Dans le quartier de Lewisham, une zone riche en diversité culturelle au cœur de Londres, un jeune talent nommé A.I.M. a vu le jour. En tant que benjamin d’une fratrie de quatre, ce poète de South London a été fortement influencé par ses frères aînés, dont les goûts musicaux ont façonné son parcours artistique. Il cite l’album emblématique de Dizzee Rascal, ‘Boy in Da Corner’ comme le moment décisif qui a intensifié sa passion pour la musique. A.I.M a commencé à fréquenter les terrains de jeux avec ses camarades du collectif musical NAVY, PREM et Novelist, mettant ainsi à l’épreuve ses talents lyriques. Ces amitiés, fondées sur une passion commune pour la musique, l’ont conduit à abandonner ses études de droit pour se consacrer à son rêve d’artiste. Après avoir mis de côté son ambition pendant plusieurs années, A.I.M démontre à travers son œuvre une approche studieuse. Il n’hésite pas à explorer divers genres, mettant en avant sa polyvalence et la richesse de ses paroles, tout en s’inspirant de son héritage ouest-africain et des sonorités qui composent la culture noire britannique.

Fidèle à son authenticité, le dernier mixtape d’A.I.M, ‘Composure Lost, Composure Found’ témoigne non seulement de son évolution personnelle, mais aussi de sa maîtrise musicale. À travers des paroles habiles, ce projet de 12 titres évoque les expériences de ses vingt ans, créant un lien de résonance que beaucoup pourront reconnaître. En fusionnant les sons du grime, de l’afrobeats et de la scène rap underground britannique, et en collaborant avec des artistes tels que Novelist, PREM et Benji Smalls, A.I.M s’efforce de se faire un nom dans l’industrie musicale.

CLASH a eu l’opportunité de discuter avec A.I.M avant la sortie de son nouveau mixtape. Découvrez ci-dessous ses réflexions sur la musique et le collectif NAVY…

Revenons au début. Comment as-tu découvert la musique ?

Ma passion pour la musique a été éveillée par mes frères aînés. Étant le plus jeune, j’ai grandi entouré de leur influence. Mon père possédait une incroyable collection de disques, ce qui m’a permis d’écouter des artistes comme The Fugees et Fela Kuti. Cependant, ma première expérience marquante a été lorsque j’ai entendu ‘Boy in Da Corner’ de Dizzee Rascal. C’était l’album de mon frère, et c’est à ce moment-là que tout a commencé pour moi !

Quand as-tu commencé à écrire tes propres textes ?

Tout a commencé à la maison. Deux de mes frères sont passionnés de musique, et les voir écrire des paroles m’a beaucoup inspiré. J’ai emmené cette passion dans la cour de récréation, où j’ai encouragé mes amis à écrire des morceaux, formant ainsi un groupe à l’école primaire. Pendant l’été, les clubs de jeunes de notre quartier organisaient des ateliers, et nous nous retrouvions à rapper ensemble pour le plaisir. Au lycée, j’ai développé un intérêt marqué pour la littérature anglaise, ce qui m’a aidé à affiner ma créativité en y apportant ma propre interprétation.

As-tu des influences musicales qui ont façonné ton style au fil des ans ?

Absolument ! Chaque genre de musique que j’écoute a une influence sur moi d’une manière ou d’une autre. Mes influences majeures proviennent principalement de l’afrobeats, du grime et du reggae.

Tu fais partie du collectif musical NAVY. Pour ceux qui ne connaissent pas, que représente ce groupe et comment a-t-il vu le jour ?

Le collectif NAVY est composé de frères originaires du même quartier de Lewisham. Nous créons simplement de la musique incroyable ! C’est ce qui nous a réunis. PREM, Novelist et moi avons fréquenté la même école, et plusieurs autres membres viennent du même coin. Nous avons tous eu des interactions d’une manière ou d’une autre. C’est PREM qui a rassemblé tout le monde, et nous sommes unis par notre passion pour la musique !

Parlons de ton mixtape, ‘Composure Lost, Composure Found’. Qu’est-ce qui t’a inspiré à choisir ce titre ?

Le titre reflète les expériences que j’ai vécues. Je suis naturellement une personne calme et posée, mais j’ai traversé des situations difficiles, notamment des problèmes financiers. Dans le premier morceau, je parle de ma carte de crédit qui est à son maximum, ou du fait qu’à 26 ans, je me retrouve sur un lit superposé à écrire sur ma réalité. J’ai perdu mon calme ! Mais en surmontant ces épreuves, j’ai retrouvé ma sérénité. En écoutant le projet, surtout vers la fin, on peut voir que je retrouve ma concentration.

Dans le premier morceau ‘Life’s Perspective at 26’, tu évoques tes études de droit. Qu’est-ce qui t’a poussé à te tourner vers la musique ?

Depuis mon enfance, j’ai toujours voulu faire de la musique. Quand les enseignants me demandaient ce que je voulais devenir, je répondais toujours musicien. Au collège, j’ai été dans une période d’incertitude et j’ai dû me demander si c’était toujours ce que je voulais. Après avoir terminé mes études, ma famille m’a encouragé à étudier le droit tout en continuant à explorer la musique, notamment à travers le droit du divertissement. J’ai aimé étudier, mais lors de mon stage, j’ai réalisé que sans passion, je ne pourrais pas exceller. Passer sept ans à faire un LPC sans passion serait une perte de temps. C’est à ce moment-là que j’ai compris !

Avais-tu des idées ou des concepts que tu voulais transmettre avec ce mixtape ? Les messages semblent très intentionnels, surtout dans le premier morceau.

Je pense que la musique doit avoir un sens. Si je ne transmets rien de significatif, quel est l’intérêt ? Je voulais m’assurer que mes paroles aient du poids. Je ne voulais pas que ce soit un projet vide de sens. Que vais-je laisser derrière moi quand mon heure viendra ? Je préfère rester authentique et partager mes expériences…

Tu restes accessible, et l’authenticité dans la musique d’aujourd’hui est parfois difficile à trouver ! Ce mixtape explore plusieurs genres, et on a l’impression que tu as capturé différentes facettes de la culture noire britannique. D’où tires-tu ton inspiration musicale ?

Oui, tout à fait ! Cela vient de mon expérience en tant qu’Africain noir britannique à Londres, plus précisément dans mon quartier. Dans ma rue, il y a une multitude de nationalités. On y trouve des familles somaliennes, anglaises, jamaïcaines et nigérianes – c’est comme une petite ONU ! Il y a tant de cultures différentes. Ce ne serait pas une représentation fidèle de moi-même si je ne m’inspirais que d’un seul son, car je puise de l’inspiration chaque jour.

Quelles parties du processus as-tu trouvées les plus difficiles ?

Le plus grand défi a été l’aspect financier. J’ai enregistré tout le matériel, mais lorsque le moment est venu de mixer et de masteriser, j’ai perdu mon emploi qui finançait mes projets. Cela a compliqué les choses, et il a été difficile de rassembler les fonds. En revanche, les paroles et la musique sont venues naturellement, car je parlais de ce que je vivais, ce qui a été facile !

En quoi ce projet se distingue-t-il de tes précédents ?

Ce projet est plus cohérent ; il a une signification plus profonde et montre ma progression. Une évolution dans tous les aspects – musicalement, lyriquement et personnellement.

En dehors de la musique, qu’aimes-tu faire pour te détendre ? Qu’est-ce qui te garde ancré ?

J’aime voyager et je suis un peu accro à l’adrénaline, donc des activités comme le parachutisme me plaisent. Le prochain sur ma liste est le saut à l’élastique…

Oh non… je ne pourrais pas imaginer quelque chose de pire ! [rires]

[rires] J’aime vivre de nouvelles expériences et voyager, c’est tout !

Qu’est-ce que nous pouvons attendre de toi cette année ?

Je donnerai un concert en tête d’affiche le 24 août, et à part cela, attendez-vous à plus de visuels ! Je travaille actuellement sur un projet avec le collectif NAVY et sur mon album, mais je n’ai pas encore de date à annoncer.

Show Comments (0)
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *