chajamp – stock.adobe.com
Réforme du système de planification au Royaume-Uni : Vers un soutien accru pour les centres de données
Le gouvernement britannique, sous l’égide du Parti travailliste, a lancé une consultation visant à réformer le système de planification, dans le but de faciliter le développement des centres de données à travers le pays.
Cette initiative est dirigée par le ministère du Logement, des Communautés et du Gouvernement local, qui sollicite des retours sur les modifications proposées au Cadre national de planification, afin d’augmenter l’offre de logements et de stimuler la croissance économique. La consultation se poursuivra jusqu’au 24 septembre 2024.
Comme l’a rapporté précédemment Computer Weekly, le gouvernement s’est engagé, dans son manifeste électoral, à simplifier le processus d’approbation pour les développeurs de centres de données, en raison des avantages économiques que ces infrastructures apportent.
Le document de consultation souligne la nécessité de « soutenir la croissance économique dans des secteurs clés, en accord avec la stratégie industrielle du gouvernement et les futurs plans de croissance locale, y compris les laboratoires, les gigafactories, les centres de données, les économies numériques, ainsi que le fret et la logistique, en raison de leur importance pour notre avenir économique. »
Depuis son arrivée au pouvoir le 5 juillet, le gouvernement travailliste a déjà pris des mesures pour soutenir des projets de centres de données qui avaient été précédemment rejetés, en plaçant deux d’entre eux – l’un dans le Buckinghamshire et l’autre dans l’Hertfordshire – sous révision.
Le document de consultation propose plusieurs modifications potentielles au système de planification qui pourraient bénéficier directement ou indirectement aux développeurs de centres de données, si elles sont adoptées.
Parmi ces suggestions, on trouve l’idée d’« identifier des terrains en ceinture grise » dans des zones de terres protégées, qui pourraient être « intégrés dans le système de planification pour répondre aux besoins de développement ».
Un des projets de centres de données actuellement en révision était prévu sur une parcelle de terre en ceinture verte, mais avait été rejeté car les centres de données n’étaient pas jugés comme une utilisation suffisamment spéciale pour justifier la dérogation aux espaces verts protégés du Royaume-Uni.
Une autre proposition qui pourrait indirectement favoriser les développeurs de centres de données est l’élargissement de la définition des « terrains en friche », c’est-à-dire des sites qui ont été précédemment développés et abandonnés, ainsi que le renforcement des attentes selon lesquelles les demandes d’approbation sur ces terrains seront acceptées.
En plus de ces modifications, le document de consultation cherche également des retours sur la révision des règles de planification régissant les Projets d’infrastructure d’importance nationale (NSIP) en ce qui concerne les centres de données, ainsi que les développements d’énergie éolienne et solaire, les laboratoires et les gigafactories.
Selon les chiffres présentés dans le document, les centres de données génèrent environ 4,6 milliards de livres sterling de revenus chaque année au Royaume-Uni, et devraient créer 41,5 milliards de livres sterling supplémentaires et 678 000 emplois dans le secteur technologique d’ici 2028. « L’infrastructure numérique, y compris les centres de données, stimule la croissance de l’économie en connectant les entreprises et les services publics, leur permettant ainsi d’être plus efficaces et productifs », précise le document de consultation.
Cette proposition inclurait les centres de données, les gigafactories et les laboratoires dans la liste des entités pouvant être soumises au régime de consentement NSIP, ce qui signifierait que les autorités locales ne seraient plus responsables de la décision concernant les demandes de planification liées aux centres de données.
Ce changement de protocole impliquerait que les développeurs de centres de données soumettent leurs projets à l’Inspection de la planification, qui les transmettrait ensuite au secrétaire d’État pour décision.
Les propositions ont été accueillies avec prudence par les acteurs du marché des centres de données, qui ont exprimé que bien que l’accélération de la construction de nouvelles fermes de serveurs soit souhaitable, cela ne devrait pas se faire au détriment de l’environnement.