Mark Spitznagel, cofondateur et directeur des investissements du fonds spéculatif Universa Investments, a souvent tiré la sonnette d’alarme concernant l’éclatement de bulles et d’autres événements extrêmes sur le marché.

Dans une interview accordée au Wall Street Journal, cet ancien collaborateur de Nassim Nicholas Taleb, auteur de The Black Swan, a prédit qu’un effondrement sévère est imminent, avec des actions susceptibles de perdre plus de la moitié de leur valeur, tout en reconnaissant que son dernier avertissement ne devrait surprendre personne.

« Je pense que nous nous dirigeons vers quelque chose de vraiment, vraiment mauvais — mais bien sûr, je dirais cela », a déclaré Spitznagel.

Son fonds spéculatif se spécialise dans la couverture des risques extrêmes, une stratégie visant à éviter les pertes dues à des catastrophes économiques imprévisibles et improbables, souvent appelées « cygnes noirs ».

Il a connu des gains astronomiques lors de tels événements, y compris pendant la pandémie de COVID-19, et a récemment mis en garde contre la dette américaine et la « plus grande bulle de crédit de l’histoire humaine ».

Bien que les actions aient déjà chuté par rapport à leurs récents sommets, avec le S&P 500 enregistrant sa pire semaine depuis avril, Spitznagel s’attend à ce que le rallye du marché se poursuive pendant plusieurs mois et devienne encore plus intense, car la « phase Goldilocks » de ralentissement de l’inflation et de baisses de taux de la Réserve fédérale alimentera les paris sur une poursuite de la hausse des marchés.

Cependant, il a également averti que les baisses de taux de la Fed sont souvent le signal d’ouverture à de sévères retournements de marché, déclarant au Journal que « vous ne vous sentez pas idiot de faire un argument baissier ».

Spitznagel établit des parallèles entre la situation actuelle et l’éclatement de la bulle Internet, mais il pense que la vente qui s’annonce sera encore plus dévastatrice. Cela s’explique par le fait que les extrêmes du marché représentent actuellement la « plus grande bulle de l’histoire humaine », a-t-il ajouté.

Avec une dette américaine déjà à des niveaux historiques, le gouvernement fédéral aura moins de capacité de réponse, et l’économie pourrait entrer en récession d’ici la fin de cette année, a-t-il prédit.

Les derniers commentaires de Spitznagel rejoignent ceux qu’il a formulés en avril auprès de Will Daniel de Fortune, lorsqu’il a déclaré que le sentiment positif des investisseurs ne peut pas soutenir les marchés indéfiniment et que des taux d’intérêt plus élevés pèsent sur l’économie.

« La Fed a beaucoup agi. Et maintenant, elle essaie de sortir de cette situation par des discours. Mais elle ne peut pas annuler ce qu’elle a fait », a-t-il déclaré. « Les marchés suivent les fondamentaux à la fin de la journée, mais il peut y avoir ces petites zones Goldilocks où cela peut devenir un peu déconnecté. »

Le président de la Fed, Jerome Powell, et d’autres banques centrales ont récemment laissé entendre que l’inflation est enfin sous contrôle et que des baisses de taux pourraient être imminentes, les marchés anticipant largement la première pour septembre.

Cependant, Spitznagel a affirmé en avril que les conséquences de « l’assouplissement le plus rapide et le plus important jamais observé, dans certains cas, au sein de la plus grande bulle de crédit de l’histoire humaine » ne peuvent être évitées, ajoutant : « C’est à ce moment-là que les choses vont vraiment mal — et à ce stade, il sera probablement aussi trop tard pour sortir. »

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