Condamnation à mort de trois Américains en République Démocratique du Congo : Un coup d’État avorté
Contexte de l’affaire
Récemment, un tribunal militaire de la République Démocratique du Congo a prononcé la peine de mort à l’encontre de 37 individus, dont trois citoyens américains, pour leur participation à une tentative de coup d’État survenue cet été. Ce verdict a été rendu après un procès de trois mois, centré sur les événements du 19 mai, lorsque des hommes armés, dirigés par Christian Malanga, un exilé politique congolais vivant aux États-Unis, ont tenté de renverser le gouvernement du président Félix Tshisekedi.
Les événements du 19 mai
D’après les informations rapportées par NPR, Malanga et ses complices ont attaqué la résidence de Vital Kamerhe, un proche collaborateur du président Tshisekedi. Suite à cette attaque, le groupe a envahi un complexe présidentiel, brandissant des drapeaux et scandant des slogans anti-gouvernementaux. Les forces de sécurité congolaises ont rapidement réagi, tuant six personnes lors de l’affrontement, y compris Malanga lui-même.
Les Américains impliqués
Parmi les personnes arrêtées, trois Américains ont été identifiés : Marcel Malanga, 22 ans, fils de Christian Malanga ; Tyler Thompson, 21 ans, originaire de l’Utah, dont la famille pensait qu’il était en vacances ; et Benjamin Zalman-Polun, 36 ans, résident du Maryland.
Procès et allégations de torture
Après la tentative de coup d’État, 51 personnes ont été jugées à Kinshasa pour des accusations de meurtre, de terrorisme et de conspiration criminelle. Ce procès a eu lieu après que le gouvernement congolais a levé son moratoire sur la peine de mort en mars, rétablissant ainsi cette sanction pour contrer ce qu’il qualifie de « trahison ».
Plusieurs accusés, y compris les trois Américains, ont affirmé avoir été torturés durant leur détention. Marcel Malanga a témoigné en août qu’il et d’autres avaient été battus et contraints de faire des déclarations sous la contrainte. Il a également souligné l’absence d’interprète lors de son interrogatoire.
Conditions de détention
« Dans le premier endroit souterrain où nous avons été, nous étions battus et torturés », a déclaré Marcel Malanga. Les Américains ont également affirmé avoir été contraints, sous la menace d’une arme, de participer au coup d’État, agissant par peur pour leur vie.
Défense des accusés congolais
La plupart des nationaux congolais impliqués ont soutenu qu’ils avaient été recrutés par Christian Malanga sous le prétexte de travailler pour son ONG. Cependant, le tribunal a rejeté cette défense et a considéré que les témoignages obtenus sous contrainte ne pouvaient pas être considérés comme valides.
Conclusion
Cette affaire soulève des questions importantes sur les droits de l’homme et le traitement des détenus en République Démocratique du Congo, ainsi que sur les implications internationales d’une telle condamnation. Les événements récents mettent en lumière les tensions politiques persistantes dans le pays et la manière dont elles peuvent affecter des citoyens étrangers.