Si même l’équipe féminine de soccer du Canada fait l’objet d’une enquête pour tricherie, peut-on encore croire qu’il existe des athlètes honnêtes ?

Publié le 25 juillet 2024  •  Dernière mise à jour il y a 6 jours  •  Lecture de 3 minutes

medecine Nouvelle-Zélande et joueuse canadienne se disputent le ballon lors d'un match de soccer aux Jeux Olympiques de Paris
Indiah-Paige Riley de la Nouvelle-Zélande, à gauche, et Cloe Lacasse du Canada se disputent le ballon lors du match de soccer féminin du groupe A entre le Canada et la Nouvelle-Zélande aux Jeux Olympiques d’été de 2024, le jeudi 25 juillet 2024, à Saint-Étienne, France. Photo par Silvia Izquierdo /AP ASSOCIATED PRESS

En matière de « cérémonies d’ouverture », avoir l’une de vos équipes olympiques accusée de tricherie avant même le début officiel des Jeux est un coup dur. Bravo à Soccer Canada, dont l’équipe féminine fait actuellement l’objet d’une enquête par la FIFA, l’organe directeur du soccer.

Il semble que l’affaire soit assez claire. L’entraîneur adjoint de l’équipe canadienne, Jasmine Mander, et l’analyste Joseph Lombardi ont été rapidement renvoyés par les responsables canadiens après qu’un drone ait survolé une séance d’entraînement de l’équipe néo-zélandaise. De plus, l’entraîneur principal du Canada, Jeux Olympiques 2024 : Entre Triomphes, Déceptions et Surprises ! »>Bev Priestman, qui avait remporté la médaille d’or avec son équipe il y a trois ans à Tokyo, a été suspendue pour le reste des Jeux Olympiques. Ce n’est pas ainsi que nous imaginions que l’équipe Canada allait « viser l’or ».

Tout cet incident pourrait n’être qu’une tempête dans un verre d’eau ; il faudra attendre pour voir. Cependant, il est difficile de ne pas le considérer comme une métaphore de notre époque. Dans un monde où les traders financiers cherchent à exploiter le moindre « avantage » sur les marchés et où les gens estiment que des systèmes entiers sont truqués, ce scandale dans le soccer semble tristement révélateur. Si même l’équipe féminine de soccer du Canada est sous enquête pour tricherie, peut-on encore trouver des athlètes intègres ?

Nous avons déjà vécu des situations similaires, notamment lorsque Ben Johnson a été pris en flagrant délit de dopage pour battre son rival américain Carl Lewis lors du sprint de 100 mètres en 1988. Cette fameuse « course la plus sale de l’histoire » a laissé une empreinte indélébile sur le sport amateur canadien. Les 35 années qui ont suivi n’ont probablement pas amélioré l’opinion des gens. Bien que le sport puisse être l’un des derniers refuges acceptables pour le nationalisme, les moyens de justifier l’accès au podium risquent de décevoir le public qu’ils sont censés ravir.

Cette réalité s’applique également aux Jeux Olympiques dans leur ensemble, dont l’organisation est devenue un véritable cauchemar pour les nations hôtes. Prenez par exemple la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a récemment fait face à des critiques après avoir plongé dans la Seine, encore polluée, malgré un investissement de 1,5 milliard d’euros de fonds publics pour la nettoyer avant les épreuves de natation olympiques. La France prie désormais pour qu’il ne pleuve pas trop fort pour ne pas submerger le vieux système d’égouts de Paris lors des jours de compétition.

Bien que la mauvaise gestion des eaux usées ne soit peut-être pas la source immédiate de la frustration des Français envers leur gouvernement, cela symbolise les dépenses extravagantes des gouvernements du monde entier, alors que les citoyens ont des besoins plus pressants. Investir dans le nettoyage d’une grande rivière est une bonne chose, mais le présenter comme une opération de relations publiques pour un public international n’est certainement pas la meilleure façon de convaincre une population préoccupée par le coût de la vie.

Mais quelle satisfaction ! La sensation d’être sous les projecteurs du monde entier ! Nous avons traversé des moments difficiles ces dernières années ; les Jeux Olympiques sont-ils donc un moyen d’oublier le monde, ne serait-ce qu’un instant ?

Oui, ils le sont, ou du moins ils l’étaient, mais cela ne sera plus le cas si nous les transformons en quelque chose d’autre que ce qu’ils devraient être : une célébration des accomplissements humains dans le domaine du sport. Pensez à Nadia Comăneci. Ou à Usain Bolt. Ce ne sont pas des affrontements entre l’Est et l’Ouest, ni entre les régimes autoritaires et le monde libre. Les boycotts respectifs des Jeux Olympiques de Moscou en 1980 et de Los Angeles en 1984 n’ont pas mis fin à la guerre froide ; cela a été réalisé par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. De même, l’Ukraine ne sera pas « gagnée » en ciblant les athlètes russes. Et bien que la Chine puisse « former » ses athlètes dans le cadre de sa quête de domination mondiale, les Allemands de l’Est peuvent leur raconter comment cette histoire se termine.

La géopolitique s’estompera à mesure que les événements se dérouleront, même si, tout comme les déchets dans la Seine, elle ne disparaîtra pas complètement de la vue. L’excès de billets disponibles sur le marché reflète l’odeur désagréable qui émane actuellement du mouvement olympique. Cet événement a perdu de sa splendeur, et tricher avant même le coup d’envoi n’est pas la solution pour raviver l’esprit olympique.

Mise à jour : Cet article a été modifié pour indiquer que l’entraîneur principal, Bev Priestman, a été suspendu pour le reste des Jeux Olympiques.

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