La récente chute des bénéfices de Tesla pour le quatrième trimestre consécutif soulève des interrogations sur sa capacité à s’imposer dans le marché concurrentiel des véhicules électriques. Le 23 juillet, Tesla a annoncé une baisse de près de 45 % de son bénéfice net pour le deuxième trimestre, tombant à 1,5 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de dollars enregistrés au cours de la même période l’année précédente. Bien qu’une légère augmentation de 2 % des revenus ait été constatée, atteignant 25,5 milliards de dollars pour le trimestre se terminant en juin, la rentabilité de l’entreprise demeure préoccupante, mettant en lumière les difficultés de Tesla à maintenir ses bénéfices à flot.
Le géant des véhicules électriques fait face à une demande en baisse sur des marchés clés, la Chine étant un champ de bataille majeur. Des concurrents locaux comme BYD intensifient la compétition en réduisant leurs prix, ce qui exerce une pression sur les ventes de Tesla. La Gigafactory de Shanghai, autrefois pilier de la stratégie d’exportation de Tesla, a enregistré une baisse de 16,8 % des livraisons par rapport à l’année précédente, illustrant un contraste frappant avec ses performances antérieures.
Pour aggraver la situation, les récentes augmentations de tarifs imposées par les États-Unis et l’Union européenne sur les véhicules électriques fabriqués en Chine menacent le statut de l’usine de Shanghai en tant que centre d’exportation à faible coût pour Tesla. Les conséquences pourraient être significatives, risquant de perturber la chaîne d’approvisionnement mondiale de l’entreprise.
Les défis auxquels Tesla est confronté ne se limitent pas aux tarifs et à la demande. Les fabricants de véhicules électriques chinois tels que Nio et Li Auto comblent rapidement l’écart. La sous-marque Onvo de Nio a récemment lancé le SUV L60, proposé à un prix 12 % inférieur à celui du Model Y de Tesla, remettant directement en question la part de marché de Tesla. Les livraisons du L60 devraient commencer en septembre. Parallèlement, Li Auto progresse dans la technologie de conduite autonome, visant à rivaliser avec le système de conduite entièrement autonome (FSD) de Tesla.
La Chine demeure un acteur majeur sur le marché des véhicules électriques, représentant 60 % des ventes mondiales de véhicules électriques l’année dernière, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les chiffres de production et de ventes de véhicules à énergie nouvelle (NEV) pour juin 2024 soulignent cette domination, avec des augmentations respectives de 28,1 % et 30,1 % par rapport à l’année précédente, selon les données de l’Association chinoise des fabricants d’automobiles (CAAM). Pour le premier semestre de 2024, la production et les ventes de NEV ont augmenté de 30,1 % et 32 %, respectivement, par rapport à l’année précédente, signalant une activité de marché robuste malgré les défis rencontrés par Tesla.
Les actions de Tesla ont connu des fluctuations importantes cette année. Une chute de 40 % depuis janvier, due à la baisse des bénéfices des trimestres précédents, a laissé les investisseurs inquiets. Cependant, des espoirs sont placés dans les innovations technologiques à venir, telles que le lancement très attendu des robotaxis. Initialement prévu pour début août, cet événement a été reporté au 10 octobre, Elon Musk ayant laissé entendre que des améliorations significatives seraient apportées au véhicule.
Lors de la dernière conférence sur les résultats, Musk a également évoqué le lancement d’un modèle Tesla plus abordable d’ici la première moitié de l’année prochaine. De plus, il a exprimé son optimisme quant à l’obtention prochaine de l’approbation réglementaire pour le système FSD en Chine, une démarche qui pourrait renforcer la position de Tesla sur le marché.