Les coûts informatiques représentent le principal défi pour les dirigeants technologiques des entreprises de taille moyenne en Australie, selon une enquête réalisée par le fournisseur de logiciels de gestion informatique ManageEngine. Ce défi devrait s’intensifier à mesure que ces entreprises adoptent davantage d’applications et augmentent leurs investissements dans l’intelligence artificielle.
Une étude sur l’intensité numérique en Australie, menée par le cabinet de recherche Ecosystm pour ManageEngine, a révélé que de nombreuses entreprises de taille moyenne, comptant entre 200 et 1 500 employés, en sont encore aux premières étapes de leur transformation en entreprises entièrement numériques.
Cependant, ces entreprises ressentent déjà l’« intensité numérique » liée à la gestion de plusieurs environnements cloud et à un nombre croissant d’applications. Cette complexité nécessite une interopérabilité accrue et risque d’exercer une pression supplémentaire sur les coûts à mesure que de nouveaux investissements dans l’IA et les données seront réalisés dans les années à venir.
Voici les principales conclusions de l’enquête menée auprès de 101 dirigeants informatiques d’PME à travers l’Australie.
Réduction des coûts : la priorité des PME australiennes
Plus de la moitié des dirigeants informatiques (52 %) ont déclaré que la réduction des coûts est une priorité majeure pour les 12 prochains mois.
Face à la hausse des coûts et à l’augmentation des taux d’intérêt sur le marché australien, les dirigeants des PME cherchent à atteindre une « croissance sans coûts supplémentaires », selon le rapport, en cherchant à améliorer la productivité par l’optimisation technologique plutôt que par des dépenses accrues.
Améliorer l’expérience et la satisfaction client est également une priorité pour 49 % des répondants.
Modernisation des PME : un accent sur l’infrastructure et le cloud
Une part significative (54 %) des dirigeants informatiques des PME a indiqué que l’infrastructure est au cœur de leurs activités de modernisation technologique, lorsqu’on leur a demandé de nommer leurs trois principales priorités.
La modernisation de l’infrastructure est suivie par :
- Stratégie et architecture cloud (48 %).
- Sécurité informatique (43 %).
- Gestion des opérations informatiques et des services (39 %).
- Continuité des activités et récupération après sinistre (36 %).
La modernisation de l’infrastructure est passée d’une simple « mise à niveau opérationnelle » à une « nécessité stratégique » pour répondre aux attentes des consommateurs et accélérer la transformation numérique, selon le rapport. De plus, les efforts de modernisation visent à générer de la valeur commerciale, en particulier pour les applications informatiques qui constituent l’interface principale pour les clients et les employés.
Augmentation des dépenses en IA parmi les PME dans les deux prochaines années
Les dépenses en intelligence artificielle devraient passer de moins de 0,25 % des dépenses informatiques à 2,5 % au cours des deux prochaines années.
Les PME devraient investir dans des capacités de gestion et de traitement des données, le rapport suggérant que l’IA entraîne progressivement une complexité technologique accrue et des exigences en matière de données.
« À mesure que les applications d’IA évoluent, elles génèrent des données supplémentaires par le biais d’interactions et de résultats, augmentant ainsi les besoins en données », indique l’analyse du rapport ManageEngine.
« Cette augmentation des données nécessite des outils d’analyse avancés, une gestion des journaux améliorée et des solutions de stockage plus fiables, ce qui complique la gestion de l’infrastructure. »
Gestion de plusieurs environnements cloud par les PME australiennes
Plus de la moitié (51 %) des PME gèrent entre trois et cinq environnements cloud, et 14 % en gèrent jusqu’à dix.
« Il y a cinq ans, les solutions cloud étaient principalement utilisées par les PME pour le stockage de données et des applications non essentielles », précise le rapport. « Aujourd’hui, elles sont au cœur des stratégies de transformation numérique, soutenant les plateformes d’IA, l’analyse de grandes données et l’intégration de l’IoT. »
Le rapport a révélé que :
- 34 % des PME géraient un à deux environnements cloud.
- En moyenne, quatre environnements cloud sont utilisés par toutes les PME.
- L’utilisation du cloud public par les PME pourrait passer de 46 % des charges de travail à 58 % dans les deux prochaines années.
Les PME s’attendent à utiliser un plus grand nombre d’applications technologiques
Les PME devront déployer et connecter davantage d’applications informatiques au cours des deux prochaines années.
- 40 % s’attendent à introduire entre 1 et 5 nouvelles applications.
- 31 % prévoient entre 5 et 10 nouvelles applications.
- Seulement 8 % ne prévoient pas d’introduire de nouvelles applications.
L’interopérabilité sera un défi majeur, selon le rapport, car les « applications des PME doivent être profondément intégrées les unes aux autres pour créer des processus numériques fluides – et non fonctionner en silos ».
Complexité technologique entravant l’agilité et l’innovation des entreprises
Une majorité d’entreprises (54 %) a cité l’augmentation des coûts comme un grand défi, résultant de la complexité technologique croissante. D’autres ont mentionné l’expansion des vulnérabilités de sécurité (47 %), la mauvaise évolutivité (38 %) et les difficultés de dépannage et de maintenance (37 %).
« L’augmentation de l’intensité numérique au sein des organisations pose des défis pour les dirigeants technologiques des PME », indique le rapport. « L’architecture technologique en expansion, avec une prolifération d’applications et une utilisation diversifiée du cloud, accroît la demande de support informatique. »
« La complexité entraîne des coûts plus élevés, des risques de sécurité accrus et des défis d’évolutivité, entravant l’agilité et l’innovation. Le dépannage devient plus difficile, entraînant des temps d’arrêt prolongés et des préoccupations de conformité. La complexité peut également nuire à la productivité des employés et compromettre l’expérience client. »
La plupart des PME sont encore aux premières étapes de la transformation numérique
Malgré un accent sur l’infrastructure et le cloud, ainsi qu’une augmentation des investissements en IA, une grande proportion (60 %) des PME australiennes affirment qu’elles en sont encore aux débuts de leur parcours de transformation numérique.
- 20 % se décrivent comme des entreprises « traditionnelles » lorsqu’on leur demande d’évaluer leur maturité numérique ; traditionnel étant défini comme ayant seulement une présence en ligne rudimentaire, opérant principalement par des canaux physiques et en personne.
- Quarante pour cent des entreprises se classent comme « émergentes », définies comme ayant une présence sur le web, utilisant les réseaux sociaux pour le marketing et des outils numériques pour les processus internes.
Seulement 4 % se disent « numériques d’abord ». Un autre 5 % se qualifient de « transformateurs », utilisant des technologies telles que l’IA et l’IoT, ayant un écosystème de partenaires numériques et une stratégie numérique prioritaire.
Les PME encouragées à adopter le numérique tout en réduisant l’intensité numérique
Le rapport de ManageEngine a révélé qu’à mesure que le marché devient plus compétitif, les PME en Australie sont contraintes d’innover, en tirant parti des insights alimentés par l’IA et en adoptant des outils numériques.
Cependant, l’augmentation de l’intensité numérique entraîne des défis pour les dirigeants technologiques des PME.
« L’architecture technologique en expansion, avec une prolifération d’applications et une utilisation diversifiée du cloud, accroît la demande de support informatique », indique le rapport. « Cette complexité entraîne des coûts plus élevés, des risques de sécurité accrus et des défis d’évolutivité, entravant l’agilité et l’innovation. Le dépannage devient plus difficile, entraînant des temps d’arrêt prolongés et des préoccupations de conformité. La complexité technologique peut également nuire à la productivité des employés et compromettre l’expérience client. »
Les systèmes d’observabilité informatique pourraient aider les entreprises à obtenir une meilleure visibilité et à lutter contre l’intensité numérique, selon Ecosystm.
« En rassemblant des journaux, des métriques, des traces et des événements avec des analyses avancées, les équipes techniques peuvent identifier proactivement les causes profondes, repérer les anomalies avant qu’elles ne perturbent le service et maintenir la résilience des systèmes », a déclaré Tim Sheedy, vice-président de la recherche chez Ecosystm. « En fin de compte, l’observabilité informatique permet aux organisations de fournir des expériences numériques cohérentes pour les clients, tout en permettant aux équipes d’explorer de nouvelles technologies en toute confiance. »