Technologie
L’Avenir Incertain des Publications en Ligne
Alors que le gouvernement américain examine ses options suite à un jugement historique qualifiant Google de « monopoliste », l’avenir des publications en ligne semble de plus en plus sombre. Selon des informations de Bloomberg, les éditeurs se retrouvent face à un dilemme : permettre à Google d’utiliser leur contenu pour générer des réponses de recherche alimentées par l’IA, ou risquer de perdre leur visibilité sur le moteur de recherche de l’entreprise.
Le Problème Fondamental
Le cœur du problème réside dans Googlebot, le robot d’exploration qui parcourt et indexe le web en temps réel pour fournir les résultats de recherche. Si les éditeurs choisissent de bloquer Google de l’utilisation de leur contenu pour ces réponses générées par l’IA, ils perdent également le droit d’inclure leurs pages web dans les résultats de recherche standards.
Une Situation Difficile pour les Éditeurs
Cette situation délicate a conduit les publications, ainsi que des moteurs de recherche concurrents et des startups d’IA, à espérer une intervention du ministère de la Justice. D’après un rapport du New York Times, le DOJ envisage de demander à un juge fédéral de démanteler certaines parties de l’entreprise, comme Chrome ou Android. D’autres options incluent l’obligation pour Google de partager des données de recherche avec ses concurrents ou de renoncer à ses accords de moteur de recherche par défaut, comme celui de 18 milliards de dollars signé avec Apple.
Les Conséquences de l’Utilisation de Googlebot
Google utilise un robot d’exploration distinct pour son chatbot Gemini (anciennement Bard). Cependant, son robot principal couvre à la fois les aperçus d’IA et les recherches standards, laissant peu de marge de manœuvre aux éditeurs web. En permettant à Google d’extraire leur contenu pour des réponses d’aperçu d’IA, les lecteurs pourraient considérer cela comme une fin en soi, sans visiter le site de l’éditeur, ce qui entraîne une perte de revenus potentiels. En revanche, si les éditeurs bloquent Googlebot, ils perdent en visibilité, ce qui pourrait signifier une baisse significative de leurs revenus à court terme et une perte de position concurrentielle à long terme.
Les Déclarations des Leaders de l’Industrie
Kyle Wiens, PDG d’iFixit, a déclaré à Bloomberg : « Je peux bloquer ClaudeBot [le robot d’Anthropic pour son chatbot Claude] sans nuire à notre entreprise. Mais si je bloque Googlebot, nous perdons du trafic et des clients. »
Un Avantage Inégal pour Google
Un autre problème lié à cette combinaison est l’avantage considérable que Google détient sur les petites startups d’IA. L’entreprise bénéficie d’une multitude de données d’entraînement gratuites provenant d’éditeurs désireux de rester visibles dans les résultats de recherche. En revanche, les entreprises d’IA doivent payer pour accéder à ces données, et même dans ce cas, cela ne représente pas la même quantité que ce que Google obtient essentiellement gratuitement.
La Stratégie de Google
Il n’est donc pas surprenant d’apprendre, selon Bloomberg, que Google rejette les éditeurs qui tentent de négocier des accords de contenu. Pourquoi dépenser de l’argent pour des accords de contenu alors qu’ils obtiennent toutes les données d’entraînement dont ils ont besoin en échange des résultats de recherche que la plupart des éditeurs nécessitent pour survivre ?
Alex Rosenberg, PDG de la startup d’IA Tako Inc., a déclaré à Bloomberg : « Maintenant, vous avez un tas d’entreprises technologiques qui paient pour du contenu, car elles en ont besoin pour pouvoir rivaliser sérieusement, tandis que Google n’a pas vraiment besoin de le faire. »
La Situation Actuelle et l’Avenir
La situation se résume à un rapport de force, que Google exerce sur des éditeurs désespérés. En plus des difficultés financières déjà présentes dans l’industrie (les revenus publicitaires en ligne ont chuté de manière drastique au cours des huit dernières années), AdWeek a rapporté en mars que les réponses de recherche générées par l’IA de Google pourraient entraîner une baisse de 20 à 60 % du trafic de recherche organique.
Le ministère de la Justice doit maintenant déterminer la direction que prendra Google, et par extension, l’ensemble du web. L’article complet de Bloomberg mérite d’être consulté pour une analyse approfondie.