Technologie : Une Réaction Contre la Fixation Automatique des Loyers

Un enjeu crucial : Les propriétaires d’immeubles commerciaux ne peuvent plus exploiter les locataires naïfs de la région de la Baie grâce à des logiciels de fixation automatique des loyers. La « collusion locative » a fait grimper les prix des loyers dans cette région côtière déjà onéreuse des États-Unis. En réponse, les autorités de San Francisco ont interdit cette pratique jugée douteuse et souvent illégale.

Une nouvelle réglementation : Récemment, le Conseil des superviseurs de San Francisco a adopté une ordonnance visant à mettre fin aux pratiques de « fixation automatique des loyers » gérées par de grandes entreprises de propriétaires. Cette proposition, soutenue par le superviseur Aaron Peskin, candidat à la mairie en 2024, a été approuvée à l’unanimité. Peskin espère remplacer le maire actuel, London Breed, lors des élections de novembre 2024.

Interdiction des dispositifs algorithmiques : La nouvelle règle interdit la vente et l’utilisation de « dispositifs algorithmiques » destinés à établir de manière autonome les prix des loyers ou à gérer les niveaux d’occupation des logements à San Francisco. Le Conseil des superviseurs cible des développeurs de logiciels tels que RealPage et Yardi, qui collectaient des données locatives auprès des propriétaires pour suggérer de nouvelles recommandations tarifaires.

Manipulation des données : Les responsables du bureau de Peskin ont déclaré que ces entreprises de logiciels combinaient des ensembles de données sur les loyers, inaccessibles au public, pour élaborer des stratégies de prix et d’occupation visant à maximiser les profits. Peskin a qualifié cette activité de « manipulation automatisée des prix », avec de grandes organisations de propriétaires collaborant pour exploiter les locataires.

Impact sur le marché locatif : Peskin a souligné que RealPage avait aggravé la crise du logement à San Francisco et permis aux propriétaires d’immeubles de maintenir intentionnellement des unités vacantes. Selon l’avocat Lee Hepner, membre du American Economic Liberties Project, le modèle commercial de ces entreprises est fondamentalement illégal.

Une concurrence déloyale : « Ce qu’ils font, c’est que leur modèle commercial entier est illégal, » a déclaré Hepner à CBS News. « Ils manipulent le marché pour fixer les prix, augmenter les loyers et éliminer une concurrence saine dans des marchés qui devraient réagir à cette pression concurrentielle et faire baisser les loyers. »

Vers un marché plus équitable : Hepner soutient que le logiciel de RealPage offre un moyen pratique de manipuler le marché locatif, nuisant à la concurrence. Dans un marché locatif sain, la pression concurrentielle devrait faire baisser les loyers, et non l’inverse. Le Conseil des superviseurs vise à réduire les taux de location tout en augmentant le nombre d’unités disponibles sur le marché.

Des poursuites en cours : RealPage fait face à plusieurs poursuites l’accusant de promouvoir des cartels de propriétaires au détriment des locataires. La société nie toute faute, affirmant que son logiciel contribue à un écosystème locatif plus sain et efficace, et que les rapports médiatiques ou les poursuites sont faux et trompeurs. Maintenant que la ville a interdit les logiciels de fixation des prix, les avocats de la ville et les locataires concernés disposent d’une base légale solide pour engager de futures poursuites contre les développeurs d’applications.

Show Comments (0)
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *