Évolution des Méthodes de Bronzer et d’Éclaircir la Peau

Depuis des siècles, les individus ont exploré diverses techniques pour éclaircir ou bronzer leur peau. Dans les années 1920, un teint bronzé est devenu une véritable tendance, un engouement qui perdure encore aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde. Cependant, obtenir ce look ensoleillé parfait n’a pas toujours été sans risque.

Avec la prise de conscience croissante des dangers des rayons UV sur la peau, les chercheurs et les professionnels de la santé ont cherché des alternatives plus sûres. Les cabines de bronzage et les lampes solaires ont été associées à des cas de cancer, ce qui a conduit à l’émergence du bronzage par pulvérisation. Les formules de bronzage par pulvérisation ont même été enrichies en huiles biologiques et en vitamines nourrissantes pour séduire davantage les consommateurs.

Une Découverte Révolutionnaire

Une étude récente menée par l’École de Médecine Perelman de l’Université de Pennsylvanie a révélé une nouvelle méthode pour modifier la couleur de la peau. Les chercheurs ont fait une découverte fascinante lors d’une étude sur le cancer, en observant que les hormones sexuelles influençaient la production de pigments dans des cellules normales. Cette avancée ouvre de nouvelles perspectives pour contrôler l’éclaircissement et le bronzage de la peau.

Les Mécanismes de Changement de Couleur de la Peau

Les scientifiques connaissent depuis longtemps l’impact du soleil sur la peau. L’exposition au soleil provoque des dommages à l’ADN, ce qui incite le corps à réparer ces dommages en augmentant la production de l’hormone de stimulation des mélanocytes (MSH). Cette protéine active d’autres protéines (MC1R) sur les mélanocytes, entraînant ainsi la production de pigments dans les cellules cutanées.

Des liens ont également été établis entre les hormones sexuelles et les changements de pigmentation. Les variations de pigmentation observées chez les femmes enceintes ont suggéré que les hormones sexuelles jouaient un rôle. Ce phénomène est documenté depuis plus de 2000 ans, ce qui en fait une observation ancienne.

Bien que cette connexion ait été reconnue, les mécanismes exacts et les hormones impliquées restaient flous. Étant donné que de nombreuses hormones subissent des variations pendant la grossesse, isoler celles responsables des changements de pigmentation s’est avéré complexe.

Une Nouvelle Voie à Explorer

Au cours de l’étude, le Dr. Ridky et son équipe ont constaté qu’en ajoutant des niveaux d’œstrogènes typiques de la grossesse aux mélanocytes humains, la production de mélanine augmentait. Après quatre jours, la quantité de mélanine dans les cellules avait augmenté de 200 à 300 %. En revanche, l’ajout de progestérone entraînait une diminution de la production de pigments.

Cette étude a révélé que l’œstrogène stimulait la production de pigments en accédant à des voies déjà connues, mais de manière différente. Les chercheurs ont identifié des récepteurs non classiques, le GPER et le PAQR7, qui sont responsables des effets sur la pigmentation de la peau.

Pour identifier ces récepteurs, l’équipe a développé des dérivés synthétiques de progestérone et d’œstrogène, spécifiquement conçus pour se lier à ces récepteurs nouvellement découverts. L’utilisation d’hormones synthétiques a permis d’éviter les interactions indésirables avec d’autres récepteurs.

Vers de Nouvelles Thérapies

Les connaissances acquises lors de cette étude pourraient ouvrir la voie à de nouvelles thérapies, particulièrement importantes compte tenu des options limitées et souvent dangereuses pour traiter les troubles de la pigmentation. De nouvelles solutions pourraient aider à traiter des conditions telles que le mélasma, l’hyperpigmentation post-inflammatoire, et potentiellement le vitiligo. Actuellement, corriger ces troubles est difficile sans recourir à des agents éclaircissants toxiques ou à l’exposition aux rayons UV.

Les résultats de cette recherche suggèrent que les dérivés de ces hormones sexuelles sélectives pourraient influencer la production naturelle de mélanine. Cela pourrait permettre le développement d’un médicament ciblant en toute sécurité la voie de production de pigments dans les cellules cutanées.

Bien que la création d’une crème soit encore à un stade précoce, l’équipe doit encore élaborer une formule adaptée à l’utilisation humaine et s’assurer qu’elle ne présente pas d’effets secondaires. Les composés devront également passer par des essais cliniques et obtenir l’approbation des autorités sanitaires avant d’être disponibles pour les dermatologues. Le processus de développement est coûteux, et une start-up a déjà été créée pour attirer des investisseurs potentiels.

Cette avancée pourrait avoir un impact significatif non seulement sur l’industrie médicale, mais aussi sur le secteur cosmétique, où des milliards de dollars sont dépensés chaque année pour modifier la couleur de la peau. De nombreuses méthodes actuelles sont inefficaces et potentiellement dangereuses, rendant le développement d’une alternative sûre et efficace d’une importance capitale.

À mesure que la sensibilisation aux risques de cancer liés au bronzage UV augmente, que ce soit au soleil ou en cabine, de plus en plus de personnes se tournent vers d’autres options. Le bronzage par pulvérisation est une alternative plus saine, avec des salons proposant plusieurs niveaux de couleur qui durent environ une semaine. Cependant, l’industrie évolue constamment, et cette nouvelle option pourrait offrir aux consommateurs une alternative passionnante.

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