Une Innovation Écologique pour Réduire la Pollution des Pneus à Londres
Une startup britannique met en place des machines électrostatiques pour collecter la poussière de pneus sur une flotte de fourgonnettes de livraison électriques à Londres, dans le but de s’attaquer à la deuxième plus grande source de pollution microplastique au monde.
Les Dangers de la Pollution des Pneus
Lorsque les véhicules circulent, le frottement entre les pneus et la chaussée provoque la libération de minuscules particules de caoutchouc qui se dispersent dans l’air, l’eau et même dans notre organisme. Les pneus contiennent plusieurs substances toxiques, dont l’exposition a été associée à des maladies graves telles que le cancer et des problèmes respiratoires, ainsi qu’à la disparition massive de certaines espèces de saumons dans les rivières.
Une Prise de Conscience Nécessaire
« Nous sommes tous conscients des émissions des gaz d’échappement des voitures, mais l’ampleur du problème de la pollution par les pneus est largement ignorée », a déclaré Hanson Cheng, co-fondateur et PDG de The Tyre Collective.
Origine de The Tyre Collective
Cheng a co-fondé The Tyre Collective en 2020 avec Siobhan Anderson et Hugo Richardson, après avoir développé l’idée lors d’un projet de recherche à l’Imperial College de Londres. « Au cours de nos recherches, nous avons constaté qu’il n’y avait presque rien en cours pour lutter contre la pollution des pneus. C’était un problème invisible dont personne ne parlait », a-t-il ajouté.
Une Technologie Innovante
The Tyre Collective a conçu un dispositif révolutionnaire capable de capturer la poussière de pneus à sa source. De la taille d’un grille-pain, cette machine est fixée sous le véhicule, juste derrière la roue. Lorsque le véhicule roule, la poussière de pneus passe à travers l’appareil, où elle est collectée par une série de plaques métalliques.
Fonctionnement du Dispositif
« Nous avons découvert que les particules de pneus deviennent électrostatiquement chargées en raison du frottement avec la route », a expliqué Cheng. « Nous avons donc appliqué une charge négative sur les plaques métalliques pour attirer naturellement les particules. Cela a fonctionné. »
Impact Environnemental
La technologie, en attente de brevet, peut attirer jusqu’à 60 % des particules de pneus d’un véhicule. Une fois collectées, ces particules peuvent être recyclées pour fabriquer divers produits, tels que des semelles de chaussures, des tapis en caoutchouc, des encres et des colorants. Bien que la machine doive être nettoyée au moins une fois par semaine, l’entreprise travaille sur des solutions pour faciliter le stockage des particules.
Réglementations et Opportunités de Marché
En mars, l’Union européenne a adopté le premier cadre juridique mondial visant à réduire la pollution par les pneus, incitant ainsi les fabricants de pneus et les constructeurs automobiles à agir. Cette initiative a également constitué un signal fort pour The Tyre Collective.
Essai de la Technologie avec HIVED
Encouragée par des réglementations de plus en plus strictes, l’entreprise s’apprête à tester sa technologie sur une flotte de fourgonnettes de livraison électriques appartenant à la startup londonienne HIVED. Cet essai de deux mois permettra à The Tyre Collective d’affiner son appareil avant de le commercialiser, soutenue par des subventions gouvernementales de 2 millions de dollars.
Une Vision pour l’Avenir
Pour des entreprises comme HIVED, cette technologie représente une occasion de rendre leurs flottes plus écologiques au-delà des émissions de gaz d’échappement. « Pour nous, les livraisons entièrement électriques ne sont qu’un point de départ, pas une fin en soi », a déclaré Murvah Iqbal, co-fondateur de HIVED. « Nous visons une mobilité zéro émission. »
Un Pas Vers une Solution Durable
Bien que la machine de The Tyre Collective ne soit pas une solution miracle, il est essentiel de réduire notre dépendance à la voiture, d’encourager la marche et d’investir dans des modes de transport plus propres en parallèle des innovations technologiques.
Cependant, Cheng est convaincu que cet appareil pourrait devenir un équipement standard sur tous les véhicules, à l’instar des catalyseurs, qui transforment les gaz d’échappement toxiques en polluants moins nocifs, désormais obligatoires sur toutes les voitures à essence. « Ce n’est pas parfait, mais c’est un bon début », a-t-il conclu.