La lutte contre la malnutrition en Ouganda : Un projet innovant pour un avenir meilleur
Une crise de malnutrition alarmante
En Ouganda, plus de 268 000 enfants souffrent de malnutrition, en particulier de dénutrition aiguë. Pour remédier à cette situation préoccupante, le pays met en œuvre des initiatives visant à améliorer la collecte et l’utilisation des données au sein de ses établissements de santé et de ses communautés, notamment à travers le projet du Système d’Information Nutritionnelle (SIN). Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large visant à générer des données au niveau communautaire pour éclairer les décisions en matière de santé publique.
Un soutien international pour un projet essentiel
Le projet SIN, financé par l’Union Européenne, a été lancé en 2020 et est géré par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF, en collaboration avec le ministère de la Santé et les gouvernements locaux des districts. Les districts ciblés par cette initiative incluent Kyegegwa, Kamwenge, Yumbe et Koboko.
Des outils pour une meilleure gestion de la malnutrition
Le projet SIN a considérablement amélioré la gestion de la malnutrition grâce à la mise à disposition d’outils de collecte de données et d’interprétation des résultats, facilitant ainsi la détection précoce des cas de malnutrition. Par exemple, Noela Nyirabashage, une mère du district de Kamwenge, attribue la survie de son enfant à ce projet. Elle se souvient : « Lorsque mon fils avait six mois, un agent de santé communautaire est venu chez nous pour effectuer des tests. Ils ont mesuré les bras de mon fils et ont découvert une malnutrition aiguë sévère. Nous avons été immédiatement orientés vers un centre de santé pour recevoir des soins. »
Des résultats tangibles au niveau national et local
Grâce au projet SIN, la qualité des données relatives à la nutrition s’est considérablement améliorée tant au niveau national qu’au niveau des districts. Ces derniers peuvent désormais utiliser ces données pour planifier les fournitures nutritionnelles, les médicaments et l’équipement en fonction des tendances observées dans les cas de malnutrition. Cela a contribué à l’amélioration des indicateurs nutritionnels. Entre 2016 et 2022, le taux de retard de croissance a diminué de 29 % à 26 %, la dénutrition aiguë est passée de 4 % à 2,9 %, et le surpoids a chuté de 4 % à 2,8 %.
Des avancées notables dans les soins aux patients
De plus, le projet SIN a entraîné des améliorations significatives dans les soins aux patients dans les régions de Tooro et de West Nile. Dans le district de Kyegegwa, l’utilisation accrue des données a permis d’atteindre un taux de guérison de 94 % chez les enfants de moins de cinq ans traités pour malnutrition aiguë sévère, selon un récent rapport d’évaluation de la qualité des services nutritionnels. Dans le district de Yumbe, malgré les défis liés à l’accueil d’une importante population réfugiée, des progrès notables ont été réalisés grâce au projet SIN.
Un impact positif sur les familles
M. Ojjo Zubeir, responsable de la santé du district de Yumbe, souligne l’impact du projet : « Le projet SIN nous a permis d’avoir une vision plus claire de nos défis en matière de nutrition. Nous sommes désormais mieux préparés pour planifier des interventions et allouer des ressources là où elles sont le plus nécessaires. » Les familles bénéficiaires expriment également leur gratitude. Noela ajoute : « Depuis que le médecin suit mon fils dans le centre de santé, son appétit s’est amélioré, il mange mieux et a plus d’énergie. »
L’importance d’un système d’information intégré
Le Dr Yonas Tegegn Woldemariam, représentant de l’OMS en Ouganda, souligne l’importance du projet SIN pour le renforcement des systèmes d’information sanitaire intégrés. « Cela démontre comment des approches basées sur les données peuvent améliorer la prestation des soins de santé, ce qui, en fin de compte, améliore la vie des patients », explique-t-il. Pour maintenir ces résultats, un investissement gouvernemental continu et un soutien constant des partenaires sont essentiels.