Conflit entre MTN Nigeria et le gouvernement de l’État d’Osun

Le géant technologique MTN Nigeria se trouve actuellement en désaccord avec le gouvernement de l’État d’Osun concernant des frais de Droit de Passage (RoW) et des pénalités s’élevant à plus de 1 milliard de Naira.

Des documents consultés révèlent que le gouvernement de l’État d’Osun exige de MTN le paiement de 945 millions de Naira pour des frais de RoW couvrant 270 kilomètres de fibre optique, ainsi qu’une pénalité de 100 millions de Naira pour un prétendu non-paiement de ces frais.

Cependant, MTN conteste cette demande, affirmant qu’elle n’a aucune dette à régler, ayant signé un accord contractuel avec Odua Infraco, une société partiellement détenue par le gouvernement d’Osun et agréée par la Commission des Communications du Nigeria (NCC). MTN a également effectué tous les paiements nécessaires avant de poser ses câbles dans l’État.

Les documents indiquent également qu’Odua Infraco détient le droit de passage sur 1031,44 kilomètres dans quatre États (Osun, Oyo, Ondo et Ekiti) pour la construction et l’exploitation d’infrastructures en fibre, pour lesquelles MTN a signé un contrat avec cette InfraCo.

Origine du conflit

Selon des sources, le désaccord entre l’État et MTN a débuté avec la nomination par le gouvernement d’Osun d’un consultant, Global Transaction Nigeria Limited (GTNL), pour gérer la collecte des frais de RoW, malgré l’existence d’Odua Infraco qui s’occupait déjà de cette tâche.

MTN a maintenu une relation commerciale fluide avec l’État d’Osun via Odua Infraco jusqu’à ce qu’elle reçoive une lettre datée du 14 septembre 2023 de GTNL, se présentant comme consultant technique pour le ministère de l’Environnement de l’État d’Osun concernant les infrastructures de télécommunications.

  • GTNL a également informé MTN qu’il avait été mandaté par le gouvernement de l’État d’Osun pour coordonner les infrastructures de télécommunications conformément à la loi de protection de l’environnement de l’État d’Osun de 2022, y compris l’inspection, l’audit et le suivi des installations pour garantir la conformité avec les lois environnementales et les normes de sécurité.
  • Par la suite, dans une lettre datée du 15 décembre 2023, GTNL a informé MTN d’une enquête en cours sur les activités d’Odua Infraco dans l’État d’Osun, alléguant qu’Odua Infraco n’avait pas le droit légal de poser des câbles en fibre optique dans l’État et demandant une réunion avec MTN.
  • Lors de cette réunion, GTNL a indiqué à MTN qu’il était prévu de résilier l’accord de Droit de Passage et d’Accord de Servitude d’Odua Infraco avec l’État d’Osun en raison de prétendues violations des termes de son mandat, de non-versement des frais au compte de l’État d’Osun, de violations de la loi environnementale de l’État d’Osun, et d’attributions illégales de droits de passage à des opérateurs de télécommunications, y compris MTN.

En réponse, Odua Infraco a envoyé une lettre à MTN le 20 janvier 2024, réfutant les allégations de GTNL et affirmant que son accord de Droit de Passage et d’Accord de Servitude avec le gouvernement de l’État d’Osun était toujours valide.

Dans le cadre des efforts pour résoudre ce conflit, MTN a reçu deux lettres de GTNL, toutes deux datées du 25 mars 2024, exigeant le paiement de 945 millions de Naira pour ses câbles en fibre optique, ainsi qu’une pénalité de 100 millions de Naira.

Intervention réglementaire

Alors que GTNL insiste sur le paiement de plus de 1 milliard de Naira par MTN, il a été rapporté que l’affaire est désormais portée devant le département de surveillance de la conformité et de l’application de la NCC.

Le régulateur des télécommunications cherche actuellement une solution à ce problème qui pourrait nuire à son projet d’infrastructure.

  • Il convient de rappeler qu’en 2018, la NCC, dans le cadre de son projet InfraCo visant à accélérer le déploiement de câbles en fibre optique à travers le pays, a accordé une licence à Odua Infraco Resources Limited pour le Sud-Ouest, ainsi qu’à quatre autres entreprises, dont Brinks Integrated Solutions Limited pour la zone Nord-Est, Fleek Network Limited pour le Nord-Ouest, Raenna Nigeria Limited pour le Sud-Sud, et Zinox Technology Limited pour le Sud-Est.
  • Avant cela, la filiale de MainOne, Infraco Nigeria Limited, et IHS avaient été les deux premières entreprises à obtenir une licence en 2016 pour couvrir Lagos et la zone du Centre-Nord, y compris le Territoire de la Capitale Fédérale (FCT).
  • Cependant, IHS a par la suite restitué sa licence, qui a été réattribuée à Broadbased Communications Ltd. en 2021.

Points à retenir

  • Le conflit entre MTN et l’État d’Osun illustre les défis plus larges auxquels est confronté le secteur des télécommunications.
  • Cela jette également un doute sur les projets en cours du gouvernement fédéral visant à déployer 90 000 kilomètres de câbles en fibre optique à travers le pays.
  • Selon les acteurs du secteur, le projet risque d’échouer en raison de la position axée sur les revenus des gouvernements d’État concernant les frais de RoW.
  • Bien qu’il existe une politique fédérale sur des frais de RoW harmonisés de 145 Naira par mètre linéaire pour accélérer le déploiement des infrastructures en fibre, seulement sept des 36 États ont respecté cette politique.
  • Alors que l’industrie continue de faire face à ces obstacles, la NCC est attendue pour jouer un rôle crucial dans la médiation des conflits et la promotion d’un environnement opérationnel plus favorable pour les opérateurs de télécommunications.
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