, Byanyima a critiqué une « réaction bien coordonnée et bien financée » contre les droits des LGBTQ, les droits reproductifs et l’égalité des genres.

Bien que certains pays d’Afrique subsaharienne aient enregistré une baisse de plus de la moitié des nouvelles infections depuis 2010, Byanyima a noté que des régions comme l’Europe de l’Est, l’Asie centrale et l’Amérique latine voient une augmentation des nouvelles infections, la stigmatisation éloignant les gens des services de santé.

En Europe de l’Est et en Asie centrale, seulement la moitié des personnes vivant avec le VIH reçoivent un traitement, tandis que ce chiffre est de 49 % pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. À l’approche de la 25e Conférence internationale sur le SIDA qui s’ouvre en Allemagne, Byanyima et le responsable des droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk, ont publié une déclaration conjointe. Ils ont affirmé : « La stigmatisation tue. La solidarité sauve des vies. » Ils ont appelé tous les pays à abolir les lois punitives contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et queer, soulignant que la dépénalisation des personnes LGBTQ+ est essentielle pour protéger les droits humains et la santé de tous.

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