Le Collège Algonquin cherche à comprendre les implications de la nouvelle politique du gouvernement provincial.

Publié le 6 septembre 2024  •  Dernière mise à jour il y a 6 jours  •  Lecture de 4 minutes

médecine Collège Algonquin à Ottawa, 6 septembre.
Collège Algonquin à Ottawa, 6 septembre. Photo par Jean Levac /POSTMEDIA

Quelques semaines après que la province a imposé un moratoire sur toutes les nouvelles « activités internationales » pour les établissements d’enseignement supérieur, l’impact de cette décision sur les 24 collèges de l’Ontario, y compris Algonquin, reste flou.

Dans une lettre datée du 16 août adressée aux présidents des collèges, l’ancienne ministre des collèges, Jill Dunlop, a annoncé la suspension immédiate de toutes les nouvelles activités internationales des collèges, en attendant une révision d’une directive ministérielle contraignante concernant les activités entrepreneuriales.

Les collèges ne doivent pas conclure de nouveaux contrats ou accords relatifs à l’enseignement supérieur et à la formation en dehors du Canada, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’une filiale existante, a précisé Dunlop, qui a été nommée nouvelle ministre de l’Éducation de l’Ontario le même jour que l’envoi de la note, suite à la démission inattendue de Todd Smith.

Ce moratoire inclut la création de campus délocalisés, les accords de licence de programme ou de développement, les contrats de formation en entreprise ou la création de nouvelles filiales. Cependant, le recrutement d’étudiants et les partenariats de recherche ne sont pas concernés. Les activités internationales existantes peuvent se poursuivre, mais ne peuvent pas s’étendre, selon la note.

Dans un communiqué, Algonquin a indiqué qu’il cherchait des éclaircissements auprès de la province sur les activités qui pourraient être affectées.

« Un moratoire sur les activités internationales représente un nouveau défi pour la réputation et la viabilité financière du secteur collégial de l’Ontario », a déclaré Claude Brulé, président et PDG d’Algonquin.

Algonquin a refusé de fournir des détails sur ses activités internationales en cours, les projets à venir et les revenus générés par ses activités actuelles. Cependant, le collège a confirmé qu’il était engagé dans la livraison de programmes à l’étranger en partenariat avec le Ningbo Polytechnic en Chine et qu’il possède un collège offshore au Koweït.

La note de Dunlop a pris de court les collèges de la province, a déclaré Ken Steele, consultant en planification stratégique dans l’enseignement supérieur. Actuellement, certains des succès du secteur collégial concernent des projets en Chine, a-t-il ajouté.

« Il est évident que des tensions se sont manifestées à Queen’s Park. Quelqu’un a déclenché quelque chose, que ce soit un partenariat ou un acteur privé souhaitant s’impliquer dans le secteur des affaires transnationales », a expliqué Steele.

Les collèges de l’Ontario ont été confrontés à de nombreux revers ces dernières années, notamment l’annonce en janvier que le gouvernement fédéral imposait un plafond d’admission pour les demandes de permis d’étudiants internationaux pendant deux ans. Les plafonds provinciaux ont été ajustés en fonction de la population, entraînant des baisses beaucoup plus significatives dans les provinces où la croissance a été la moins durable, y compris l’Ontario.

Les activités à l’étranger ont été une opportunité pour les collèges de générer des revenus, a souligné Steele. Plusieurs questions demeurent, notamment la possibilité pour les collèges de maintenir leurs activités internationales existantes ou d’essayer de les développer de manière organique.

« Le gouvernement de Doug Ford les a encouragés à le faire », a-t-il déclaré. « Cela contredit les hypothèses que j’avais sur les attentes du gouvernement concernant l’esprit entrepreneurial des collèges. »

En attendant plus de clarté, il incombera aux collèges de trouver des solutions pour surmonter les déficits, notamment en s’adressant à des étudiants non traditionnels tels que les apprenants adultes et en développant des micro-certifications, a ajouté Steele.

« Je pense que nous allons assister à un resserrement des budgets, ce qui entraînera de nombreuses perturbations au niveau de l’emploi. »

Selon le rapport d’un panel d’experts sur la viabilité financière du secteur postsecondaire de la province publié en novembre dernier, le financement par étudiant des collèges en Ontario s’élevait à 6 891 $ en 2021-2022, soit environ 44 % du montant pour le reste du Canada.

Les collèges et universités ont dû faire face à des défis considérables.

La Dépendance Croissante des Universités Ontariennes aux Frais de Scolarité des Étudiants Internationaux

Les établissements d’enseignement supérieur en Ontario s’appuient de plus en plus sur les frais de scolarité des étudiants internationaux, au point que ces revenus sont devenus essentiels à la viabilité financière du secteur. Cette dépendance accrue expose les institutions à des risques financiers importants.

Un Constat Alarmant sur le Financement

Martin Lee, vice-président de l’OPSEU Local 415, représentant des enseignants d’Algonquin, a souligné que le gouvernement de Ford a considérablement réduit le financement des collèges et universités. « L’Ontario continue de nous financer au niveau le plus bas de toutes les provinces canadiennes, à seulement 40 % de la moyenne nationale. Moins de la moitié des collèges de l’Ontario disposent d’un bibliothécaire académique, et beaucoup ont externalisé tous leurs services de conseil », a-t-il déclaré. Lee a ajouté que le gouvernement doit prendre conscience que cette situation découle de son propre manque de soutien à l’éducation.

Révision des Directives Politiques

La directive politique en cours de révision établit les conditions dans lesquelles les activités des établissements peuvent se dérouler, y compris les exigences de rapport et la nécessité d’une approbation ministérielle dans certains cas. Selon la directive de 2003, les activités des sociétés subsidiaires doivent être en accord avec le mandat éducatif des collèges et contribuer à l’atteinte des objectifs stratégiques établis par ces derniers. De plus, il est crucial de protéger le financement public par des limitations appropriées sur la responsabilité des collèges concernant les activités commerciales de leurs filiales.

Un Échec Coûteux à l’Étranger

En 2016, Algonquin a annoncé que son conseil d’administration avait ordonné à la direction de transférer la responsabilité d’un campus controversé en Arabie Saoudite, qui offrait des programmes de diplôme de deux ans uniquement aux hommes, aux autorités saoudiennes. Ce campus, ouvert en 2013, avait enregistré une perte de 1,6 million de dollars.

L’Impact des Activités Internationales

Dunlop a mentionné que la révision de la directive politique devrait avoir lieu début 2025, tout en reconnaissant que les activités internationales des collèges génèrent des revenus qui aident à soutenir leurs opérations en Ontario. « Il est essentiel que les collèges se concentrent sur leur mandat principal, qui est de fournir une éducation postsecondaire et une formation répondant aux besoins des Ontariens et soutenant le développement économique et social de leurs communautés locales », a-t-il déclaré.

Une Concurrence Accrue

Steele a exprimé des inquiétudes quant à la position du Canada sur la scène internationale, affirmant que le pays a chuté de la première à la cinquième place en termes d’attractivité pour les étudiants étrangers. « C’est un coup dur pour notre réputation. Le Canada perd de son élan, et je crains que nous ne soyons laissés pour compte », a-t-il ajouté.

Conclusion

La situation actuelle des collèges et universités en Ontario met en lumière les défis financiers auxquels ils font face, exacerbés par une dépendance croissante aux frais de scolarité des étudiants internationaux. Il est impératif que des mesures soient prises pour garantir un soutien adéquat à l’éducation afin de préserver la qualité et l’accessibilité des services éducatifs dans la province.

Ancien fonctionnaire reconnu coupable d’avoir attribué 230 000 $ de contrats à sa propre entreprise

Un ancien fonctionnaire a récemment avoué avoir accordé des contrats d’une valeur de 230 000 $ à sa propre société, soulevant des préoccupations majeures concernant l’éthique et la transparence dans la gestion des fonds publics. Cette situation met en lumière les risques de favoritisme et de conflits d’intérêts qui peuvent survenir dans le cadre des marchés publics.

Contexte et Implications

Les marchés publics sont censés être attribués de manière équitable et transparente, garantissant que les fonds des contribuables sont utilisés de manière responsable. Cependant, des cas comme celui-ci soulignent la nécessité d’une surveillance rigoureuse et de mécanismes de contrôle pour prévenir les abus. Selon une étude récente, près de 15 % des contrats publics sont attribués sans appel d’offres, ce qui augmente le risque de corruption.

Réactions et Conséquences

Les réactions à cette affaire ont été vives, tant au sein du gouvernement que du grand public. Des appels à une réforme des processus d’attribution des contrats se font entendre, avec des propositions visant à renforcer les règles de transparence et à imposer des sanctions plus sévères pour les violations. Les experts estiment que des mesures proactives pourraient réduire considérablement les cas de corruption dans le secteur public.

Vers une Meilleure Gestion des Contrats

Pour éviter de telles situations à l’avenir, il est crucial d’instaurer des pratiques de gestion des contrats plus rigoureuses. Cela inclut la mise en place de systèmes de vérification indépendants et l’encouragement d’une culture de responsabilité au sein des organismes publics. De plus, la formation des fonctionnaires sur l’éthique et la gestion des conflits d’intérêts pourrait jouer un rôle clé dans la prévention de comportements inappropriés.

Conclusion

L’affaire de l’ancien fonctionnaire met en exergue des lacunes dans le système actuel de gestion des contrats publics. Il est impératif que des mesures soient prises pour restaurer la confiance du public et garantir que les fonds publics soient utilisés de manière éthique et responsable. La transparence et la responsabilité doivent devenir des priorités pour tous les acteurs impliqués dans l’attribution des contrats.

Show Comments (0)
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *