Technologie

Volocopter ne lancera finalement pas son service de taxi aérien lors des Jeux Olympiques de Paris, en raison d’un retard dans la certification du moteur de ses aéronefs, selon des informations d’AFP.

Ce contretemps représente un coup dur pour la startup allemande, qui a intensément plaidé ces derniers mois pour que ses véhicules à décollage et atterrissage verticaux électriques (eVTOL) soient prêts à temps pour cet événement majeur.

En juillet, les autorités françaises avaient donné leur feu vert au modèle biplace à 18 rotors de Volocopter. Ces mini-hélicoptères devaient transporter des passagers, y compris le président français Emmanuel Macron, vers un « vertiport » construit sur une barge sur la Seine.

Cependant, la certification des moteurs de ces taxis aériens a pris du retard de quelques semaines, perturbant ainsi les projets. Dirk Hoke, le PDG de Volocopter, a déclaré à l’AFP que ce retard était dû à « un fournisseur américain qui n’a pas été en mesure de tenir ses promesses. »

Malgré cela, Volocopter prévoit de réaliser des vols d’essai sans passagers dans un aérodrome situé à Saint Cyr l’École, à l’ouest de Paris, aujourd’hui et dimanche.

Volocopter, qui a levé plus de 750 millions de dollars de financement, espérait que l’exploitation de vols lors des Jeux Olympiques de Paris attirerait l’attention mondiale sur sa technologie.

Les startups de taxis aériens et leurs investisseurs croient que ces aéronefs électriques pourraient offrir une alternative à faible émission de carbone aux voitures, contribuant ainsi à réduire la congestion urbaine. Certaines entreprises, comme Volocopter, envisagent même de les utiliser comme véhicules de secours ou médicaux.

Cependant, les taxis aériens n’ont pas encore répondu aux attentes, ni aux investissements massifs de capital-risque. Des entreprises comme Volocopter, Vertical Aerospace au Royaume-Uni et Lilium ont toutes rencontré des retards dans la mise sur le marché de leurs eVTOL. Cela est en partie dû à la complexité, à la durée et au coût élevé de la conception, de la construction et de la certification d’un tout nouveau type d’aéronef.

De plus, les versions actuelles de ces aéronefs ne peuvent transporter qu’un nombre limité de passagers, ce qui suscite des critiques sur le fait qu’ils représentent une solution de transport destinée à une élite. La mairie de Paris a qualifié les projets de Volocopter pour les Jeux Olympiques d' »absurdes » et d' »erreur écologique ». Un conseiller municipal a décrit le projet comme « un gadget inutile et hyper-polluant pour quelques ultra-privilégiés pressés. »

Néanmoins, Volocopter reste déterminé à faire décoller ses eVTOL. Après les Jeux Olympiques, la société prévoit de réaliser deux années de vols d’essai dans la région parisienne. Hoke a qualifié cette période de « phase d’apprentissage » visant à gagner la confiance du public.

Selon l’AFP, Volocopter aura besoin de 25 à 30 millions d’euros pour ces deux années de vols de démonstration autour de Paris, et entre 200 et 300 millions d’euros pour entrer sur le marché.

En mai, le Financial Times a rapporté que Volocopter était en « négociations urgentes » pour obtenir un financement supplémentaire afin de soutenir ses projets de croissance. La startup était en pourparlers avec des investisseurs européens existants et nouveaux pour soutenir la « stabilisation de l’entreprise », a déclaré Hoke au journal.

Volocopter est actuellement en train de développer un nouvel aéronef de quatre places qui pourrait être prêt d’ici fin 2026 ou début 2027. Cependant, si l’on se fie aux antécédents des startups d’eVTOL, il convient de prendre ce calendrier avec prudence.

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