Médecine
Une étude récente menée par l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) révèle que les taux de syndrome de fatigue chronique/myalgie encéphalomyélite (ME/CFS) après une maladie aiguë sont similaires chez les personnes ayant contracté le COVID-19 et celles n’ayant pas été infectées.
Les chercheurs, dans le cadre d’une vaste étude multi-sites, ont observé une prévalence de 3 à 4 % de maladies similaires au ME/CFS parmi les participants ayant testé positif au SARS-CoV-2, ainsi que dans le groupe ayant testé négatif. Cette recherche s’est fondée sur des données d’enquête recueillies entre trois mois et un an après l’apparition des symptômes initiaux des patients.
Le ME/CFS est une maladie persistante touchant plusieurs systèmes de l’organisme, sans traitement connu ni cause définitive. Elle se manifeste par une incapacité à réaliser des activités que le patient pouvait accomplir aisément avant sa maladie, souvent en raison d’une fatigue intense, de difficultés cognitives et d’autres symptômes ayant un impact négatif sur la vie quotidienne.
Bien que les causes du ME/CFS demeurent floues, les chercheurs et les experts en ME/CFS soupçonnent un lien avec des infections, car de nombreux patients rapportent avoir été malades juste avant l’apparition des symptômes du ME/CFS.
« Le ME/CFS n’est pas plus susceptible de se développer chez les personnes infectées par le COVID-19 que chez celles ayant d’autres maladies aiguës », a déclaré le Dr Joann Elmore, professeur de médecine à l’école de médecine David Geffen de l’UCLA et co-auteur principal de l’étude.
« Cependant, une prévalence de 3 à 4 % de ME/CFS après une infection aiguë au COVID-19 représenterait un fardeau considérable pour la société et notre système de santé, compte tenu des millions de personnes infectées par le SARS-CoV-2. »
Les résultats de cette étude ont été publiés le 24 juillet dans la revue JAMA Network Open. L’étude a été réalisée en anglais et en espagnol dans le cadre du programme INSPIRE (Innovative Support for Patients with SARS-CoV-2 Infections Registry). Elle a impliqué 4 700 participants ayant présenté des symptômes similaires à ceux du COVID entre le 11 décembre 2020 et le 29 août 2022, dont 68 % étaient des femmes.
Le pourcentage moyen de participants atteints de ME/CFS trois mois après l’infection était de 3,4 % chez les personnes positives au COVID et de 3,7 % chez celles négatives, sans différences significatives de prévalence au cours des 12 mois de suivi.
Les chercheurs soulignent plusieurs limites à leurs conclusions. Les différences dans les caractéristiques des participants entre les groupes COVID-positifs et négatifs au départ n’ont peut-être pas été entièrement prises en compte. Par exemple, de nouvelles infections au COVID étaient plus fréquentes dans les mois suivant la maladie aiguë chez le groupe initialement négatif que chez ceux ayant testé positif au départ, et certains participants n’étaient pas conscients d’une infection ultérieure.
De plus, des résultats de tests COVID faussement positifs ou négatifs pourraient avoir conduit à une mauvaise classification des participants. Enfin, l’évaluation du ME/CFS repose sur des symptômes auto-déclarés, ce qui peut être sujet à un biais de mémoire.
Informations complémentaires : Myalgic Encephalomyelitis/Syndrome de Fatigue Chronique après infection par le SARS-CoV-2, JAMA Network Open (2024). DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2024.23555
Citation : La recherche ne trouve aucune différence dans la prévalence du syndrome de fatigue chronique causée par le COVID-19 et d’autres maladies (2024, 24 juillet) récupéré le 31 juillet 2024 à partir de https://medicalxpress.com/news/2024-07-difference-chronic-fatigue-syndrome-prevalence.html
Ce document est protégé par des droits d’auteur. À l’exception d’un usage équitable à des fins d’étude ou de recherche personnelle, aucune partie ne peut être reproduite sans autorisation écrite. Le contenu est fourni à titre informatif uniquement.