Coinbase s’oppose fermement à la proposition de la Commission des contrats à terme sur les marchandises des États-Unis (CFTC) visant à interdire certains types de marchés de prévision. La société soutient que cette initiative est à la fois juridiquement contestable et économiquement nuisible.
Dans une lettre adressée à la CFTC, Paul Grewal, directeur juridique de Coinbase, a exprimé les préoccupations de l’échange concernant cette interdiction proposée. Il a affirmé que cette mesure dépasse l’autorité statutaire de la CFTC et compromet la valeur des marchés de prévision dans l’économie.
Critique de la Proposition de la CFTC par Coinbase
La résistance de Coinbase à l’interdiction proposée repose sur la tentative de la CFTC de redéfinir ce qui constitue un « jeu » dans le cadre des marchés de prévision.
La proposition vise à classer certains contrats d’événements, notamment ceux liés aux élections ou aux récompenses professionnelles, comme des jeux. Cela entraînerait leur soumission à une interdiction catégorique.
Selon Grewal, cette approche représente un écart significatif par rapport à la pratique traditionnelle de la CFTC, qui consiste à évaluer les contrats au cas par cas. Il est à noter que la Loi sur les échanges de marchandises (CEA) impose cette pratique, que la commission semble ignorer.
Paul Grewal soutient que ce changement néglige la structure historique et juridique sous laquelle les marchés de prévision ont fonctionné. Cela menace également l’innovation et la croissance des marchés réglementés.
De plus, la lettre souligne que Coinbase considère la proposition de la CFTC comme un abus de pouvoir. Elle précise que la CEA permet explicitement aux marchés de contrats désignés (DCM) de lister des contrats d’événements, tant qu’ils ne sont pas liés à des activités illégales ou contraires à l’intérêt public.
Pour Coinbase, la tentative de la CFTC d’interdire plusieurs marchés de prévision décourage un système qui équilibre la surveillance réglementaire avec l’innovation du marché.
Grewal remet également en question la base de la proposition de la CFTC, en particulier son analyse coûts-bénéfices. Il affirme que la commission n’a pas pris en compte les avantages économiques potentiels des marchés de prévision, qui incluent leur capacité à agréger des informations dispersées en prévisions précises, souvent plus fiables que les méthodes traditionnelles comme les sondages.
Les marchés d’événements représentent un domaine prometteur pour notre économie future, et c’est pourquoi nous répondons aujourd’hui à l’avis de la CFTC concernant la proposition de réglementation. Nous soutenons pleinement la mission de la CFTC de maintenir l’intégrité du marché des dérivés aux États-Unis et croyons qu’ils peuvent fournir une base solide…
— paulgrewal.eth (@iampaulgrewal) 9 août 2024
Grewal souligne également que les marchés de prévision fournissent des données prédictives précieuses qui peuvent améliorer l’allocation des ressources dans divers secteurs.
En outre, Coinbase critique l’accent mis par la CFTC sur l’allocation des ressources comme justification de l’interdiction. Grewal soutient que le désir de la commission d’économiser du temps et des ressources en évitant l’examen de contrats complexes ne devrait pas être la base d’un changement réglementaire aussi radical.
Il suggère plutôt que la CFTC collabore avec le Congrès pour obtenir les ressources nécessaires afin de mener des examens approfondis des produits, plutôt que d’imposer une interdiction générale qui pourrait freiner l’innovation.
Grewal évoque également les contributions potentielles des universitaires et de l’industrie au développement continu des marchés de prévision. Il affirme qu’une approche plus collaborative pourrait aboutir à un cadre réglementaire qui équilibre innovation et protections de l’intérêt public.
La CFTC pourrait élaborer une stratégie réglementaire plus favorable soutenant la croissance des marchés de prévision en s’engageant avec les parties prenantes de l’industrie, de la politique et du milieu académique. Une telle stratégie s’alignerait sur la loi, garantissant ainsi la satisfaction tant du public que de la commission.