Préparation des Combattants pour l’UFC 304 : Un Défi Matinal
À 3 heures du matin, heure locale, le tout nouveau Co-op Live à Manchester, en Angleterre, vibrera au rythme du début de la carte principale de l’UFC 304. Les lumières scintilleront, et le système audio de l’arène diffusera « Baba O’Riley », tandis que les écrans géants présenteront un montage d’images saisissantes de combats de l’UFC, capable de donner des frissons même aux plus sceptiques de ce sport intense.
Vers 6 heures du matin, le combat principal touchera à sa fin, et une foule de fans émergera à la lumière d’un nouveau jour. Ce type d’horaire est plutôt atypique pour un événement sportif professionnel. Pour Tom Aspinall, champion intérimaire des poids lourds de l’UFC, cela pourrait être qualifié de « terrible » pour les fans locaux.
L’Impact de l’Horaire sur les Combattants
Mais qu’en est-il des combattants ? Comment se préparent-ils mentalement et physiquement à se battre à une heure aussi matinale ?
Les combattants de la carte principale de l’UFC 304 offrent des perspectives variées sur cette question. Paddy Pimblett, combattant léger de l’UFC, a déclaré : « Je n’ai pas encore changé ma routine. Je pense que nous pourrions ajuster un peu notre emploi du temps, mais je trouve cela ridicule. Pourquoi venir au Royaume-Uni pour un événement, mais le programmer selon l’heure américaine ? »
Du point de vue de l’UFC, l’objectif est de maintenir le calendrier habituel des pay-per-view pour le public nord-américain. Les analyses financières montrent que la majorité des revenus proviennent des États-Unis et du Canada, ce qui pousse l’organisation à conserver son horaire habituel tout en espérant que les fans internationaux s’adapteront.
Pour les combattants américains, cela pourrait représenter un avantage. Si l’événement se déroule à l’heure habituelle, même sur le sol britannique, ils n’auront peut-être pas à faire trop d’ajustements. Belal Muhammad, qui affronte Leon Edwards pour le titre des poids welters, a déclaré : « Je vais essayer de rester sur le fuseau horaire américain. Je vais me préparer comme pour une semaine de combat normale et essayer de dormir pendant la journée. »
Les Défis du Voyage et du Sommeil
Cette idée a été reprise par King Green, un combattant américain qui affronte Pimblett sur la carte préliminaire. Pour lui, s’adapter à différents fuseaux horaires et gérer les effets du voyage fait partie intégrante du métier. « Je fais au mieux, peu importe le décalage horaire. Je suis ici pour me battre, et c’est tout ce qui compte. »
Cependant, le Dr. Jeffrey Durmer, neurologue spécialisé dans le sommeil et ses effets sur la performance athlétique, met en garde contre l’ignorance de ces enjeux. Ancien directeur de la performance de sommeil de l’équipe olympique américaine de haltérophilie, il souligne l’importance du sommeil dans la préparation des athlètes.
« Beaucoup de gens sous-estiment l’importance du sommeil », explique Durmer. Selon lui, la stratégie de Muhammad de rester sur l’heure américaine est judicieuse, surtout si le combat principal commence à une heure normale pour Las Vegas.
Préparation des Combattants Britanniques
Pour les combattants britanniques, la situation est différente. Ils sont déjà habitués à se battre à l’heure à laquelle l’événement débutera. Durmer recommande une préparation progressive sur plusieurs semaines, comme l’a fait l’équipe de haltérophilie américaine avant les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, en contrôlant l’exposition à la lumière et en ajustant les horaires de repas et de sommeil.
Leon Edwards, champion des poids welters de l’UFC, a suivi une approche similaire avec l’aide de son spécialiste du sommeil, le Dr. Ian Dunican. Edwards a ajusté son emploi du temps d’entraînement pour s’adapter à l’horaire inhabituel du combat matinal.
« Au début, je pensais devoir m’entraîner directement à 5 heures du matin, mais il m’a conseillé de faire des ajustements progressifs », a déclaré Edwards. Cela a nécessité la coopération de son équipe, car il est difficile de s’entraîner seul à des heures aussi matinales.
Conclusion : Un Enjeu Crucial pour les Combattants
Durmer recommande aux combattants basés en Angleterre de ne pas se présenter le jour du combat sans préparation. « Compter sur l’adrénaline pour se réveiller et performer est une très mauvaise idée », avertit-il.
Pimblett, quant à lui, reste ferme sur sa position : « Je ne vais pas me lever à quatre heures du matin pour m’entraîner. » Cependant, il reconnaît que l’horaire pourrait donner un avantage aux combattants américains. « Nous sommes désavantagés par rapport à ceux qui viennent d’Amérique. »
Avec un titre en jeu, une préparation adéquate pourrait faire toute la différence pour Edwards lors de ce combat matinal à Manchester.