Technologie

Google prévoit d’acquérir des crédits de capture de carbone auprès d’un fournisseur de capture directe de l’air pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre (GES), bien que cette initiative ne devrait pas débuter avant la prochaine décennie.

La multinationale de Mountain View a choisi cette approche avec son partenaire, Holocene, en raison des coûts. Bien que la technologie de la startup soit encore à ses débuts, Google est convaincu qu’elle pourra réduire le coût à 100 dollars par tonne de dioxyde de carbone (CO2) d’ici le début des années 2030.

À l’instar d’autres géants du cloud et de l’informatique, Google s’inquiète de l’empreinte carbone de ses activités et affirme que les technologies de capture sont essentielles pour atteindre l’objectif de zéro émission nette dans l’ensemble de ses opérations.

La capture directe de l’air (DAC) est prometteuse, selon Google, car elle utilise des processus chimiques ou physiques pour extraire le CO2 directement de l’atmosphère, avant de le stocker sous terre ou de le réutiliser dans des produits. Cependant, elle doit encore surmonter de nombreux défis pour atteindre une viabilité commerciale et une échelle suffisante, et les coûts doivent être considérablement réduits pour attirer des investissements d’autres entreprises et gouvernements dans des projets de DAC.

D’après The Chemical Engineer, il existe essentiellement deux méthodes de DAC : un processus basé sur un liquide et un autre sur un solide. La méthode liquide fait entrer l’air en contact avec une solution aqueuse pour capturer le CO2, qui est ensuite chauffé dans un circuit fermé pour le libérer. L’autre méthode utilise des sorbants solides pour absorber le CO2, puis le libère grâce à une combinaison de basse pression et de haute température.

Un défi majeur réside dans la quantité d’énergie nécessaire pour faire fonctionner les processus de DAC, selon le rapport de The Chemical Engineer. Le processus de Holocene combine des éléments des deux méthodes. L’entreprise affirme qu’elle fait passer l’air à travers une cascade artificielle où un acide aminé a été ajouté à l’eau, attirant ainsi le CO2. L’étape suivante consiste à concentrer le CO2 de l’eau sous forme solide, avant que ce solide ne soit chauffé pour être stocké.

L’eau est recyclée vers la première étape, ce que Holocene considère comme un élément clé pour rendre son processus plus économe en énergie. De la chaleur à basse température peut être utilisée pour libérer le carbone capturé, et le processus chimique utilise des équipements industriels largement disponibles, ce qui, selon Holocene, permettra une montée en échelle économique.

Google a exprimé sa volonté de soutenir financièrement Holocene dès le départ et s’est engagé à accepter des crédits de ses installations, dont la livraison est prévue pour le début des années 2030. Nous avons demandé le montant de ce soutien financier et mettrons à jour si nous obtenons une réponse.

Le géant de l’internet reconnaît que la quantité de CO2 que Holocene capturera est loin d’être suffisante à l’échelle planétaire, mais affirme que la fourniture de DAC à moindre coût à petite échelle est une première étape vers l’atteinte de millions, voire de milliards de tonnes par an.

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Comme d’autres entreprises hyperscalaires, Google a vu ses émissions de CO2 augmenter récemment en raison de l’énorme consommation d’énergie liée à l’entraînement de modèles d’IA à grande échelle. Dans son dernier rapport environnemental, Google a admis que ses émissions de gaz à effet de serre avaient augmenté de 48 % depuis 2019.

L’entreprise avait précédemment affirmé être neutre en carbone en achetant des compensations carbone pour égaler ses émissions, mais a abandonné cette approche car son approvisionnement en énergie renouvelable ne correspondait pas à la manière dont les émissions de portée 2 sont calculées selon le Protocole des gaz à effet de serre (GHG Protocol), ce qui, selon elle, a également contribué à l’augmentation signalée.

Ces méthodes de revendication de neutralité carbone ont été qualifiées de « greenwashing » par des groupes environnementaux. Greenpeace a critiqué l’année dernière les entreprises technologiques pour leur dépendance à des méthodes telles que les certificats d’énergie renouvelable (REC) pour prétendre réduire leur empreinte, les comparant à un simple chèque pour affirmer qu’elles ont réduit leurs émissions de portée 2.

D’autres critiques des compensations affirment qu’elles offrent aux émetteurs une « licence à polluer » et représentent « une distraction dangereuse » des efforts de décarbonisation.

Google n’est pas la seule entreprise hyperscale à s’engager dans la capture de carbone. En juillet, Microsoft a annoncé un accord avec Occidental Petroleum pour acheter 500 000 tonnes métriques de crédits de capture de dioxyde de carbone (CDR) sur six ans, un contrat évalué à plusieurs centaines de millions de dollars.

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