Le chemin vers l’excellence sportive

Le parcours vers ses premières Olympiades n’a jamais été simple pour Sharlene Mawdsley. C’est un chemin parsemé d’embûches, qui l’a mise à l’épreuve plus de fois qu’elle ne peut le compter. Aujourd’hui, elle se retrouve enfin au sommet du monde sportif.

Un parcours semé d’embûches

Mawdsley a joué un rôle clé dans la qualification de l’Irlande pour les Jeux de Tokyo en participant au relais mixte 4x400m. Cependant, lors de la course de sélection finale, elle a connu une contre-performance, ce qui l’a empêchée de participer aux Jeux. Elle et sa compatriote Rhasidat Adeleke ont dû regarder l’équipe irlandaise briller en finale olympique depuis chez elles.

« C’était terrible, » confie-t-elle. « C’était l’un des pires moments de ma vie. Je sais que certains peuvent penser que c’est exagéré, mais j’ai investi tant d’efforts dans ce sport, et je me suis sentie profondément lésée. Je ne crois pas que l’équipe aurait réussi à se qualifier sans ma contribution lors des relais mondiaux en Pologne. »

Regarder les Jeux depuis Newport, dans le comté de Tipperary, a laissé une cicatrice qui a mis du temps à guérir. À 23 ans, elle se trouvait à un carrefour décisif de sa carrière : abandonner ou se battre pour s’améliorer.

Un retour à la compétition

Mawdsley a déjà connu des moments difficiles. En tant que jeune prodige, sa carrière a été entravée par de nombreux obstacles pendant ses années universitaires à l’Université de Limerick. En 2018, elle a même cessé de courir à cause de blessures répétées. Ce n’est qu’après avoir été encouragée par son entraîneur Roddy Gaynor qu’elle a décidé de revenir sur la piste, en s’associant à Gary Ryan, un double Olympien qui l’entraîne depuis.

« J’avais le choix entre raccrocher mes chaussures ou donner tout ce que j’avais dans les années à venir, et j’ai choisi la seconde option, » explique-t-elle.

Depuis, elle a continuellement amélioré son temps au 400m, atteignant des performances dignes du niveau mondial : 51,70 en 2021, 51,09 en 2023 et 50,72 en 2024. Ses performances en relais ont également été impressionnantes, lui permettant de courir sans la pression qui parfois entrave ses performances individuelles.

Un travail mental essentiel

Consciente que l’amélioration physique ne suffisait pas, Mawdsley a commencé à travailler avec la psychologue Jo-Anne Browne avant la saison 2022. Elle admet qu’elle abordait souvent les courses sans préparation mentale, ce qui l’amenait à se sentir battue avant même de commencer.

« La plus grande leçon que j’ai apprise est de laisser les performances derrière moi, » dit-elle. « Avant, je pensais que c’était la fin du monde après une mauvaise course, mais je réalise maintenant que ce n’est pas la réalité. Au final, personne ne se soucie vraiment cinq minutes après la course. »

Aujourd’hui, elle consulte moins souvent Browne, sauf en cas de besoin ou avant des événements majeurs, pour se rappeler les techniques de gestion du stress.

Des performances remarquables

L’été dernier à Budapest, Mawdsley a connu un championnat du monde exceptionnel, aidant l’Irlande à obtenir la sixième place au relais mixte 4x400m, la huitième place au relais féminin et atteignant les demi-finales du 400m. Cependant, cette intensité a eu un coût, et elle a dû faire face à une réaction de stress au genou, la forçant à prendre dix semaines de repos.

« La première semaine, j’ai refusé de faire quoi que ce soit, pensant que tout était fini, » se souvient-elle en riant. « Puis j’ai commencé à faire du vélo et à m’entraîner sur des appareils de cardio. J’ai probablement travaillé plus dur pendant cette période que si j’avais été sur la piste. »

Elle a repris l’entraînement en novembre, participant à un camp d’entraînement à Tenerife pour améliorer son moral. Lors de sa première course de retour en février, elle a été surprise de réaliser un temps de 52,04, à peine un dixième de seconde de son meilleur temps.

Des défis à surmonter

Mawdsley a remporté le titre national avec le même temps, puis s’est rendue aux championnats du monde en salle à Glasgow, où elle a été disqualifiée pour obstruction en finale. Deux jours plus tard, elle a canalisé sa frustration dans le relais, aidant l’Irlande à obtenir la cinquième place au relais féminin 4x400m.

À Rome, lors des Championnats d’Europe, elle et ses coéquipiers ont connu une semaine mémorable, remportant l’or en relais mixte, l’argent au relais féminin et atteignant la finale du 400m individuel. Sa performance lors du relais mixte a été particulièrement marquante, et elle se souvient de l’émotion de l’événement.

« C’était tellement brut et émotionnel, ça m’a fait pleurer, » dit-elle.

Cependant, la finale du 400m a été un moment difficile pour elle, où elle a terminé à la huitième place, ne reflétant pas son potentiel. « J’ai complètement abandonné, j’ai perdu la tête, » a-t-elle admis.

Vers les Jeux Olympiques

Après le succès à Rome, Mawdsley a dû faire face à une période de convalescence, tombant malade juste après les championnats. Elle a reçu des demandes de la Fédération Olympique d’Irlande pour remplir divers formulaires, mais elle a hésité à s’engager pleinement, craignant de revivre la douleur de Tokyo.

« Quand j’ai réalisé que j’avais atteint la norme de qualification, je pensais que tout serait parfait. Mais il y a tellement d’autres facteurs à prendre en compte, » explique-t-elle.

alors qu’elle se trouvait à l’aéroport aux Pays-Bas, elle a reçu l’e-mail confirmant sa sélection pour Paris. La réalité des Jeux Olympiques commence à s’installer.

Mawdsley se prépare à concourir dans le relais mixte 4x400m au début du programme d’athlétisme, suivie de la course individuelle et du relais féminin. Elle espère améliorer son record personnel au 400m et se qualifier pour les demi-finales.

Elle est consciente des attentes élevées qui pèsent sur elle, mais elle se sent prête à relever le défi. À l’approche de son 26e anniversaire, elle espère courir en finale du relais 4x400m le jour de son anniversaire.

Mawdsley se rend à Paris plus forte et plus sage que jamais, prête à savourer chaque moment de cette expérience unique. « C’est tout ce pour quoi j’ai travaillé, alors pourquoi ne pas en profiter ? »

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